Dernière mise à jour :
26/07/2020
Présentation
Cet article présente quelques solutions pour ajouter une
prise casque (jack) sur la sortie d'un amplificateur audio qui ne
possède que des sorties pour haut-parleurs.
Avant de foncer
tête baissée dans la réalisation d'un des
schémas proposés, merci de lire les avertissements ci-après et le texte qui accompagne
les schémas.
Avertissements
- Les solutions #1 à #6 publiées sur cette
page concernent l'emploi d'amplificateurs BF dont la sortie
amplifiée est
référencée par rapport à la masse, et dont
l'étage de puissance n'est pas du type "ponté" (bridge). Ne mettez
pas
en oeuvre les schémas des solutions #1 à #6 pour
des amplis de sonorisation ou des autoradios cablés (en interne)
en mode
ponté !
- Les
schémas proposés sont prévus pour des amplificateurs transistorisés.
Pour les amplificateurs à tubes (à lampes), se référer au paragraphe
"Cas particulier des amplis à lampes" en fin d'article.
- La puissance délivrée par un amplificateur destiné à alimenter
un haut-parleur peut être trop élevée pour un casque. Une mauvaise
maîtrise du sujet peut avoir de tristes conséquences : déterioration du
casque ou pire, déterioration irréversible des oreilles de
l'utilisateur !!! Dans la majorité des cas, un atténuateur "de
puissance" est nécessaire pour abaisser le niveau sonore délivrée par
le casque.
Solution 1 - Mono
Difficile de faire plus simple. Mais difficile aussi de faire moins
performant. La prise casque est directement dérivée de la
sortie HP, sans aucune atténuation et sans coupure du HP lors de
l'insertion de la prise casque.
.
Ce type de solution ne peut être mise en oeuvre que pour des
amplis de faible puissance (de quelques centaines de milliwatts), et
comme il n'y a pas de point de coupure sur la sortie HP, le casque et
le HP sont simultanement en fonction. Qu'on ne me dise pas que ce type
de configuration est totalement inutile, je peux vous certifier que
l'on peut très bien avoir besoin d'opérer une
écoute au casque pour déceler un défaut, pendant
que quelqu'un d'autre écoute au HP. Mais oui, c'est la solution
la plus simple, qui ne demande qu'un jack mono sans fonction
"interrupteur" et quelques centimètres de fil électrique.
Solution 2 - Mono
Le schéma qui suit, s'il ne présente toujours pas de
coupure du HP, apporte cependant une atténuation du signal audio
amplifié avant d'être appliqué aux écouteurs
du casque (je dis au
x
écouteur
s
car avec un casque mono, on dispose de deux écouteurs
cablés en série ou en parallèle). Ce qui est tout
de même conseillé pour un amplificateur délivrant
quelques watts, qui s'ils n'étaient pas un peu
atténués, pourrait faire un peu de mal au casque et, plus
dangeureux encore, à vos oreilles.
Les
résistances
R1 et R2, associées à l'impédance des
écouteurs du casque, forment un
pont diviseur
résistif.
Le rapport d'atténuation est directement proportionnel à
la valeur de R1 d'une part, et à la valeur de la
résistance ohmique résultant de la mise en
parallèle de R2 avec les écouteurs.
- Exemple 1 : si les écouteurs sont de type 8 ohms, nous avons
un rapport d'atténuation d'environ 30 : l'amplitude du signal
audio transmis
au casque est environ 30 fois plus faible que celle transmise
au
HP.
- Exemple 2 : si les écouteurs sont de type 32 ohms, nous avons
un
rapport d'atténuation d'environ 10 : l'amplitude du signal
audio transmis au casque
est environ 10 fois plus faible que celle transmise au HP.
Utilisation d'un
potentiomètre
à la place des deux résistances R1 et R2 ?
Vous pourriez avoir envie de remplacer les deux résistances R1
et R2 par un
potentiomètre,
puisqu'un potentiomètre peut être monté en pont
diviseur de tension. Mais ce n'est pas vraiment conseillé,
même si celà reste possible sous certaines conditions.
Première condition, utiliser un potentiomètre dont la
résistance totale est de l'ordre de quelques 100 à 470
ohms. Une résistance totale trop grande ne permet pas une plage
de variation du volume agréable, et une valeur trop faible
risque de provoquer l'apparition de fumées non
désirées (celà fait plus de 20 ans, mais je me
remémore très bien la portion de mon potentiomètre
qui s'est mise à rougir). Deuxième condition,
réserver l'usage d'un potentiomètre pour des puissances
faibles, car le potentiomètre, tout comme la résistance,
accèpte une puissance maximale qu'il vaut mieux ne pas
dépasser. Dans certains petits systèmes de
régulation de volume externes, destinés à
être intercallés entre une sortie casque et un casque, il
est fait usage d'un potentiomètre ou d'un petit rhéostat
(potentiomètre un peu plus costaud, bobiné) cablé
en série avec chaque écouteur, formant (là encore)
un pont diviseur variable avec l'impédance des écouteurs.
Solution 3 - Mono et stéréo
La fonction de coupure du HP lors de l'utilisation du casque est
indispensable ? Dans ce cas, il vous faut utiliser un jack chassis Mono
à coupure. Ce type de jack comporte une ou deux pattes de plus
que
le jack Mono standard sans coupure (trois ou quatre pattes au lieu de
deux).
Le schéma suivant met en oeuvre un jack à trois pattes,
la patte de masse ne présente pas de point de coupure
(contrairement au jack visible à droite sur la photo ci-avant)..
La prise jack mono avec coupure possède dans ce cas :
- une première connexion de masse, qui doit être
raccordée à la masse de l'amplificateur, qui
elle-même doit être raccordée à la
patte moins de la sortie HP;
- une connexion recevant le signal audio amplifié (en
l'absence de prise casque, ce signal amplifié aurait directement
été routé vers la sortie plus de la sortie HP);
- une connexion de "retour", qui permet d'envoyer le signal
audio
amplifié vers la borne plus de la sortie HP, quand le casque
n'est pas branché.
Même principe pour la version stéréo :
Mais si nous avons maintenant notre fonction de coupure, nous n'avons
plus en revanche notre atténuateur résistif qui permet de
brancher un casque sur la sortie d'un ampli un peu trop "costaud".
C'est pourquoi nous devrions jeter un oeil au schéma suivant.
Solution 4 - Mono
Fonction de coupure, et atténuateur résistif. Et
bien nous y voilà !
Heu... le cablage me semble un peu surpenant tout de même... J'ai
l'impression que l'on passe toujours au travers de
l'atténuateur, même quand le casque n'est pas
raccordé. Et oui, nous sommes là en présence d'une
limitation bien gênante, imposée par l'emploi d'un jack
à coupure simple, qui n'autorise pas un grand nombre de
possibilités de raccordement. J'ai bien peur qu'il nous
faille chercher autre chose.
Solution 5 - Mono
Après être allé faire un petit tour chez quelques
revendeurs de composants électroniques, j'ai trouvé un
jack mono avec interrupteur, qui est différent du jack à
coupure car les contacts commutés sont totalement
indépendants de la sortie audio en elle-même. Ce type de
jack autorise un cablage plus interressant, comme le montre le
schéma suivant, où l'on retrouve bien notre fonction de
coupure et notre atténuateur résistif qui cette fois
n'entre en fonction que pour le casque.
Lorsque la prise casque est enfoncée dans le jack chassis, le HP
est déconnecté de la sortie de l'ampli.
Remarque :
le schéma qui
précède peut sans doute porter à confusion car les
contacts sont représentés ouverts et on ne voit pas de
fiche casque insérée dans le jack. C'est vrai, je
ferai mieux plus tard. En attendant, soyez convaincu du fait qu'il
existe des jacks avec un interrupteur qui est fermé quand on
n'insère pas de fiche dedans ;-)
La résistance R2 me gêne !
Parce qu'elle est toujour reliée à la sortie de l'ampli,
en parallèle avec le HP quand on ne branche pas le casque ? Ne
vous inquiétez pas. Un HP, en général,
possède une impédance de 4 ou 8 ohms (allez, disons de 2
à 16 ohms). Les deux résistances R1 et
R2 montées en série, présentent une
résistance équivalente de 440 ohms, qui est bien
supérieure à l'impédance du HP, même si ce
dernier est un modèle de 16 ohms. En pratique, ces deux
résistances dissipent une puissance bien inférieure
à la puissance absorbée par le HP (55 fois moins si HP 8
ohms), pas de différence notable à l'écoute.
Solution 6 - Stéréo
Ah, là nous avons sur notre jack chassis, non plus un
interrupteur, mais deux inverseurs. Ce qui permet d'orienter les
sorties G et D
de l'ampli stéréo soit vers les HP sans passer par
l'atténuateur, soit
vers le casque en passant par l'atténuateur.
C'est
finalement tout de
même assez rare de ne pas trouver de solution à un
problème, vous ne croyez pas ?
Solution 7 - Sortie mono pour casque stéréo
La méthode suivante m'a été demandée pour permettre le branchement d'un
casque stéréo sur un jouet d'enfant comportant un seul haut-parleur
(mono) et dont la sortie HP se fait en mode ponté (
bridged).
Attention, le principe retenu ici ne convient pas pour un ampli doté d'une sortie stéréo.
Je pensais au départ qu'il faudrait utiliser un jack à coupure de
type double-inverseur (difficile à trouver), mais finalement cela n'a
pas été nécessaire. Grâce à une astuce, on arrive à une solution
simple avec un jack à coupure traditionnel. L'idée adoptée ici consiste
à mettre en série une résistance entre la sortie OUT+ de
l'amplificateur BF et les écouteurs du casque quand le
casque est branché, et de court-circuiter cette résistance
quand le casque n'est pas branché. La valeur de la résistance dépend de
trois paramètres :
- puissance BF de l'amplificateur
- impédance du casque (attention, ici les deux transducteurs sont câblés en parallèle)
- sensibilité du casque
Le
dernier paramètre n'est pas toujours communiqué, surtout pour les
casques d'entrée de gamme. Des essais sont nécessaires pour trouver la
meilleure valeur de la résistance R1, qui devrait "tourner"
entre quelques dizaines et quelques centaines d'ohms. La valeur indiquée sur le schéma est arbitraire mais volontairement
élevée, car il vaut mieux avoir un son trop faible dans le casque lors
des premiers tests...
Cas particulier des amplis à lampes
Pour un amplificateur de
puissance dont l'étage de sortie est constitué de transistors,
les
schémas proposés ci-avant ne posent pas de problème. Charger la sortie
d'un amplificateur sous une impédance supérieure à celle prévue
initialement (4 à 16 ohms généralement) conduit simplement à une baisse
de la puissance que peut délivrer l'ampli... et c'est heureux pour le
casque ! L'amplificateur en lui-même n'est pas mis en danger.
Dans
le cas d'un amplificateur de puissance dont l'étage de sortie est
constitué de tubes électroniques (lampes), il en va tout autrement, car
l'impédance de la charge (HP ou casque) doit être respectée. Si
l'amplificateur à lampes est "réglé" pour une sortie 8 ohms, alors la
charge doit posséder une impédance de 8 ohms, qu'il s'agisse d'un
haut-parleur ou d'un casque. Pour cette raison, les schémas proposés
ci-avant ne conviennent pas. La problématique est simple à
résoudre, il suffit de câbler une résistance de charge dont la valeur
est légèrement supérieure à l'impédance requise (par exemple 8,2 ohms
pour une sortie 8 ohms, ou 4,1 ohms - 2 résistances de 8,2 ohms en
parallèle - pour une sortie 4 ohms) et de relier en
parallèle sur cette résistance, un réseau atténuateur constitué d'une
résistance et du transducteur du casque (montage à doubler pour une
application stéréophonique). Bien entendu, cette façon de faire conduit
à une dissipation de puissance dont on profite sous forme de
chaleur et non sous forme de son, mais cela sécurise
l'amplificateur de puissance.
Amplificateur à lampe monophonique ?
Si
l'amplificateur est mono et le casque stéréo, les deux transducteurs
(écouteurs) du casque doivent être reliés en parallèle pour que les
deux oreilles de l'auditeur percoivent le même signal audio. Il faut
dans ce cas tenir compte de l'impédance résultant de ce type de
câblage, ce qui n'est pas compliqué : la valeur d'impédance résultante
est égale à la moitié de l'un des transducteurs (écouteurs). Si par
exemple vous disposez d'un casque stéréo d'impédance 32 ohms, alors la
mise en parallèle des deux transducteurs équivaut à une impédance de 16
ohms (moitié de l'un des deux transducteurs, principe de deux
résistances de même valeur câblées en parallèle).
Historique
26/07/2020
- Ajout solution 7 - sortie mono vers casque stéréo.
15/09/2019
- Ajout discussion sur le cas particulier des amplis de puissance à
lampes.
27/03/2007
- Première mise à disposition.