Dernière mise à jour :
21/04/2013
Présentation
Cet article
décrit comment interfacer une sortie
logique TTL (0 V / 5 V) avec le secteur 230 V, en toute
sécurité.
Cette
interface a servi de base à la construction de mes
interface
port parallèle 001 (interface 8 sorties) et
interface
port parallèle 002 (interface 32 sorties) pouvant
fonctionner avec mon
logiciel séquenceur
ProgSeq.
Elle peut également servir de base pour transformer un simple
chenillard à LED ou vumètre à LED en vumètre géant avec
ampoules 230 V à la place des LED (
applaudimètre
001 par exemple). Voir aussi
Relais
statique 001. Deux schémas sont proposés :
-
Schéma 001 : pour charge résistive (ampoule à filament ou convecteur électrique par exemple);
-
Schéma 001b : pour charge inductive (transfo ou moteur par exemple).
Schéma 001 - Pour charge résistive
La tête de mort est un composant électronique que l'on
peut trouver facilement si on ne fait pas attention à ce qu'on
fait. Pensez-y.
Ce circuit s'appuie sur l'utilisation d'un optotriac de
type MOC3041, un optotriac n'étant ni plus ni moins qu'une forme
particulière d'un
optocoupleur.
Ce
composant assure à lui seul l'isolation électrique
(galvanique) entre la partie commande (l'entrée au niveau TTL
0 V / 5 V) et la partie puissance (230 V / 8 A). L'entrée de l'optotriac MOC3041 est une simple
LED, dont la
chute de tension
est de l'ordre de 1,6 V et le courant de fonctionnement nominal de 15
mA. Si on applique une tension compatible TTL, c'est à dire de
+5 V, directement sur cette LED, l'optotriac aura une durée de
vie de quelques microsecondes. Très intéressant, mais pas assez
long pour en profiter vraiment. Il convient donc, comme
pour toute LED, d'ajouter une résistance en série pour
limiter le courant qui la parcourt. La valeur de la résistance
doit être calculée comme indiquée à la page
Alimentation
d'une LED,
résultat tout cuit sur la ligne qui suit :
Rled = (5V - 1,6V) / 0,015A = 220 ohms
Témoin de mise en fonction
Un petit truc qui me gêne : la LED de l'optotriac est incluse
dans un boîtier non transparent. On ne voit donc pas si elle
s'éclaire, et pour faire des tests sans appliquer le 230 V, ce
n'est pas brillant. Je préfère donc ajouter une autre
petite LED rouge (LED rouge parce que chute de tension moindre) en
série avec celle de l'optotriac. On peut donc maintenant voir
quand l'optotriac est commandé. Bien sûr, comme on a
ajouté une LED, la résistance de limitation de courant
doit être revue à la baisse. Je vous laisse deviner
comment j'ai obtenu cette nouvelle valeur de 100 ohms, adoptée
sur le schéma.
La sortie de l'optotriac est un
triac qui,
s'il avait
été un peu plus costaud, aurait pû servir à
piloter directement une lampe. Mais ce n'est pas le cas, et c'est
pourquoi ce triac interne (inclus dans le MOC3041) est
épaulé par un triac externe (ici un BTA08-400, sous
entendu 8 A 400 V), physiquement plus apte à constituer un
interrupteur de puissance.
Rôle de la résistance R2
En
toute franchise, je n'ai jamais su exactement pourquoi il y avait
une résistance à cet endroit, résistance qu'on trouve dans
certains exemples d'application et pas dans d'autres. Quand on la
trouve, elle a une valeur généralement comprise entre 330 ohms et 10
kO, et dans certaines notes le fabricant de l'optotriac
précise qu'elle est facultative, sans en dire plus. A mon humble
avis, elle permet de limiter le risque d'enclenchement parasite du
triac en maintenant la gâchette à une tension de référence proche de
celle de sa terminaison MT1 (A1), et doit être liée au courant de fuite
de l'opto-triac et à la sensibilité du triac. Si cette théorie est
bonne, la résistance en question serait plus conseillée pour les
applications avec triac sensibles. Lors de mes essais (de courte
durée), je n'ai constaté aucune différence avec et sans et avec les
triacs testés. J'ai décidé de la laisser en place.
Schéma 001b - Pour charge inductive
Le schéma précédent convient pour la commande de
charges résistives telles que des lampes à filement, mais
ne convient pas pour la commande d'une charge inductive, telle qu'un
transformateur (de PAR36 par exemple) ou un moteur. Pour ce type de
commande, il convient d'utiliser le montage suivant :
Remarque : RL représente la
charge inductive et non une self.
Les valeurs des composants constituant le réseau R2 / C1 sont
normalement calculées en fonction du courant de gachette du
triac. R2 peut avoir comme valeur 2K4 et C1 peut avoir comme valeur 100
nF si le triac est de type sensible (courant de gachette
inférieur à 15 mA). Ces valeurs peuvent être
laissées à 1K2 et 220 nF pour des courants de gachette
supérieurs à 15 mA.
Autres optotriacs ?
Vous pouvez aussi utiliser le MOC3021, qui est moins cher que le
MOC3041, mais qui ne possède pas de système de
détection de passage par zéro de l'onde secteur, ce qui peut conduire à
plus de parasites liés aux commutations On/Off. Mais d'un autre
côté, le MOC3021 est parfait pour des applications de gradateur de
lumière avec commande isolée (voir exemple en page
Interface DMX 004). Les MOC3042 et MOC3043 sont
identiques aux MOC3041, hormis le courant minimal nécessaire
à une commutation sûre du triac qui est inférieur : 10
mA en entrée suffisent au MOC3042 et 5 mA suffisent pour le
MOC3043. Mais rien qu'à cause du prix de vente des deux
derniers, je pense que beaucoup d'entre vous se diront que finalement,
le modèle MOC3041 qui a besoin de ses 15 mA conviendra très bien...
Autres triacs plus "puissants" ?
Le besoin de commuter des "charges lourdes" peut se faire sentir, et
l'on peut alors penser se tourner vers des triacs plus costaud, style
16 A / 800 V tel le triac sensible BTA16-800B (version standard) ou
BTA16-800BW (version snubberless). Que faut-il modifier pour pouvoir
exploiter de tels triacs ? Première chose à savoir : les
triacs standards (ceux dits non sensibles) de 16 A nécessitent
un courant de gachette assez important, de l'ordre de 100 mA à
500 mA, à comparer aux 10 mA à 50 mA requis pour un
modèle 8A de la même famille. Les triacs dits sensibles,
qui se contentent de quelques centaines de uA ou de quelques mA pour
les version 6 A ou 8 A, réclament tout de même plusieurs
dizaines de mA pour les modèles 16 A, typiquement entre 10 mA
(pour les plus sensibles, "dédiés" niveau logique) et 50
mA (pour les plus courants). Dans le cas qui nous concerne, je
conseille les BTA16-800BW ou BTA16-800CW (ces deux modèles sont
de type snubberless). Vous pouvez également employer les
BTA16-800B ou BTA16-800C, mais dans ce cas il faut rajouter un circuit
RC (snubber) entre bornes A1 et A2 du triac, ce qui n'est pas
nécessaire avec les premiers cités. Les modèles
BTAxx-xxx peuvent être remplacés par des modèles
BTBxx-xxx, ces derniers ont les mêmes caractéristiques de
fonctionnement mais la semelle de leur boitier n'est pas isolée.
Avertissements / remarques
- Je n'ai jamais essayé ce type de montage avec des triacs 16 A,
j'en suis toujours resté aux modèles 4 A, 6 A et 8 A. Les
indications données ci-avant résultent d'une "analyse"
faites après lecture de plusieurs datasheets, comprenez bien que
je ne peux pas garantir que cela fonctionne parfaitement bien dans tous
les cas, surtout avec des charges inductives !
- Les modèles de triacs proposés sont des 800 V, mais
vous pouvez aussi vous contenter de modèles 600 V (BTA16-600BX
par exemple). Je fais peut-être un peu plus confiance aux
modèles 800 V, capables d'encaisser plus longtemps des
surtensions très importantes, plus susceptibles de se produire
avec des charges inductives, mais qui en temps normal, dans un montage
bien étudié, devraient être parfaitement
maîtrisées, n'est-ce pas...
- Les valeurs de 1,2 KO pour R2 et de 220 nF pour C1 doivent
normalement convenir pour un triac 16 A de type sensible BTA16-800BW,
puisque le courant de gachette est, malgré l'appellation
"sensible", supérieur à 15 mA.
Tension de commande autre que +5V
La valeur de la résistance R1 montée en série avec
la led de l'optotriac, ici une résistance de 100 ohms, a
été calculée pour une tension de commande de +5V,
et en tenant compte de la présence d'une led
supplémentaire. Voici ci-après un petit tableau où
sont reportées les valeurs à adopter pour R1 en fonction
de la tension de commande, avec ou sans led externe additionnelle. Les
valeurs indiquées dans ce tableau font partie de la série
E24 et correspondent à la
valeur égale ou directement inférieure à la valeur
théorique.
Tension
de
commande
|
Avec
led
externe
(2V / 15 mA)
|
Sans
led
externe
|
+3,3V
|
Nota
(1)
|
R1 = 100 ohms
|
+5V
|
R1 = 100 ohms
|
R1 = 220 ohms
|
+9V
|
R1 = 330 ohms
|
R1 = 470 ohms
|
+12V
|
R1 = 560 ohms
|
R1 = 680 ohms
|
+15V
|
R1 = 750 ohms
|
R1 = 820 ohms
|
Nota (1) : résistance R1 = 10 ohms, mais fonctionnement de
l'optotriac non garanti.
"Grossissement" d'un vumètre à LED
Vous pouvez utiliser un simple vumètre à LED pour piloter
des ampoules 230V, en utilisant ce type d'interface. Il suffit de
remplacer chaque LED du vumètre par une interface de ce type.
L'entrée de l'interface se résume alors au câblage direct
de la LED incluse dans l'optotriac, sans résistance de
limitation de courant, car la limitation de courant est normalement
assurée par le circuit de commande du vumètre
lui-même. Notez que le circuit de commande des LED du
vumètre doit être en mesure de débiter quelques mA
pour assurer un fonctionnement correct de l'opto-triac (c'est en
général le cas).
Il est bien sûr possible de se passer d'optotriac pour un tel
projet (raccord direct d'un triac sur les sorties vumètre), mais
alors deux problèmes se posent :
- plus d'isolation entre le secteur 230 V et le vumètre, ce qui est
très fâcheux si le vumètre est raccordé à
un circuit électronique audio (table de mixage ou chaine hifi).
Mais cela reste envisageable si la captation du son se fait de
façon autonome, avec un microphone intégré.
- le courant de commande du circuit d'affichage peut être
insuffisant avec certains triacs, à moins d'utiliser une
commande impulsionnelle (qui complique le montage, et n'ajoute rien
à la sécurité du matériel et des personnes)
- problématique (ou impossibilité) de câblage avec les
circuits de commande multiplexés tels les UAA170 / UAA180.
Prototype
Réalisé avec chute de circuit à pastilles prépercé.
Testé
avec MOC3021 et MOC3041, triac BT137 (modèle sur les photos ci-avant,
en boîtier isolé) et ampoule 230 V / 60 W. Côté
commande, ajout d'une LED en série et d'une résistance de 82 ohms (et
pas 100 ohms comme indiqué dans le tableau qui précède, c'est encore
mon esprit "pas faire pareil" qui l'a emporté). Résultats conformes à
mes attentes, à savoir que la lampe s'allume seulement quand il le faut.
Circuits imprimés
Deux circuits imprimés ont été réalisés :
- un premier pour le schéma destiné à la commande d'une charge
résistive (circuit 001)
- un second pour le schéma destiné à la commande d'une charge inductive
(circuit 001b).
Notez que le fusible n'est pas implanté sur ces deux circuits,
il peut être installé dans un support pour panneau (face
avant ou face arrière), câblé en série avec
l'arrivée secteur (PL1).
Circuit pour charge résistive (circuit 001)
Circuit pour charge inductive (circuit 001b)
Typons aux format PDF, EPS et Bitmap 600 dpi
Historique
21/04/2013
- Ajout typon des deux circuits, après légère redisposition des composants pour ajout d'un trou de fixation.
30/12/2012
- Ajout précisions concernant la résistance R2 dans le schéma 001.
22/09/2007
- Première mise à disposition.