Dernière mise à jour :
27/09/2020
Présentation
Ce
temporisateur
est un temporisateur de plafonnier pour voiture. Il permet d'allumer
une lampe lors de l'ouverture d'une portière, et de retarder son
exctinction après fermeture de la portière. Une fois la temporisation
écoulée, l'extinction de l'ampoule se fait de manière progressive et
non brutale.
La durée de temporisation s'ajuste au moyen d'un potentiomètre ajustable et peut être
comprise entre 1 et 30 secondes environ. Le circuit fait appel à
des composants classiques et bon marché et doit fonctionner du premier coup.
Avertissement
Il
n'est pas toujours très facile d'ajouter ce genre d'ustensile dans une
voiture non équipée d'origine, notament à cause du manque de place
disponible. Cependant avec un peu d'astuce, de bon sens, de patience,
d'énergie, de bonne foi, de lumière et un conjoint compréhensif, l'opération doit pouvoir être menée à bien.
Rappel
Comment s'allume une lampe de
plafonnier de voiture ? Grâce à la tension de la batterie
(généralement 12 V) et au travers d'un interrupteur qui fait
contact quand on ouvre une portière. Le plus souvent le contact se
fait côté masse, une des bornes de l'ampoule étant reliée en permanence
au +12 V de la batterie. C'est ce que résume le schéma qui suit.
Le
principe est très simple mais bien sûr la lampe s'éteint dès que la
portière est refermé puisque le contact de portière s'ouvre à ce
moment. L'idéal serait de disposer d'un interrupteur qui mémorise
pendant un moment l'état "fermée" quand on ferme la portière, pour que
la lampe reste encore allumée pendant quelques instants. Mais cela
n'existe pas - à ma connaissance - en tout mécanique et c'est pourquoi une solution électronique vous est proposée.
Schéma
Schéma complet.
Fonctionnement général
Le principe consiste à effectuer une
très légère modification au niveau de l'ampoule. On ne touche pas
au fil qui amène le +12 V de la batterie à une des bornes de
l'ampoule (point
B sur le
schéma), et on débranche le fil qui amène le 0V (masse / chassis
voiture) à l'autre borne de l'ampoule via l'interrupteur de portière.
Le fil qui venait de l'interrupteur est désormais relié à la base du
transistor Q1 (point
A sur le
schéma) et la borne de l'ampoule qui recevait le 0 V via l'interrupteur
de portière est désormais relié au collecteur du transistor Q2 (point
A'
sur le schéma). Le transistor Q2, vous l'aurez deviné, joue le rôle
d'un interrupteur électronique qui vient supplanter l'interrupteur
mécanique d'origine.
Au repos, portière fermée, interrupteur SW1 ouvert
: le transistor Q1 monté en commutation tout ou rien est rendu passant
grâce à la résistance de base R1 reliée au +12 V. Comme il est passant,
son espace Collecteur - Emetteur se comporte comme un interrupteur
fermé et la diode D1 est bloquée. Dans ces conditions, le condensateur
C1 reste déchargé, la tension à ses bornes est voisine de 0 V et le
transistor Q2 qui fait suite reste bloqué (courant de base quasi-nul).
Au travail, portière ouverte, interrupteur SW1 fermé
: le transistor Q1 se bloque car sa base se retrouve à la masse et la
résistance de base R1 ne peut plus jouer son rôle de fournisseur
de courant de base. Comme il est bloqué,
son espace Collecteur - Emetteur se comporte comme un interrupteur
ouvert et la diode D1 se met à conduire car son anode est portée à un
potentiel bien positif par rapport à sa cathode, via la résistance R2
(résistance collecteur de Q1). Dans ces conditions, le
condensateur
C1 se charge assez rapidement, la tension à ses bornes grimpe et
atteint en quelques secondes une tension voisine de +10 V. Du coup,
le transistor Q2 peut conduire et c'est ce qu'il fait (sauf si
bien sûr il est HS). Son courant de base est à ce moment voisin de 0,1
mA, ce qui suffit pour disposer d'un courant collecteur de 1 A - à
condition que le transistor dispose d'un gain en courant d'au moins
10000, ce qui est le cas ici (transistor darlington).
Fermeture portière, ouverture SW1
: le transistor Q1 conduit à nouveau, mais le condensateur C1 ne peut
pas se décharger dans sa jonction émetteur - collecteur car la diode D1
l'en empêche. Les seules voies de décharge que le condensateur C1 peut
emprunter sont d'une part le potentiomètre RV1 et d'autre part la
jonction base - émetteur de Q2, au travers de R3. Selon la position du
curseur de RV1, la décharge du condensateur C1 s'opère plus ou moins
vite. Ceux qui ont suivi les cours de physique ou d'électronique se
rappellent sans doute d'une formule permettant de connaitre le temps
que met le condensateur à se décharger en fonction de sa valeur et de
la valeur de la résistance de décharge. Je me souviens vaguement d'une
histoire d'exponentielle, mais je ne me rappelle de rien d'autre.
Inutile donc de m'écrire pour me la demander.
Emploi d'un relais ?
Ma
foi, rien ne vous interdit d'allumer l'ampoule au travers un relais et
non pas au travers du transistor Q2. L'avantage du relais est qu'il ne
provoque quasiment aucune chute de tension au niveau de l'ampoule et
que cette dernière s'allumera de la même façon après ajout du
temporisateur. Mais en contre partie l'électronique globale prendra un
peu plus de place et on n'aura plus droit à l'extinction progressive en
fin de temporisation. Voici un schéma possible pour ceux qui préfèrent
cette méthode.
Pour
commander un relais, point besoin d'un transistor de puissance de type
TIP122, un BC517 (ou MPSA14) suffit amplement. Il faut ici conserver un
transistor de type darlington et non de type bipolaire standard genre
BC237 ou 2N2222 car la résistance de base R3 est de forte valeur pour
limiter le courant de décharge du condensateur C1 et on a donc besoin
d'un transistor à très grand gain pour un fonctionnement correct. Ceci
dit vous pouvez mettre un bipolaire si vous le voulez, mais il faudra
alors réduire la valeur de R3 (passer de 100 kO à 10 kO) et augmenter
la valeur du condensateur C1 (passer de 220 uF à 2200 uF). Mais vous
n'êtes peut-être pas sans savoir qu'un condensateur de 2200 uF / 16 V
est plus gros et bien plus cher qu'un condensateur de 220 uF / 16 V,
alors qu'un transistor BC517 est de même taille et quasiment de
même poids et prix qu'un BC237...
Remarque
: s'il est vrai que le transistor Q2 apporte une petite chute de
tension aux bornes de l'ampoule (ordre de grandeur 0,3 V), cela reste
vraiment minime et il n'est pas certain que tout le monde puisse voir
la différence au niveau luminosité. A moins peut-être de jouer la
comparaison par court-circuit temporaire (et non dangeureux) des deux
broches Emetteur et Collecteur de Q2 quand l'ampoule est allumée, ce
qui permet de s'affranchir momentanément de la fameuse chute de
tension. Perso je préfère le transistor TIP122 en commande directe de
l'ampoule car il est parfaitement adapté ici au type de charge à
commander. Oui, il tiédira un peu car si l'ampoule du plafonnier est un
modèle 12 W, un courant de 1 A y circulera et avec une chute de tension
de 0,3 V cela fait une dissipation de puissance voisine de 0,3 W. Mais
pour une temporisation de faible durée comme on y a droit ici, cela ne
pose pas de problème et il n'y a pas besoin de poser un dissipateur
thermique (radiateur de refroidissement) sur le transistor de
puissance. Pourquoi alors en mettre un sur la vue 3D ? Tout simplement
parce que le boitier TO220 de Q2 peut être posé à plat sur le circuit
imprimé et que l'on dispose d'un trou pour fixer le circuit dans la
voiture. Mais... me direz-vous, on dispose du trou même sans
dissipateur thermique ! Et encore une fois vous avez tout à fait
raison, je m'incline.
Alimentation
On touche là le point sensible du système, qui
pourrait en décourager plus d'un - ce que je ne souhaite pourtant pas.
L'alimentation doit être comprise entre +9 V et
+15 V, ce qui est facile à trouver dans une voiture
normalement constituée. Mais si on dispose déjà de la ligne positive
(+12 V arrivant en permanence à une borne de l'ampoule), on ne dispose
pas forcement de la masse. Et oui, le fil qui fait la connexion de
masse ramène le 0 V uniquement quand la portière est ouverte... Hum, et
si votre plafonnier dispose d'un interrupteur permettant d'allumer
l'ampoule en permanence, n'y aurait-il pas là une connexion de masse
permanente, par hasard ? Je sens que les choses s'arrangent...
Prototype
Mon prototype
Réalisé sur plaque sans soudure, mais pas de photos.
Prototype de Stéphane D.
Réalisé pour intégration dans un vieux camping-car.
Commentaire de Stéphane :
Bonjour,
le montage fonctionne nickel, comme je l'avais imaginé. C'est grâce à
vous et à votre partage! Merci. Ci-joint quelques photos de mon
montage dans mon vieux camping-car (le bouton me sert à simuler
l'ouverture d'une porte pour forcer l'allumage). Cordialement, Stéphane.
Circuit imprimé
Réalisé pour la version à transistor.
Typon aux formats EPS, PDF et Bitmap 600 dpi
Historique
27/09/2020
- Ajout photos réalisation de Stéphane D., que je remercie pour ses retours.
17/04/2011
- Première mise à disposition.