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Dernière mise à jour :
15/11/2009
Présentation
Vouloir remplacer une
LED par un
relais
électromécanique est une question qui me revient
de temps en temps, aussi ai-je décidé de proposer une compilation de
quelques configurations type de remplacement ou d'adaptation.
Remplacement direct ?
Peut-on remplacer directement une LED par un relais ? Réponse de
Normand inévitable : ça dépend. Ca dépend du circuit qui permet
d'allumer la LED - notamment du courant qu'il peut fournir, et ça
dépend du relais à mettre en place. Pourquoi ne peut-on pas remplacer
systématiquement une led par un relais, sans se soucier du circuit de
commande ni même du type de relais ? Tout simplement parce qu'on ne
dispose pas assez d'informations pour savoir si on peut le faire. Il
existe plusieurs façons de piloter une led, et il existe une multitude
de relais différents même si on se limite à une gamme de tension de
fonctionnement donnée. Une led est un composant qui absorbe un courant
donné sous une tension donnée, et au moment où le courant se met à
circuler ou au moment où il s'arrête de circuler, il ne se passe rien
de bien méchant : si la led consomme 20 mA, on passe "doucement" de 0
mA à 20 mA quand la led s'allume, et on passe "doucement" de 20 mA à 0
mA quand la led s'éteint, ce qui ne brusque point le circuit de
commande. Un relais est un composant qui n'est pas aussi gentil : quand
on lui coupe les vivres, il se rebiffe et peut réagir violement, en
produisant des surtensions de valeur bien plus grande que la valeur de
la tension qu'on lui appliquait pour le faire coller. Ainsi, un relais
alimenté sous 12 V peut très bien produire une surtension de plusieurs
dizaines de volts, quand le courant qui circulait dans sa bobine cesse
d'un seul coup d'exister. Et ce genre de petite plaisanterie ne plait
pas forcement à tous les circuits de commande. Voilà une première
raison, bien suffisante à elle seule, pour confirmer qu'un échange
standard n'est pas recommandé.
Base du remplacement
La première chose à faire est de s'assurer que le courant que peut
fournir le circuit de commande est suffisant pour faire coller le
relais à coup sûr. Prenez l'exemple d'un NE555, circuit "timer" très
connu et largement utilisé pour produire des signaux périodiques
(montage en astable) ou monocoup (montage en monostable). Ce circuit
dispose d'une sortie (en broche 3) qui est capable de débiter plusieurs
dizaines de mA sans problème, et à laquelle on peut raccorder
directement un relais qui demanderait 30 mA. Le schéma qui suit met en
oeuvre ce fameux circuit NE555 et permet à la led reliée sur sa sortie,
de clignoter (assez rapidement il est vrai, ça ne se voit pas sur le
papier).
La
condition "le circuit
de commande est assez costaud" est remplie, car le NE555 est en mesure
de fournir assez de courant pour attaquer directement un relais.Aussi
le circuit qui suit est-il sensé fonctionner sans
problème.
Malheureusement, la condition "le
circuit de commande peut supporter des surtensions parasites de
plusieurs dizaines de volts" n'est pas vérifiée. Aussi peut-on affirmer
qu'il est très délicat de remplacer la led par le relais, sans autre
forme de procès, comme fait ci-avant. Aussi, et afin de limiter les risques de destruction du circuit
de commande, est-il nécessaire de câbler une diode en parallèle sur la
bobine du relais, avec la cathode de la diode branchée du côté le plus positif du circuit
(montage en inverse). Cette diode absorbe les surtensions provoquées
par la bobine quand le courant y est coupé, et protège ainsi le circuit
de commande. C'est ce que montre le schéma suivant.
Notez
qu'il n'y a aucune obligation de cabler le relais entre la sortie du
circuit NE555 et la masse; on peut aussi le relier entre la sortie du
NE555 et le +Valim, comme montré dans le schéma suivant.
Dans
ce dernier cas, le relais colle quand la sortie du NE555 est à l'état
bas, et il décolle dès que la sortie est activée, c'est à dire à
l'état logique haut.
Important : il existe des
circuits dont la sortie n'a pas la même capacité en courant selon sont
état logique. Il convient donc de s'assurer de la capacité en courant
permise pour la polarité de commande désirée. Quand la sortie est de
type "collecteur ouvert", le relais ne peut être câblé qu'entre la
sortie et le pôle positif de l'alimentation, il ne peut pas être
référencé à la masse.
Remplacement nécessitant une adaptation
Le
cas du NE555 est un peu à part, car ce circuit dispose d'une sortie en
courant suffisante. Ce n'est pas le cas des circuits logiques
traditionnels CMOS, et c'est quelque peu limite pour les circuits
logiques TTL et les microcontrôleurs quand le relais demande un peu trop de mA. Pour ces circuits intégrés logiques, il convient
d'ajouter un amplificateur en courant, pour augmenter le courant
disponible qui sera alors en mesure d'activer le relais. Le plus
simple, la plupart du temps, consiste à ajouter un
transistor et une ou deux résistances. Si vous disposez d'un circuit
tel que le suivant, où la sortie d'une porte logique CMOS commande directement une led :
il est possible de procéder à la modification suivante pour voir et/ou entendre son petit relais coller.
La résistance qui était en série avec la led a vu
sa valeur augmenter, car le courant nécessaire pour commander le
transistor (courant de base) est moindre que le courant qui
était nécessaire à la led. Dans ce deuxième
montage, le courant de base du transistor peut être compris aux
environs de quelques centaines de uA (quelques dizièmes de mA)
à 1 ou 2 mA car le gain du transistor, de l'ordre de 100, permet
d'obtenir un courant de collecteur (qui est aussi le courant qui
traverse la bobine du relais) de quelques dizaines de mA, amplement
suffisant pour des relais classiques de petite puissance. Notez que
l'alimentation du relais se fait ici sous +12 V car le relais est un
modèle 12 V, et que cette tension n'est pas
nécessairement la même que celle qui alimente la porte
logique CMOS U1:A, qui dans notre exemple peut tout à fait
être de +5 V. On ne revient pas sur le rôle particulier de
la diode D1, chargée de protéger le transistor Q1 contre
les surtensions provoquées par la bobine du relais quand le
courant (amené par Q1 quand il est passant) cesse brutalement
d'exister (Q1 bloqué).