Dernière mise à jour :
24/03/2013
Présentation
Les lignes qui suivent décrivent comment utiliser un ensemble de LED
haute luminosité (10000 mcd ou plus) directement
alimentées sur le secteur 230 V, et ce sans
transformateur.
Pour
plus de
renseignements concernant les LED, merci de vous reporter à
la page
Théorie -
LED.
D'autres exemples d'alimentation d'une LED sont donnés à
la page
Alimentation
d'une LED.
Avertissement - A lire impérativement !
A lire
impérativement
avant de continuer. Tout montage alimenté par le secteur
présente des
risques mortels, si un minimum de bon sens n'est pas respecté.
Les
montages décrits ici ne possèdent pas de transformateurs
d'isolement,
et présentent donc un danger supérieur. Si
ce montage vous interresse mais que la technique employée pour
l'alimentation des leds vous fait peur, merci d'utiliser un
transformateur d'alimentation (tension de sortie adaptée au
nombre et
type de LED employées, courant de sortie 100 mA ou plus),
associé à un
pont de diode (constitué de 1N4007) et à un petit
condensateur de
filtrage (100 uF à 220 uF / 25 V ou 40 V).
Schéma
Il existe plusieurs façons de brancher un groupe de LED sur le
secteur 230 V, dont la plus sécurisée est sans aucun doute
celle faisant appel à un
transformateur.
Mais il
est possible aussi de se passer de transformateur lorsque le courant
demandé n'est pas trop important. On utilise alors la
capacitance d'un
condensateur,
qui correspond à la résistance qu'il oppose au passage du
courant en fonction de la fréquence. Le schéma qui suit
repose sur cette particularité. Il est possible d'utiliser un
seul
condensateur ou plusieurs (de valeurs plus faibles) montés en
parallèle.
Pour plus de détails, merci de vous reporter à la page
Alimentations
secteur sans transformateur.
Regroupement des LED
Dans ce schéma, il est fait appel à 16 LED de même
type (elles doivent de préférence provenir d'un
même lot), mais il est possible d'en utiliser moins (par exemple
8 ou 12). J'ai choisi un regroupement de 4 x 4, car cela amène
à une chute de tension qui n'est pas très
élevée pour chaque branche. De plus, si une LED est
défaillante, les autres groupes continuent de fonctionner
normalement. Les résistances R1 à R4 de 10 ohms
contribuent à équilibrer les courants dans chaque groupe
de LED. Sans ces résistances - ou si on n'en mettait qu'une
seule - le courant dépendrait plus des LED et
certaines risqueraient de s'allumer plus que d'autres.
Protection des LED
La diode zener D17 de 15 V permet de limiter à 0,6 V la valeur de
la tension inverse appliquée aux LED lors des alternances
négatives, et permet de limiter à 15 V la valeur de la
tension directe appliquée aux LED lors des alternances
positives. Cette diode zener est indispensable, je vous conseille un
modèle 1,3 W de la série BZX85C. Vérifiez qu'elle
n'est pas branchée à l'envers avant la première
mise sous tension !
Détermination du courant
dans
les LED
Nous ne pourrions cloturer le descriptif de ce montage sans parler du
condensateur C1, que l'on peut considérer comme le coeur du
montage. C'est ce dernier qui joue le rôle de "résistance
de limitation de courant". Le condensateur présente en effet une
caractéristique appelée "capacitance" ou
"réactance capacitive" qui
correspond à la résistance (impédance pour
être plus précis) qu'il
présente à une fréquence donnée et pour une
valeur capacitive donnée. La valeur de la capacitance
décroit au
fur et à mesure que la fréquence du signal qui le
traverse est elevée,
et dépend aussi de la valeur même du condensateur. La
formule qui
permet de déterminer la capacitance d'un condensateur en
fonction de sa
valeur capacitive et de la fréquence, est la suivante :
Xc = 1 / (wc)
où Xc est la capacitance en ohms,
w est la pulsation (lire oméga, égale à 2 * Pi *
Freq, Freq en Hertz)
et C est la valeur du condensateur en Farad.
A la fréquence de 50 Hz, qui est
celle
du réseau EDF, le condensateur permet de laisser passer un
courant de quelques mA par "paquet" de 100 nF :
Par exemple, à 50 Hz, et avec un condensateur de 470 nF :
Xc = 1 / (2 * 3.14 * 50 * 0.00000047) = 6776 ohms => courant de
court-circuit Imax (valeur efficace) = 230 / 6776 = 34 mA (47 mA en
crête)
Autre exemple, à 50 Hz, et avec un condensateur de 1 uF (1000 nF) :
Xc = 1 / (2 * 3.14 * 50 * 0.000001) = 3184 ohms => courant de
court-circuit Imax (valeur efficace) = 230 / 3184 = 72 mA (101 mA en
crête)
Considérant
d'une
part que les LED haute luminosité se contentent d'un courant
de
10 mA à 20 mA, et d'autre part que nous avons ici 4 branches, il
nous faut un courant total compris entre 40 mA et 80 mA. Nous pouvons
fixer ici la valeur du courant total à 40 mA, pour deux raisons : la
première
raison est qu'un courant de 80 mA commence à
faire pas mal pour un montage de ce type (mais ça reste possible), et
la deuxième raison
est
que les LED que l'on trouve aujourd'hui peuvent être très
lumineuses
même avec un courant de 10 mA. Sans calcul compliqué, on en déduit
qu'un condensateur de valeur comprise entre 560 nF (pour 40 mA
efficaces) et 1 uF (72 mA efficaces) fera l'affaire. Le choix du
condensateur doit se
porter exclusivement sur un modèle auto-cicatrisant papier
métallisé de
classe X2,
conçu pour un fonctionnement continu sur le réseau 230 V
alternatif. Sa tension de service devra être de
250 Veff au minimum,
ou de 630 Vdc
au
minimum.
Remarque importante
Si vous comptez déplacer cette lampe (emploi
mobile), vous devrez ajouter une résistance de valeur
comprise entre 330 KO et 1 Mohms en
parallèle sur le condensateur C1, afin de le laisser se
décharger quand l'ensemble est débranché, et
d'éviter ainsi de désagréables secousses en cas de
contact accidentel avec les deux bornes 230 V du montage. Le plus
prudent consiste
même à placer non pas une résistance mais deux
résistances en série, afin d'éviter toute
surcharge en tension qui fatigue doucement mais surement la
résistance, dont la tension nominale (utilisable en régime continu) est
généralement de 300 V (on est limite de ce
côté). Donc deux résistances en série au lieu d'une seule,
chacune de valeur comprise entre 180 kO et 470 kO, et le montage sera
un peu plus "sécurisé".
Améliorations possibles
Tel quel, le montage n'est pas ce qui se fait de mieux en la
matière. Comme les LED ne conduisent et ne s'allument que
durant une alternance sur deux (alternance positive), et qu'elles ne
possèdent pas l'inertie thermique que l'on connait aux lampes
à filament, on peut observer un leger scintillement. Ce
scintillement peut être réduit en ajoutant un condensateur
de quelques 100 uF à 470 uF (tension de service 25 V ou 40 V) en
parallèle avec les LED. Il est également possible de
monter les LED en tête-bêche, de sorte que certaines
conduisent lors des alternances positives et que les autres conduisent
lors des alternances négatives.
Un schéma plus sympa...
Une autre solution encore,
consiste à effectuer un redressement double alternance avec
quatre diodes (montage en pont classique) comme le propose le montage
amélioré qui
suit. Avec ce montage, on n'observe quasiment plus de
scintillement, puisque les LED sont cette fois alimentées lors
de
toutes
les alternances.
Dans ce deuxième montage, le condensateur C1 joue toujours le
rôle de "résistance à 50 Hz", grâce à
sa capacitance. Une valeur de 1 uF
convient pour alimenter quatre branches de LED dans lesquelles
circule
un courant de 10 mA (40 mA au total). Vous pouvez opter pour un courant
légèrement inférieur de 5 mA par branche (20 mA au total) avec un
condensateur de 470 nF, ou au contraire opter pour un courant supérieur
en prenant par exemple un
condensateur de 1,5 uF
ou de 2,2 uF (ou mieux en plaçant deux condensateurs de 1 uF en
parallèle). Avec des LED haute luminosité récentes et selon l'usage
prévue de cette lampe (appoint ou éclairage), un courant compris
entre 1 mA et 5 mA par branche peut même être suffisant. La structure
du "condensateur
abaisseur" est plutôt conseillé pour des courants
faibles et au
delà de 40 mA ou 50 mA je vous conseille vivement l'emploi d'un
petit
transformateur
d'alimentation (on peut ici se contenter d'un transformateur d'alim de
très petites dimensions et pas cher). Les deux résistances R7 et R7'
composent à elles deux une unique résistance de forte valeur dont le
seul rôle est de décharger le condensateur C1 quand le circuit est
débranché du secteur, et d'éviter de désagréables secousses si
l'utilisateur touche la prise secteur après l'avoir débranchée
(décharge de C1 dans le corps humain). Les deux
résistances R5 et R6 montées en parallèle servent
à limiter le courant lors de la mise sous tension du montage, et
contribuent à une plus grande fiabilité du montage (plus
grande durée de vie) en diminuant les chocs électriques
dans la diodes zener, dans le condensateur C2 et dans les LED
(la mise
sous tension ne se fait malheureusement pas toujours au moment du
passage par zéro de l'onde secteur). Les quatres diodes D18
à D21 se chargent du redressement double alternance. Le
condensateur C2
effectue un lissage de la tension redressée, sa valeur n'a pas
une
importance cruciale car on ne cherche pas ici à avoir une
ondulation
résiduelle extrêmement faible. Une valeur de 100 uF
à 470 uF (25 V ou
40 V) convient très bien pour la consommation de 10 mA à
40 mA en jeu
ici. Pour finir, la diode zener D17 assure une régulation
grossière
mais
largement suffisante de la tension à la valeur de +15 V. Chaque
branche
de LED comporte une résistance qui joue le double rôle de
limiter le courant dans les leds, et de répartir de façon
uniforme le courant dans chaque branche. On pourrait penser que la
limitation de courant est accessoire ici vu qu'elle est
déjà assurée de façon naturelle par le
condensateur C1. Mais si une LED se coupe dans une branche
quelconque, les trois branches restantes
se partagent le courant total, qui augmente donc dans
les LED qui
restent allumées. Ce n'est donc pas une protection inutile.
Comparaison avec les lampes à LED 230 V du commerce
Ces lampes que l'on trouve de plus en plus facilement et pour un prix
qui diminue toujours ne s'encombrent pas toujours de résistance de
limitation de courant. On y trouve le condensateur "limiteur de
courant" de valeur comprise entre 220 nF et 470 nF, un pont de diode
(de classiques 1N4007 par exemple), un condensateur chimique de
filtrage de valeur comprise entre 47 uF et 220 uF et de tension de
service assez élevée (entre 40 V et 100 V, voire plus), et bien sûr le groupement
de LED dont le nombre est de l'ordre de la vingtaine (mais on peut
grimper à quarante si on veut). Le schéma qui suit est un exemple
typique de ce qu'on peut trouver dans une ampoule à LED du commerce de
type "1 W".
Toutes les LED sont branchées en série et si une seule grille, la lampe
s'éteint entièrement... A savoir si vous êtes bricoleur, car si vous
avez le courage de localiser la LED défectueuse, vous pouvez la
remplacer ou même simplement la court-circuiter pour faire repartir
l'ensemble. Une remarque au sujet de la tension de service du
condensateur C2 : la tension aux bornes de ce composant dépend du
nombre de LED et de leur type. Si vous ne câblez que deux LED dont la
tension nominale est de 2 V sus 20 mA, la tension au bornes de C2 sera
de 4 V. Mais si vous ne branchez aucune LED (ou si une LED de la
branche grille), la tension grimpe d'un coup à la valeur crête du
secteur (moins la chute de tension dans le pont de diodes qui pour le
coup devient vraiment négligeable). Le claquage d'une LED de la boucle
peut donc s'accompagner du claquage à très court terme de C2. Il est
amusant de constater qu'une simple diode zener de valeur correcte
placée en parallèle sur C2 pourrait limiter le risque de le voir
exploser dans un tel cas de figure. Dans son ensemble, ce circuit
"commercial" est plus simple
mais est aussi plus sensible aux cycles de coupure / allumage et
aux surtensions secteur, et risque de se fatiguer plus vite. En
clair, ne pas trop compter sur une durée de vie exceptionnelle telle
celle annoncée par les fabricants et revendeurs...
Circuit imprimé
Réalisé en simple face, il correspond au deuxième schéma (avec diode
zener et LED câblées en plusieures branches).
Typon aux formats PDF, EPS et Bitmap 600 dpi
Remarques
- Les deux résistances R7 et R7' sont facultative, voir texte à ce sujet.
- Le
circuit imprimé pourrait tout à fait être scindé en deux parties, entre
diodes de redressement (D18 à D21) et résistances de limitation de
courant dans les branches de LED (R1 à R4). L'ensemble serait ainsi
plus haut mais moins large.
Prototypes
Plusieurs protos réalisés.
Mon prototype
Réalisé selon circuit imprimé ci-avant.
Pas
beaucoup de place libre pour le gros condensateur C1 de 1 uF / 250 Vac,
qui chevauche un peu les deux résistances R5 et R6 ainsi que les quatre
diodes de redressement. Le typon que je propose désormais (mis à jour
le 17/07/2011) dispose d'un peu plus de plus de place pour ce
condensateur. Les photos n'arrivent pas à rendre ce que ça
donne d'un point de vue luminosité, mais je peux dire que ça éclaire
plutôt bien, et encore j'ai mis des LED vertes (haute luminosité il est
vrai) !
Prototype de Philippe
08/05/2011 :
Philippe
M. a réalisé le même proto que le mien (merci pour le retour). Ca
fonctionne bien mais il trouve le taux de luminosité trop faible part
rapport à ce qu'il attendait.
Première
chose : choix des LED. Il existe des différences phénoménales de taux
de luminosité selon le type de LED employé, et ce pour un même courant
(de 10 mA ou 20 mA pour rester dans le contexte). Si vous utilisez des LED qui
ne sont pas de type très haute luminosité, vous pouvez remédier en
partie à ce manque, de différentes façons :
- soit en doublant la
valeur du condensateur C1 (2 x 1 uF en parallèle ou 1 x 2,2 uF) pour
disposer d'un courant de 20 mA dans chaque branche (80 mA au total);
- soit en réalisant le même montage en deux exemplaires mais
avec deux
branches de LED seulement pour chacun, et dans ce cas aussi on dispose
de 20 mA dans chaque branche;
- soit en travaillant avec une tension
continue plus importante, par exemple +27 V (diode zener 27 V ou 30 V
et condensateur chimique polarisé de tension de service 40 V) et en
tablant sur deux branches de 8 LED au lieu de 4 branches de 4 LED. Mais
si une seule LED claque, on pert en gros la moitié de la luminosité
totale et non plus uniquement le quart... Un choix parmi d'autres.
N'oubliez pas non plus que la
tension nominale des LED peut varier dans certaines proportions. Mettre
quatre LED de 1,6 V en série et mettre quatre LED de 3,0 V en série
demande bien sûr que la résistance de limitation de courant
de chaque branche soit adaptée en conséquence. Vous avez
acheté un
paquet de LED sur eBay et vous ne connaissez pas leur tension nominale
? Dans ce cas il vous reste à mesurer la tension aux bornes de la
résistance d'une des branches, ce qui vous permettra d'en
déduire le courant qui y circule et de connaitre la tension
réellement présente sur les LED.
Attention, présence secteur !
15/05/2011
: Philippe a persévéré et a ajouté un condensateur de 1 uF en
parallèle du C1 existant. Bien meilleur éclairage avec cette modif.
Mais tant qu'à faire, pourquoi ne pas ajouter quelques LED
supplémentaires...
Profitons
de cette pause pour spécifier que les LED employées par Philippe sont
des modèles haute luminosité 24000 mcd de couleur blanche, tension
nominale comprise entre 3,1 V et 3,5 V pour un courant nominal de 20 mA.
Prototype de Won L.
26/08/2012 : prototype mettant en
exercice 112 LED, un pont de diodes et un condensateur. Rien d'autre,
pas même une résistance de limitation de courant au démarrage. Je
trouve ça un poil risqué mais c'est un choix.
Opération
réussie, le propriétaire de ce joli élement envisage maintenant la
réalisation d'une ampoule avec un doublement du nombre de LED...
Historique
24/03/2013- Ajout précisions montage "ampoule du commerce".
26/08/2012- Ajout photos prototype de Won L..
11/03/2012- Eclaircissement
de mes calculs au paragraphe "Détermination du courant dans les LED",
trop confus par rapport à ce que j'écrivais sur ma page
Alimentation sans transformateur. Merci à JLC qui m'a fait part du doute que j'entretenais avec mes différentes explications.
23/10/2011- Ajout
résistances R7 et R7' en parallèle sur le condensateur C1 du schéma
Ampoule LED 230 V (b). Ces résistances sont facultatives si le circuit
reste toujours au même endroit et sont conseillées si le montage est
mobile. Schéma et dessin du circuit imprimé mis à jour.
28/03/2007
- Le second schéma publié avant le 28/03/2007 comportait
une erreur de câblage qui conduisait à un disfonctionnement
certain. Il a fallu que deux personnes ayant réalisé ce
montage me fasse part de leur mésaventure pour que je corrige le
défaut (une des diodes du pont de redressement était
court-circuitée). Je vous prie de m'excuser pour cette erreur.