Dernière mise à jour :
02/05/2010
Présentation
Comme son nom l'indique, un détecteur d'approche
est un système qui réagit d'une certaine manière quand un objet, une
personne ou un animal se trouve à une certaine distance de lui. Il
existe plusieurs approches possibles pour réaliser un tel appareil, on
peut en effet utiliser un système :
- à ultrasons
- à infrarouge passif (détecteur pyroélectrique)
- à infrarouges actifs (émetteur + récepteur)
- à oscillateur HF
- capacitif
- à hyperfréquences
Et il en existe peut-être d'autres auquels je ne pense pas ou que je ne connais pas.
Avertissements
Je
me rends bien compte que le sujet abordé ici n'est pas très
développé. J'espère toutefois que ces quelques lignes vous apporteront quelque chose d'utile.
Détecteur à Ultrasons
Un détecteur à ultrasons repose toujours
sur deux modules, un module d'émission et un module de réception. La
fréquence de fonctionnement est généralement de 36 KHz ou de 40 KHz et
est principalement dictée par le choix des transducteurs disponibles
sur le marché. Ces transducteurs peuvent être assimilés à des petits
haut-parleurs, qui possèdent les particularités suivantes :
- forte directivité : les ultrasons sont bien plus directifs que les sons graves / médium;
-
forte sélectivité : la puissance émise est maximale pour une fréquence
bien précise, un tout petit décalage de cette dernière se traduit par
une forte baisse de rendement;
Plusieurs méthodes peuvent être
utilisées, mais dans tous les cas le transducteur du module
d'émission fonctionne à fréquence et amplitude fixes, et est
placé physiquement à quelques centimètres du transducteur utilisé pour
la réception, les axes des deux transducteurs étant quasiment
parallèles :
Méthode 1 - Surveillance niveau signal reçu
On
surveille le niveau de réception de l'onde ultrasonore reçue sur le
module récepteur, en tenant compte du fait qu'une augmentation de
niveau correspond à l'approche d'un objet. Le récepteur peut simplement
être composé d'un amplificateur suivi d'un redresseur (cellule de
détection à diodes) qui permet de disposer d'une tension continue
proportionnelle au niveau de signal reçu. Cette tension continue peut
ensuite être tout bêtement comparée à une tension de référence utilisée
comme seuil de détection. Il s'agit d'une méthode facile à mettre en
oeuvre et qui fonctionne assez bien, mais dont la mise au point est
parfois scabreuse car dépendant fortement de l'environnement.
Méthode 2 - Comparaison des phases des signaux émis et reçus
En
"mélangeant" les signaux émis et reçu et en les intégrant (en les
moyennant), on obtient une tension continue qui varie si la phase entre
les deux signaux varie. Cette méthode est bien adaptée pour détecter le
mouvement de quelque chose dans une pièce, qui modifie le trajet
des ondes sonores émises ou réfléchies sur les murs, qui arrivent
donc "perturbées" au récepteur. Méthode souvent employée dans des
systèmes d'alarme à ultrasons.
Méthode 3 - Mesure du temps de propagation de l'onde émise
Cette
méthode est utilisée pour la mesure de distance entre deux points, le
premier point étant celui où se trouve le système d'émission /
réception à ultrason, et le second point étant l'objet dont on doit
déterminer la distance par rapport au premier point. Contrairement aux
deux méthodes précédentes, l'émetteur ne fonctionne pas en permanence
mais par salves. Les ultrasons sont émis pendant un temps assez
bref, et on mesure le temps qui s'écoule entre le moment où le début de
l'émission à lieu et le moment où la réception de l'onde sonore est
perçue. Le niveau de réception n'a pas d'importance et il n'est pas
pris en compte, mis il faut tout de même qu'il soit suffisant pour un
fonctionnement correct. Ce genre de système demande plus de composants
mais est plus "stable".
Détecteur à infrarouges passifs
Le terme "infrarouges passifs" désigne le fait que le système de
détection ne produit pas de lui-même un rayonnement infrarouge, mais ne
fait qu'en détecter la présence. Pour celà, on met en oeuvre un
détecteur pyroélectrique composé de 1, 2 ou 4 cellules de détection,
que l'on associe à une lentille de Fresnel chargée de diviser en
plusieurs tranches la zone à surveiller, zone qui peut sans problème
atteindre plusieurs mètres carrés. Sans la lentille de Fresnel, la
"sensibilité" du détecteur est très faible, de l'ordre de un ou deux
centimètres. Les signaux issus du détecteur pyroélectrique ne sont pas
aptes à être utilisés tels quels, il faut les traiter et notament les
filtrer avec un filtre passe-bas dont la fréquence de coupure est très
basse, pour ne retenir que les variations lentes.
Détecteurs à infrarouges actifs
Là, point de détecteur pyroélectrique, mais un module d'émission avec
des leds émettrices infrarouges associé à un module de réception
composé d'un élement photosensible sensible aux infrarouges, photodiode
ou phototransistor (mêmes composants que ceux utilisés pour les
systèmes de
télécommande
à infrarouge de votre TV ou magnétoscope). On pourrait simplement
allumer de manière continue une led émettrice et utiliser un
photorécepteur, mais ce procédé simple souffre d'un gros défaut : celui
d'être sensible à la lumière naturelle ambiante qui comporte son lot de
rayonnements infrarouge, et d'être trop facilement perturbé. Pour bien
faire, il convient de "moduler" la lumière infrarouge émise et de la
"démoduler" une fois réceptionnée. Ces termes "moduler" et "démoduler"
ne doivent pas vous faire peur, puisque le simple fait de faire
clignoter rapidement les leds d'émission (les allumer puis les
éteindre à un rythme rapide) s'appelle de la modulation
d'amplitude en tout ou rien. Au niveau récepteur, l'utilisation d'un
filtre passe-bande centré sur la fréquence du signal émis, permet de
s'affranchir des signaux autres dont on n'a que faire, et de disposer
d'un système fort robuste même s'il ne peut prétendre être infaillible
à cent pourcents (aucun système ne l'est).
Détecteur à oscillateur HF
Là, le procédé est un peu particulier et diffère complètement des
précédents. Il n'y a pas à proprement parler de couple "émetteur +
récepteur", mais un
oscillateur qui se trouve perturbé quand on s'approche de lui. On
raccorde une antenne (fil droit ou plaque métallique) en un point
sensible de l'oscillateur, de sorte que l'oscillation s'arrête quand on
approche ou touche l'antenne. C'est assez facile à obtenir car un
oscillateur HF est en général assez susceptible et il en faut peu pour
le perturber, même sans lui coller une antenne aux fesses (pardonnez
l'expression). Cet oscillateur n'est pas compliqué à construire et
ne réclame qu'un
seul transistor, auquel on adjoint ce composant si famillier et
apprécié des électroniciens : une
self
avec un petit condensateur. Le principe de fonctionnement est le suivant : en temps normal,
l'oscillateur oscille et le signal périodique issu de cette oscillation
est détecté (ou redressé, comme vous préférez) afin d'en obtenir une
tension continue proportionnelle à son amplitude. Si l'oscillation
s'arrête, la tension continue issue du détecteur (ou du redresseur si
vous préférez) chute d'un coup, ce qui une fois encore est facilement
détectable avec un simple comparateur de tension (ou AOP monté en tant
que tel). Un exemple d'un tel montage est visible en page
Détecteur toucher 006.
Remarque
: il existe tout de même un système dans lequel on trouve un émetteur
et un récepteur : émission d'un signal HF grâce à une antenne
d'émission, qui peut être un cadre métallique de hauteur d'homme, et on
place en face de cette antenne d'émission, une antenne de réception qui
peut avoir la même forme (distance entre les deux antennes : 50 cm à 1
m). Quand les antennes sont en vue directe (rien entre les deux), le
système de réception reçoit le maximum de signal. Quand quelque chose
ou quelqu'un s'aventure entre les deux, le signal émis est en partie
absorbé par "l'intrus" et le récepteur voit le signal reçu chuter. Il
est limite d'appeler un tel système un détecteur d'approche, car si on
passe à côté des antennes et non entre elles, le système ne réagit pas
(ou a très peu de chance de réagir). Mais bon, ça m'a fait plaisir d'en
parler, je m'ennuyais.
Détecteur capacitif
Un détecteur
capacitif peut être constitué d'une seule pièce détectrice ou de deux.
Qui dit capteur capacitif dit condensateur, et qui dit condensateur dit
deux armatures en regard l'une de l'autre. Dans le premier cas, la
seconde "armature" est la terre sur laquelle nous posons les pieds.
Elle n'est pas visible au niveau du montage même mais existe bien. Dans
le second cas, la première "armature" sert d'émetteur et la seconde
sert de récepteur. Les deux armatures peuvent par exemple être
constituées par deux plaques métalliques de quelques centimètres
carrés, disposées l'une à côté de l'autre. Quand on s'approche d'elles,
la valeur capacitive du condensateur ainsi formé change, et cela peut
être détecté si ledit condensateur est utilisé dans un circuit
oscillant dont la fréquence dépend précisement de sa valeur capacitive.
Si cet oscillateur variable en fréquence est suivi d'un
convertisseur fréquence / tension, il devient assez facile de détecter
toute variation. Le plus dur dans l'affaire est d'obtenir une variation
capacitive qui puisse réellement être mise en évidence, il faut choisir
soigneusement la fréquence de travail de l'oscillateur en fonction de
la dimension des armatures du condensateur et de la distance qui les
sépare. Il existe des détecteurs capacitfs tout faits, comme par exemple le QT110 que j'ai mis en oeuvre dans mon
détecteur toucher 004.
Détecteur à hyper-fréquence
La réalisation d'un détecteur hyper-fréquence est plus difficile à
mettre en oeuvre par l'amateur, car il requiert des composants qui
travaillent à de très hautes fréquences, qu'on ne classe pas dans les
composants à tout faire tels le transistor 2N2222 ou la diode
1N4148. Bien sûr, on s'en sort si on est soigneux, mais il faut
admettre que les montages de ce genre spécialement "dédiés débutants"
ne sont pas légion (en cherchant on trouve).