Dernière mise à jour :
09/10/2022
Présentation
La présente page décrit une méthode permettant
d'obtenir une basse tension à partir du secteur 230 V, sans faire
appel à un transformateur
abaisseur style 230 V / 12 V. Il s'agit
d'une méthode largement utilisée dans des circuits
électroniques basse consommation vendus dans le commerce, tels
certaines veilleuses
à LED, cafetières électriques (par exemple Senseo) ou anti-taupes à
ultrasons.
Avantages
Très économique, pertes de puissance minimes,
volume réduit, protection automatique contre les court-circuits
accidentels en sortie, tension de sortie stabilisée.
Inconvénients
Risque plus grands d'électrocution (persistance de 230 V dans le
montage alimenté, par
rapport à la terre), ne convient plus vraiment quand
l'intensité demandée dépasse 50 mA.
Avertissements
A lire
impérativement
avant de continuer. Tout montage alimenté par le secteur
présente des risques mortels, si un minimum de bon sens n'est
pas respecté. Les montages décrits dans cet article ne
possèdent pas de transformateurs d'isolement, et
présentent donc un danger supérieur par rapport aux montages qui en
possedent un.
Principe
Le principe de base d'une alimentation sans transformateur
repose sur
la réactance capacitive d'un condensateur.
La réactance capacitive est simplement la "résistance" que le
condensateur
oppose au passage du courant électrique, et qui dépend
d'une part de la
fréquence du signal qui le traverse, et d'autre part de la
valeur (capacité) du condensateur lui-même. En
résumé, on se sert du condensateur un peu comme d'une
résistance, pour limiter le courant et faire chuter une tension,
à une fréquence bien précise.
Mais la formule R = U / I, que l'on utilise pour calculer la
valeur
d'une résistance R en fonction de la chute de tension U qu'elle doit
provoquer sous un courant I donné, ne peut être utilisée pour un
condensateur (voir page Abaissement
tension).
Pour le condensateur, nous devons utiliser une formule où
apparaît un terme lié à la fréquence de la
tension alternative à abaisser (50 Hz du secteur 230 V, en ce
qui nous concerne). La réactance Xc d'un condensateur s'exprime en ohms
et est égale à :
Xc
= 1 / (2 * Pi * F * c)
Première façon de calculer
Cette première formule permet d'exprimer directement la
réactance du condensateur en fonction de sa valeur et de la
fréquence du signal qui le traverse :
Xc
= 1 / (wc)
où Xc est la réactance en ohms,
w est la pulsation (lire oméga, égale à 2 * Pi *
Freq, Freq en Hertz)
et C est la valeur du condensateur en Farad.
La formule peut donc aussi s'écrire de la façon suivante :
Xc
= 1 / (2 * Pi * F * c)
où Xc est la réactance en ohms,
Pi = 3.14 (manquerait plus que ça change),
F est la fréquence en Hertz,
et C est la valeur du condensateur en Farad.
A la fréquence de 50 Hz, qui est
celle
du réseau EDF, le condensateur permet de laisser passer un
courant de quelques mA par "paquet" de 100 nF.
Exemple N° 1
Usage d'un condensateur de 470 nF (0.00000047 Farad) à la
fréquence de 50 Hz :
Xc = 1 / (2 * 3.14 * 50 * 0.00000047) = 6776 ohms
Si tension d'entrée = 230 V et tension de sortie = 12 V, alors
I = (230 - 12) / 6776 = 32 mA
Exemple N° 2
Usage d'un condensateur de 1,7 uF (0.0000017 Farad) à la
fréquence de 50 Hz :
Xc = 1 / (2 * 3.14 * 50 * 0.0000017) = 1873 ohms
Si tension d'entrée = 230 V et tension de sortie = 24 V, alors
I = (230 - 24) / 1873 = 110 mA
Exemple N° 3
Usage d'un condensateur de 1 uF (0.000001 Farad) à la
fréquence de 50 Hz :
Xc = 1 / (2 * 3.14 * 50 * 0.000001) = 3184 ohms
Si tension d'entrée = 230 V et tension de sortie = 24 V, alors
I = (230 - 24) / 3184 = 65 mA
Exemple N° 4
Usage d'un condensateur de 1 uF (0.000001 Farad) à la
fréquence de 50 Hz :
Xc = 1 / (2 * 3.14 * 50 * 0.000001) = 3184 ohms
Si tension d'entrée = 230 V et tension de sortie = 0 V (court-circuit),
alors
I = (230 - 0) / 3184 = 72 mA
Par rapport à l'exemple N° 3 (même valeur de
condensateur), on constate que le courant est à peine
supérieur et qu'il ne prend pas des proportions extrêmes.
On a en quelque sorte une limitation de courant naturelle.
Deuxième façon de calculer
Calcul direct de la valeur du condensateur, en connaissant
tension de
sortie U et
courant de sortie I désirés :
C = I / (2 * Pi * F * c)
C = I / (2
* 3.14 * 50 * (230 - U))
Pour le réseau 230 V / 50 Hz, la formule peut être simplifiée
de la
façon suivante :
C
= I / (314 * (230 - U))
où C est la valeur du condensateur en Farad,
I est le courant maximal de sortie désiré en
Ampères
et U est la tension de sortie désirée en Volts
Remarque : la valeur de la tension secteur et de la tension de sortie U étant exprimée ici en valeur efficace (RMS),
le courant I sera lui aussi exprimé en valeur efficace. Pour déterminer
la valeur de C en fonction du courant crête maximum désiré, il faudrait
utiliser la formule suivante :
C = I / (314 * (325 - U))
Bien sûr, la valeur calculée de C est plus faible si on exprime le courant I en valeur crête.
Pour une
tension de sortie U de faible valeur (inférieure ou égale à 15 V), on
pourrait presque utiliser la formule simplifiée suivante :
C = I / (314 * 325)
Dans les exemples qui suivent, la tension du secteur et l'intensité du courant sont exprimées en valeur efficace (RMS).
Exemple N° 1
On veut U = 12 V et I = 10 mA
C = 0.01 / (314 * (230 - 12))
C = 146 nF (on prend la valeur normalisée de 150 nF)
Exemple N° 2
On veut U = 0 V (court-circuit, quelle drôle d'idée) et I = 40 mA
C = 0.04 / (314 * 230)
C = 554 nF (valeur normalisée la plus proche : 560 nF)
Exemple N° 3
On veut U = 24 V et I = 110 mA
C = 0.11 / (314 * (230 - 24))
C = 1,7 uF (valeur normalisée 2,2 uF, ou mise en parallèle de 1 uF avec
680 nF)
On
peut aussi retourner la formule pour connaître le
courant max en fonction de la valeur du condensateur :
I
= 2 * 3.14 * F * C *
Uc
ou en simplifié pour le réseau 230 V / 50 Hz :
I
= 314 * C *
Uc
où Uc correspond à la tension aux bornes du condensateur chuteur (230 V
- tension de sortie désirée)
Exemple N° 4
On veut connaitre I max pour une tension de sortie U de 12 V, si on
utilise un condensateur de 1 uF
I = 314 * 0.000001 * (230 - 12) = 68 mA
Remarques :
- Sachez faire la différence entre tension efficace (RMS) et tension crête (PEAK). La tension efficace équivaut à une tension continue qui produit les mêmes effets calorifiques. Par exemple, une tension alternative efficace de 230 Vac
(325 Volts crête) appliquée aux bornes d'une résistance R fait chauffer
celle-ci de la même manière que si on lui appliquait une tension continue de 230 Vdc.
- Du fait des arrondis appliqués dans les formules
précédentes, vous pouvez trouver des valeurs
légèrement différentes selon la méthode de
calcul utilisée. Le principal étant tout de même de
trouver des ordres de grandeur corrects (la formule de la
deuxième façon de calculer, publiée avant le
12/09/2009, était fausse - voire § Historique en fin
de page).
Mise en pratique
Le schéma suivant, qui met en oeuvre un condensateur pour
abaisser le courant dans une LED, doit donc fonctionner.
Oui, il fonctionne. Une fois, deux fois, puis à la
troisième mise sous tension, pouf, plus de LED. Et encore vous
aurez bien de la chance si la LED tient la première fois.
Pourquoi ? Parce qu'un condensateur qui n'est pas en service pendant un
certain temps, se décharge. Ce qui veut dire que la tension
à ses bornes devient très faible ou nulle au bout d'un
moment. Cela signifie également qu'on peut alors le
considérer
comme un court-circuit. Et si on met
en service le montage précédent au moment même
où l'onde secteur est à son maximum (plus de 310
V crête), la LED voit cette tension à ses bornes, ce qui
provoque une surintensité brêve et énorme, de
plusieurs ampères. En général, une LED, même
plus robuste que la moyenne, à du mal à digérer ce
type de traitement. Ce
montage est
pour cette raison dangeureux, et ne doit pas être
réalisé tel quel !
Ce
point n'est qu'un
problème parmi
d'autres. La LED est un composant polarisé, qui ne fonctionne
que si on lui applique une tension continue, et ce dans le bon sens.
Une tension alternative est une tension dont l'amplitude varie
et dont le sens (la polarité) change sans arrêt, et la LED
ne s'allume donc qu'une alternance sur deux. Bon, allez-vous dire,
cela reste du 50 Hz et le clignotement sera donc invisible à
l'oeil humain du fait de sa persistance rétinienne. C'est
vrai. Mais la LED n'aime pas trop se trouver avec une tension
inverse
(tension à
l'envers)
élevée. La tension inverse supportée avant
claquage est de l'ordre de quelques volts seulement, et on peut se
douter qu'une
tension de quelques 300 volts dépasse légèrement
la limite autorisée. Il convient donc dans un premier temps
de bloquer ou limiter l'amplitude des alternances non supportées
par la LED, ce
qui est possible grâce à l'adjonction d'une simple diode, comme
le montre le montage suivant.
Maintenant, la LED ne reçoit plus de tension inverse trop
élevée, car lors des alternances négatives, c'est
la diode D2 (que nous venons d'ajouter) qui conduit. Et quand elle
conduit, la tension à ses bornes est inférieure à
1 V, ce qui est bien inférieur à la tension inverse maximale
tolérée par une LED. Cette dernière n'a donc plus
de raison de griller. Hum,
avez-vous donc déjà oublié le pic de courant qui
peut se produire à la mise sous tension ? Le schéma
suivant montre qu'avec une simple résistance additionnelle (R1),
on
résout ce problème potentiel (notons en même temps
que la valeur du condensateur C1 a été réduite
à 390 nF pour réduire à 10 mA environ le courant circulant dans
la LED).
La résistance R1 limite l'appel de courant
quand le condensateur est déchargé. Sa valeur doit
être déterminée en fonction de la capacité
du condensateur et de la pointe de courant que l'on accèpte,
mais de manière générale, on estime que sa valeur
doit être de l'ordre de
R = 3 / I (c'est une formule déterminée de façon empirique)
avec R en ohms et I en ampères
Exemple
Si I max = 10 mA (0.01 A), alors
R = 3 / 0.01 = 300 ohms
Remarque :
dans certains
montages, on tolère une pointe de courant bien supérieure
à la valeur du courant nominal, car la pointe est brêve et
la dissipation thermique qui en résulte n'est pas toujours
dangeureuse. Par exemple, une LED dont le courant nominal est
de 20 mA,
peut très bien accepter une surintensité de 200 mA si
elle est occasionnelle, ou si l'intervale entre chaque
surintensité est grand devant la durée de ces
dernières. Si on est sérieux, on se documente sur les
capacités du circuit à alimenter, pour connaître ses
limites extrêmes.
Voilà donc un montage qui commence à tenir la route.
Cependant, nous n'avons pas encore de tension stabilisée en
sortie (au niveau de la LED), et les fluctuations de la
tension du
secteur peuvent provoquer des (petites) variations de courant que l'on
ne
souhaite pas (même si dans l'exemple présent ce n'est pas
si critique que ça). S'il est possible d'utiliser un
régulateur
de
tension de type LM78xx (par exemple
régulateur 12 V tel que LM7812), il reste toutefois plus
économique et moins encombrant de faire appel à une
diode
zener. Rappelons que le courant de sortie maximal que l'on
attend
de ce genre de montage ne peut guère dépasser quelques
dizaines de mA. Voici donc un nouveau schéma, dans lequel
apparait une diode zener chargée de limiter l'amplitude de
sortie à un maximum de 12 V.
Là encore, le système semble fonctionner puisque la LED
D1 s'allume. Mais si nous sommes suffisament curieux et que nous vient
à l'idée de mesurer la tension de sortie pour être
sûr qu'elle ne dépasse pas 12 V, nous avons droit à
une sacrée surprise : la tension atteint quelques 2 V, pas
plus ! Le choix d'une diode zener serait-il en cause ? Que neni.
Une LED est une diode avant tout et quand elle conduit, la
chute
de
tension ne dépasse pas sa tension nominale, qui ne varie
guère même pour une variation de courant assez importante.
On peut donc assimiler notre LED à une diode zener de 2 V. Et
quand on branche deux diodes zener de valeurs différentes
en parallèle, c'est celle de valeur la plus faible qui a
le dernier mot. En d'autres termes, notre diode zener de 12 V (D3) ne
sert strictement à rien dans ce montage ! Il convient donc de
rectifier le tir, en "isolant" la diode zener de la LED. Avec
une
résistance, par exemple.
Cette fois, nous avons bien une tension qui atteint 12 V aux bornes de
la diode zener D3, et une tension qui ne dépasse guère
les 2 V aux bornes de la LED D1. La résistance R2 cablée
entre ces deux composants provoque donc une chute de tension de 10 V
(12 V - 2 V). Avec la valeur de 1 kO donnée à cette
résistance R2, on en déduit qu'il y circule un courant
crête de 10 mA, tout va donc très bien. Bien entendu, si
le condensateur C1 avait une valeur plus faible (par exemple de 100
nF), ce courant de 10 mA ne pourrait pas être atteint. Mais en
revanche, si le condensateur C1 est de valeur plus élevée
(par exemple 1 uF), le courant dans la LED sera toujours de 10
mA car
la tension de sortie, imposée par la diode zener D3, ne varie
pas (ou très peu). On voit donc que la zener, associée
à R2, joue bien un rôle dans la régulation de la
tension et du courant de sortie. Cela commence à devenir
intéressant, mais constat est fait que la LED reçoit toujours
des "bouts" d'alternances, et non une tension continue fixe. Si vous
avez quelques
notions
de base concernant les alimentations secteur linéaires (pas
celles à découpage), vous devez savoir que l'ajout d'un
condensateur de filtrage pourrait nous rendre bien des services. Et
vous avez raison, c'est exactement ce qu'il nous faut. Et hop, un
nouveau schéma avec un condensateur en parallèle sur la
diode zener !
A bah ça par exemple, la LED ne s'allume plus ! Et rien
n'explose... je n'ai pas l'impression de m'être trompé,
pourtant. Revoyons donc ce qui se passe avec ce dernier schéma,
lorsque les alternances sont positives, c'est à dire quand la
tension sur la phase (Ph) est supérieure à la tension de
neutre (N). La tension du secteur parvient à la diode zener et
au condensateur C2, et ce dernier se charge sous une tension qui ne
peut pas dépasser 12 V. Si maintenant l'alternance change de
sens, c'est à dire si la tension sur la phase (Ph) est
inférieure à la tension de neutre (N), la diode D2
conduit et... bon sang mais c'est bien sûr ! Elle court-circuite
le condensateur C2, qui se décharge donc aussitôt. Et
comme la valeur du condensateur C2 est élevée, il n'a pas
le temps de se charger entièrement avec une seule alternance (il
lui en faut plusieurs). La tension à ses bornes n'a donc jamais
le temps de grimper. Si on réduit sa valeur à 1 uF, la LED
s'allume bien, mais nous nous retrouvons à nouveau avec des
demi-alternances, et point de tension continue. La solution ? Isoler la
diode zener D3 et le condensateur de filtrage C2 du secteur, quand ce
dernier est sur son alternance négative. En ajoutant une diode,
comme ça :
La diode D4 empêche effectivement le condensateur de se
décharger lors des alternances négatives. Et cette fois,
nous disposons bien d'une tension continue, stabilisée et
filtrée, aux bornes de la diode zener D3. Le calcul de C2
répond approximativement à la formule suivante :
C
= 200 * (I /
U)
ou C est exprimé en uF
I est le courant maximal de sortie désiré en
mA
et U est la tension de sortie désirée en Volts
Une conclusion ?
La
comparaison entre le premier montage à 2 composants et le dernier
à 8 composants fait bien entendu réfléchir. Dans la pratique, vous
pouvez adopter le second montage à 3 composants (condensateur, LED et
diode montée en inverse sur la LED), mais celui-ci aura une durée de vie très limitée.
Si vraiment un faible nombre de composants vous tient à coeur, adoptez
le montage à 4 composants, dans lequel une résistance a été placée en
série avec le condensateur pour limiter le fort appel de courant
pouvant survenir à la mise sous tension.
A ceux qui me soufflent
à l'oreille que la diode zener ajoutée ne sert pas à grand chose,
pensez simplement au cas où la LED se coupe (oui, cela peut arriver).
Dans ce cas malheureux, la tension aux bornes du condensateur de
filtrage ne grimpe pas au point de le faire exploser. Bien sûr, là
encore on peut dire que c'est du luxe. A chacun sa vision des choses ;)
Usage général
Le dernier schéma mis en pratique montre que l'on s'en tire
avec
peu de composants, même si au fur et à mesure des
expériences menées, on pouvait avoir le sentiment qu'on
ne s'en sortirait pas, tant il y avait de "problèmes" à
résoudre. Finalement, on peut estimer que le schéma
suivant peut être utilisé pour d'autres applications que
le simple allumage d'une LED, qui vous l'admettrez est tout de
même un exercice plus intéressant que le simple calcul d'une
résistance chutrice sous une tension continue... Pour vous
simplifier la tâche, vous trouverez ci-après un tableau avec
quelques valeurs typiques, pouvant servir de base à quelques
expérimentations. Clignotant
006,
par exemple...
Remarque
:
les composants du
schéma suivant ont été renumérotés
par rapport aux schémas précédents, pour tenir
compte du retrait de la LED.
Sortie 12 V / 10 mA
Pour rappel, voici la formule simplifiée utilisée pour calculer C1 (valable uniquement pour une fréquence de 50 Hz) :
C
= I / (314 * 230) = I / 72220
où C est la valeur du condensateur en Farad,
I est le courant maximal de sortie désiré en
Ampères
Tension
Vout
|
Courant
Iout
|
C1 - valeur
(nota 1)
|
C1 - réactance 1 / (2 * pi * F *C1) | R1
(1 W)
|
D3
(nota 2)
|
C2
(nota 3)
|
5 V
|
20 mA
|
276 nF (270 nF)
|
11,5 kΩ (11,8 kΩ) | 150 Ω
|
5,1 V
|
1000 uF / 16 V
|
9 V
|
10 mA
|
138 nF (150 nF)
|
23,0 kΩ (21,2 kΩ) | 300 Ω
|
9 V
|
220 uF / 16 V
|
12 V
|
40 mA
|
553 nF (560 nF)
|
5,75 kΩ (5,68 kΩ) | 75 Ω
|
12 V
|
680 uF / 16 V
|
15 V
|
15 mA
|
207 nF (200 nF)
|
15,4 kΩ (15,9 kΩ) | 200 Ω
|
15 V
|
220 uF / 25 V
|
24 V
|
5 mA
|
69 nF (68 nF)
|
46,1 kΩ (46,8 kΩ) | 600 Ω
|
24 V
|
47 uF / 40 V
|
Nota 1 :
Le
condensateur C1
doit de préférence être de classe X2,
tension de service 250 V
alternatif ou 400 V continu (ou encore mieux 400V alternatif ou 630 V
continu), voir paragraphe "Choix du condensateur série". Si vous avez
besoin d'une valeur élevée que vous ne trouvez
pas, câblez plusieurs condensateurs en parallèle pour additionner leurs
valeurs.
Nota 2
: La puissance dissipée par la diode zener D3 doit être correctement
prise en compte. Elle est maximale en absence de charge. Par exemple
dans la 1è ligne du tableau, un courant de 20 mA sous 5 V occasionne
une puissance P de 5 * 0.02 = 100 mW. Dans la 3è ligne du tableau, la
puissance P dissipée par la zener en absence de charge sur la sortie
est de P = 12 * 0.04 = 480 mW.
Nota 3 : Le
condensateur C2
doit toujours avoir une tension de service supérieure à
la tension de sortie désirée.
Usage d'un pont de diodes
L'usage d'un pont de diode est tout à fait possible, c'est
d'ailleurs
ce que j'ai fait dans ma lampe
230 V à LED.
Le
rendement de ce circuit est meilleur puisqu'on utilise les deux
alternances du secteur, ce qui n'était pas le cas avec les montages
précédents. Il est évident que pour un montage qui consomme peu, la
notion du rendement reste toute relative. Le calcul de C1 ne change
pas, c'est toujours lui qui limite le courant disponible en sortie. C2
contribue au filtrage de la tension redressée par le pont de diodes
constitué de D1 à D4, et la diode zener D5 stabilise la tension de
sortie à une valeur voisine de 12 V (ou autre valeur de tension, à vous
de choisir). Il est possible de se passer de la diode zener D5 si le
circuit alimenté (relié entre Vout et masse 0 V) ne craint pas des
petites crêtes de tension (limitation de courant dans tous les cas
assuré par C1), mais dans ce cas attention : il convient d'une part de
dimensionner plus haut la tension de service du condensateur C2 et
d'autre part d'utiliser pour les diodes D1 à D4 des modèles qui vont
bien. Les classiques 1N4007 (1000
V / 1 A) conviennent très bien dans tous les cas. Si vous avez le
moindre doute, laisser la diode zener D5 en place.
Ajout d'un régulateur de tension
On peut dans certains cas avoir besoin d'une tension de sortie
aussi
bien régulée que celle que l'on obtient avec une
alimentation traditionnelle à transformateur
équipée d'un régulateur
de
tension intégré. Il est tout à fait possible
de monter un tel régulateur de tension sur une alimentation
secteur sans transformateur, comme le montre le schéma suivant :
Ce montage permet de débiter un courant de quelques 40 mA. Il
faut noter que quelques mA sont déjà "bouffés" par
la diode zener et par le régulateur lui-même, ce dernier consomme même si on ne
s'en sert pas. Vous pouvez bien entendu modifier la valeur de la diode
zener et le type de régulateur, afin de disposer d'une tension
de sortie autre que 12 V. Pour la diode zener, choisissez un
modèle dont la tension de service est au moins supérieure
de 3 V à la tension de sortie du régulateur, si ce
dernier est un modèle classique (chute de tension de 3 V au minimum pour assurer une régulation correcte). Si vous optez pour un
régulateur de tension à faible chute de tension (LDO),
vous pourrez alors grignoter quelques mA supplémentaire en
sortie en conservant toujours une bonne régulation.
Remarque :
en adoptant des
condensateurs de 2,2 uF pour C1 et C1', le courant de sortie utile peut
grimper jusqu'à 55 mA, voire 60 mA. Toutefois attention dans ce cas,
car quand le courant de sortie est très faible, la diode
zener absorbe le "surplus" de courant. Au pire, elle devra
pouvoir dissiper plusieurs watts !
Choix du condensateur série
J'ai noté précédement qu'il
était recommandé d'utiliser un condensateur de classe X2 pour le
condensateur série. D'un point de vue "théorique", cela n'est pas un
impératif absolu, mais d'un point de vue "sécurité" c'est le mieux. En
cas d'utilisation d'un condensateur autre que de classe X2, il faut
prévoir une protection supplémentaire contre les surintensités, au
minimum un fusible.
Voici ce qu'il faut retenir :
- La capacité de tous les
condensateurs diminue avec le temps, cause effet corona et
corrosion/moisissure; L'effet corona se produit quand la tension
appliquée au condensateur est voisine de 300 Vac, et le condensateur se
voit appliquer une tension permanente qui en est proche (secteur 230
Veff dans notre cas, à laquelle on retranche en gros la tension
d'utilisation finale abaissée). L'effet corona n'est donc pas la cause
principale de la dégradation du condensateur, dans cette application.
La cause principale est la moisissure et la corrosion, qui dépendent de
la qualité des composants mécaniques et chimiques utilisés pour
fabriquer le condensateur. Un montage calculé au plus juste
fonctionnera bien
un certain temps, puis présentera au bout d'un certain temps, un
dysfonctionnement ou un arrêt total de son fonctionnement (une chute de
capacité de 10% peut suffire pour rendre un montage non opérationnel).
- Le condensateur utilisé en série doit tenir la route
pendant plusieurs
années. Un condensateur de bonne qualité est impératif, oubliez les
modèles chinois économiques. Sa capacité ne doit pas chuter trop au fil
des ans, puisque le courant disponible maximal dépend
justement de
la valeur de cette capacité. Exemple de "bon" condensateur X2 : Kemet
série R52 (et non Kemet série R46 comme je l'avais
précédemment conseillé).
- Le condensateur doit supporter des surcharges, liées
aux pics de tension qu'on ne peut éviter sur une ligne secteur. La
surintensité qui risque de traverser le condensateur doit être limitée,
pour éviter sa destruction pure et simple. Or, la surintensité dépendra
principalement de l'impédance du circuit situé après le condensateur.
Si vous ne la connaissez pas, envisagez le pire des cas, qui correspond
à une impédance de valeur zéro. La limitation du courant se fera par
une résistance de quelques dizaines ou centaines d'ohms (par exemple
220 ohms ou 1 kO) câblée en série avec le condensateur.
Remarque
: plus de 25 millions de cafetières Senseo on été vendues dans le
monde. Leur alimentation est basée sur un condensateur série X2 MKP de
470 nF, et la
grande majorité de ces cafetières fonctionne encore après 5 à 10 ans
d'utilisation continue (pas d'interrupteur secteur, machine en
permanence sous tension avec sa "petite" consommation de 3 W au repos).
Amusant
de lire deux valeurs de tension différentes sur le côté et le dessus du
condensateur en question... 250 Vac ou 275 Vac ?
Autre
exemple, le convecteur à inertie Faral Tropical 80, qui met en
oeuvre un condensateur X2 MKP de 680 nF / 275 Vac :
Ce convecteur est resté en service pendant 10 ans avant de tomber
en
panne. Et la panne n'était pas due au condensateur X2, mais à une
soudure décollée sur une diode CMS (panne vite réparée... une fois
localisée).
Condensateur ou résistance chutrice ?
J'ai vu plusieurs fois des alimentations secteur sans
transformateur
où aucun condensateur n'était utilisé en tant
qu'élément abaisseur de tension / courant (dans des vieux
jeux de
lumière et dans des afficheurs de température à LED, entre
autres).
Certains
auteurs préfèrent utiliser des résistances de
puissance pour abaisser
la tension. Cela est bien entendu
possible, mais il faut alors connaitre précisement la
consommation du montage qui tire son énergie de ce type
d'alimentation, et il faut bien entendu choisir des résistances
de puissance capables de supporter en permanence une chute de tension
élevée. Le montage suivant est un exemple de ce qu'on peut faire
avec des résistances chutrices, sortie double +15 V et +12 V.
Contrairement
à ce qu'on pourrait peut-être penser, ce schéma
n'est pas capable de
fournir un courant beaucoup plus important que son homologue
à
condensateur. On est en effet assez vite limité par la
dissipation de
puissance des résistances R1 à R4, qui au final et pour
une
consommation similaire, prennent autant - sinon plus - de place. Ces
résistances, qui peuvent beaucoup chauffer, doivent être
espacées du
circuit imprimé d'au moins 5 mm à 10 mm pour laisser l'air
circuler
librement, et le boîtier "de rangement" doit être suffisement
aéré. Les résistances chauffent mais pas le condensateur, à vous de
voir.
Lien entre terre et masse ?
Dans certains des montages qui précèdent, vous aurez noté la
mise à la
masse du fil
de neutre qui vient de la prise secteur 230 Vac. Il faut noter dans ce
cas que la masse et neutre ne doivent pas être reliée à la
terre, et encore moins à
un boîtier métal !!! Car imaginez un moment que les deux fils Neutre et
Phase soient intervertis... Dans le meilleur des cas, vous
vous exposeriez à
une disjonction au tableau de distribution électrique. Et dans le cas
le plus malheureux,
l'utilisateur serait vite "refroidi" en cas de contact direct !
Gardez toujours à l'esprit qu'une
alimentation sans transformateur (basée sur grosse résistance chutrice
ou condensateur) ne présente pas d'isolation vis-à-vis du secteur !
Circuits intégrés spécialisés
Certains fabricants ont élaboré des circuits intégrés
permettant de passer "directement" de la tension du réseau 110
Vac ou 230 Vac à une basse tension continue. Quelques uns sont
listés ci-dessous :
- MAX610 (Maxim) - Sortie +1,3 Vdc à 15 Vdc - 50 mA
- HIP5600 (Harris) - Sortie +1,2 Vdc à +50 Vdc - 30 mA max
- HV2405E (Harris) - Sortie +5 Vdc à +24 Vdc - 50 mA max
Historique
09/10/2022
- Ajout de précisions concernant la valeur du condensateur "chuteur de tension" pour la deuxième méthode de calcul.
- Correction valeurs erronées de C1 dans le tableau du § Usage général. Merci à xxx de m'avoir signalé la coquille.
25/04/2021
- Correction erreur référence série condensateur X2 pouvant être
utilisé en série avec l'arrivée secteur 230 V. La série que j'avais
préconisée était Kemet
série R46,
alors que l'utilisation d'un condensateur "R46" n'est pas conseillé
pour un usage en série avec le secteur 230 V. La bonne référence est
Kemet
série R52. Merci à Philippe Z. pour cette correction !
18/03/2018
- Ajout de nouvelles informations relatives à la sécurité (§ Choix du
condensateur série), merci à
Didier pour son soutien.
12/09/2009
- Correction erreur dans formule de calcul de C en fonction du courant
désiré (paragraphe Deuxième façon de
calculer). Merci à Christophe de m'avoir signalé cette
erreur.