Dernière mise à jour :
27/05/2018
Présentation
Le thermostat présenté ici permet de réguler la
température ambiante dans une pièce de la maison, et
trouve sa bonne mesure tant que la température de consigne reste
comprise entre +10 °C et +35 °C environ. Cette plage de
fonctionnement ne doit pas poser de problème particulier si
comme la majorité des gens vous aimez une température qui
tourne autour de +18 °C à +20 °C. La précision
du réglage (de la température de consigne) est un peu
plus faible que celle offerte par le
thermostat
001,
car on travaille ici avec un capteur de température LM35 de type
analogique, dans un circuit purement analogique. D'un autre
côté, il s'agit d'un circuit dont le fonctionnement est
facile à apréhender, et qui ne requiert la programmation
d'aucun composant. Bref, un circuit pour débuter. Deux schémas sont proposés :
-
schéma 002 - version sans hystérésis
-
schéma 002b - version avec hystérésis (ici 1°C, mais peut être modifié)
Pour ceux qui
veulent combiner un capteur analogique LM35 avec un circuit de
traitement numérique, rendez-vous à la page
Thermostat
003.
Présentation du LM35
Le
LM35 est un capteur de température monté dans un boitier à 3 pattes en
métal ou en plastique, qui s'alimente entre +4 V et +20 V. Sa sortie
délivre une tension de valeur proportionnelle à la température, à
raison de 10 mV par °C, avec pour base la valeur de 0 V à 0 °C. On
dispose ainsi d'une tension de 50 mV pour une température de 5 °C,
d'une tension de 150 mV pour une température de 15 °C et d'une tension
de 1,0 V pour une température de 100 °C. Il existe plusieurs versions
de LM35, comme indiqué ci-après :
- LM35AH : boitier métal TO46, plage -55 °C à +150 °C
- LM35CH : boitier métal TO46, plage -40 °C à +100 °C
- LM35CZ : boitier plastique TO92, plage -40 °C à +100 °C
- LM35DH : boitier métal TO46, plage 0 °C à +100 °C
- LM35DZ : boitier plastique TO92, plage 0 °C à +100 °C
Ceux
en boitier métal coûtent plus cher, la palme revient au LM35AH. Pour la
présente application, je vous conseille le modèle
LM35CZ ou le modèle
LM35DZ.
Schéma 002 - sans hystérésis
Encore une fois, j'ai essayé de m'inspirer de Picasso pour le
dessin du schéma électronique, mais il me manque encore
de nombreuses heures de pratique pour prétendre commencer
à l'égaler.
Fonctionnement général
Le circuit est construit autour du comparateur de tension U1 de type
LM311 (ou LM111) qui compare en permanence deux tensions. Une
première tension est définie comme
référence (Vref) et est fixe une fois
réglée, elle est obtenue à travers le
pont diviseur
résistif
constitué de RV1, R1 et R2. Cette tension fixe, qui peut
être ajustée entre 100 mV et 350 mV, est appliquée
sur l'entrée inverseuse du comparateur. Une seconde tension,
comparée à celle de référence, est obtenue
en sortie d'un capteur de température de type LM35, qui
délivre une tension continue proportionnelle à sa
température, selon la formule suivante :
Vout (V) =
Tamb (°C) / 100
Ainsi, si la température est de 20 °C, la tension délivrée par le
circuit LM35 est de 0,200 V.
Cette tension, proportionnelle à la température ambiante
(ou plus précisement à celle du capteur LM35), est
appliquée sur l'entrée non-inverseuse du comparateur. Le
potentiomètre RV1 permet de régler la consigne de
basculement On / Off, c'est à dire le seuil de
température pour lequel le circuit doit se mettre en ou hors
fonction.
Réglage du seuil de température
Le réglage est fort simple et se limite à l'ajustage du
potentiomètre RV1, pendant la lecture au voltmètre de la
tension de référence présente entre masse et
entrée inverseuse du comparateur U1. La tension en ce point
correspond précisement à la tension de basculement du
comparateur et donc à la tension fournie par le capteur de
température LM35. La formule donnée
précédement pour le capteur LM35 doit donc être
utilisée de la même façon pour savoir quelle
tension correspond à quelle température :
Vref (V) =
Tseuil (°C) / 100
Ainsi, pour un seuil fixé à 19 °C, la tension de référence doit être de
0,190 V.
Et pour un seuil fixé à 25 °C, la tension de référence doit être de
0,250 V.
Modification plage de réglage
La plage de réglage a été ici volontairement
réduite de +10 °C à +35 °C pour faciliter le
réglage du seuil même en utilisant un potentiomètre
classique 3/4 de tours. Mais vous pouvez sans aucun problème
réduire ou augmenter cette plage, en modifiant la valeur des
composants RV1, R1 et R2. Par exemple, en donnant à R1 la valeur
de 10 KO au lieu de 33 KO, la plage se trouve étendue entre +10
°C et +100 °C. Et en donnant à R1 la valeur de 100 KO au
lieu de 33 KO, la plage se trouve réduite entre +6 °C et +12
°C. Pour d'autres valeurs, je vous laisse à votre calculette
;-)
Section puissance
Il est fait appel ici à un optotriac de type MOC3041 suivi d'un
triac de puissance 8A / 400V (Q4008L4 ou BTA08-400). La commande
directe du triac aurait tout
à fait été possible, l'optotriac a
été ajouté en vue de supprimer les parasites
secteurs qui se seraient produit lors des commutations On / Off. Cet
optotriac est en effet un modèle doté d'un circuit de
détection de passage par zéro de l'onde secteur 230 V, ce
qui garantit une commutation de la charge (résistance
chauffante) au 230 V au bon moment, sans heurt.
Alimentation
Elle est réduite à sa plus simple expression, mais tout
de même avec une régulation de la tension pour garantir
une bonne stabilité de la tension de consigne. Le circuit est
totalement similaire à celui décrit à la page
alimentation
simple 001.
Schéma 002b - avec hystérésis
Si on exclue les différences, le schéma qui suit est identique au précédent.
Bon,
voyons ce qui a changé... Tout d'abord, les entrées inverseuse et
non-inverseuse du comparateur de tension LM311 ont été échangées, la
tension de référence se trouve maintenant sur l'entrée non inverseuse,
et la tension issue du capteur de température LM35 arrive désormais sur
l'entrées inverseuse. Tout ça pour quoi ? pour faciliter la tâche de la
réaction positive assurée par R7 dont la présence permet de modifier
légèrement la tension de référence quand la sortie change d'état. En
clair, quand la sortie du LM311 passe de l'état bas à l'état haut, la
résistance R7 vient ajouter une fraction de tension sur celle déjà
spécifiée par le pont diviseur R1/RV1/R2, et la décale ainsi vers le
haut (tension plus positive). Cela ajoute un hystérésis, les tensions
(et donc températures) de mise en route et d'arrêt ne sont pas les
mêmes.
Pourquoi avoir ajouté R6 et le transistor Q1 ? Comme
les entrées inverseuse et non-inverseuse du LM311 ont été
inversées, le thermostat avait la fâcheuse tendance à se mettre en
route quand la température dépassait le seuil, ce qui n'était pas
vraiment l'effet recherché. Pour contrer ce comportement plus que
discutable, le transistor Q1 a été ajouté, il fonctionne en
interrupteur inverseur logique. Et comme la sortie du LM311 se fait sur
un collecteur ouvert, on est obligé d'ajouter une résistance de charge
qui va au +Alim, c'est le rôle de R6. Sans elle c'est comme à la
roulette, rien ne va plus.
Réglage de l'hystérésis
Dans la pratique, le thermostat se met en
route (active la résistance chauffante) quand la température passe
en-dessous de la consigne, mais ne s'arrête pas immédiatement après
être repassé au-dessus de cette consigne. On a désormais un petit
décalage de tension de 0,01 V environ, ce qui correspond à un écart de température de 1°C environ. Cela
signifie que si on règle le seuil de basculement à 0,14 V pour 14°C, le
thermostat s'activera dès que la température descendra en-dessous de
14°C, mais il s'arrêtera quand la température aura atteint 15°C. Pour
modifier la valeur de l'hystérésis, il faut modifier la valeur de R7 :
plus sa valeur est faible et plus l'hystérésis augmente.
Remarque
: la valeur d'hystérésis dépend non seulement de R7, mais aussi de
R1+RV1, et donc de la consigne de température. En clair, si pour une
valeur donnée de R7 on a un certain hystérésis à une température
donnée, cet hystérésis sera un peu différent pour une autre
température. C'est une limite de ce schéma simple, mais qui ne posera
aucun problème si vous souhaitez garder une température de
consigne dans une plage restreinte de valeur (par exemple entre 18°C et
21 °C).
Exemple de valeurs d'hystérésis obtenues avec différentes valeurs de R7, et pour une consigne de 20°C :
R7 = 10 kO : hystérésis = 70 mV / 7°C
R7 = 100 kO : hystérésis = 8 mV / 0,8°C
R7 = 1 MO : hystérésis = 1 mV / 0,1°C
Commentaire de Jean-Claude H. :Bonjour
Rémy, en gardant ce montage à hystérésis mais en supprimant R6 et Q1,
on peut commander un dispositif quand la température dépasse un seuil;
dans mon cas je mets en marche un extracteur d’air. Et pour peu que "la
sonde de détection" fournit une tension (plus ou moins) proportionnelle
à la grandeur à surveiller, le montage s’adapte à beaucoup
d’utilisation, sans modification, sauf le diviseur de tension RV1/R1/R2
si nécessaire....Merci Jean-Claude pour ces suggestions !
Brochage du LM35 et du triac
Attention, brochage du LM35 vu de dessous !
+Vs = alim positive, à relier au +12 V du montage
Vout = tension de sortie proportionnelle à la
température, à relier à l'entrée non
inverseuse du comparateur
GND = masse.
Pour le triac, attention aussi au brochage :
L'inversion
des deux broches A1/MT1 et A2/MT2 n'est pas dangereuse, mais elle peut
conduire à un dysfonctionnement. La gachette quant à elle n'a pas
intérêt à se retrouver sur le secteur... Prenez toutes les précautions
qui s'imposent avec ce montage qui est relié au secteur : coffret en
plastique de préférence (si métal, le relier à la terre), câblage
soigneux... et pas de doigts n'importe où quand il est sous tension !
Prototype
Aucune photo à proposer de mon côté, mais...
Prototype de Joseph D.
Version 002b.
Retour de Joseph :
J'ai
refait le circuit imprimé selon le schéma 002b et cela fonctionne
parfaitement. Je vais deplacer le LM35 avec un petit câble blindé (2
fils + masse) pour qu'il ne soit pas perturbé par la température dans
le boîtier. Le triac est un modèle isolé, je vais mettre 2 LED sur le
boîtier.Merci pour ce retour !
Circuit imprimé
Non réalisé.
Historique
27/05/2018
- Ajout précisions sur hystérésis schéma 002b.
- Ajout commentaire de Jean-Claude H., que je remercie.
08/03/2015
- Ajout photos du prototype de Joseph D., que je remercie.
09/03/2014
- Ajout schéma 002b avec hystérésis 1°C.
21/03/2010
- Première mise à disposition.