Dernière mise à jour :
23/05/2010
Présentation
Ce chenillard - que j'aurais aussi pu appeler clignotant trois voies - montre qu'il est possible, une fois de plus, d'obtenir un
effet lumineux intéressant avec peu de composants très courants.
Il
permet en effet d'allumer successivement 3 leds avec allumage et
extinction progressifs, ce qu'on a bien du mal à imaginer possible
quand on sait que le coeur du montage repose sur des portes logiques.
La vitesse n'est pas
ajustable de manière "continue" car il n'y a pas de potentiomètre dédié
à cet usage, mais vous pourrez tout de même adopter la vitesse qui vous
convient en changeant la valeur de quelques composants. Un effet
lumineux similaire est obtenu avec le
clignotant 001 à base de transistors.
Schéma
Le circuit est basé sur quelques portes logiques montées en série et en
"boucle fermée".
Chaque "cellule" est constituée d'une porte logique (montée en)
inverseuse, d'une résistance de forte valeur (R1, R2 et R3) et d'un
condensateur (C1, C2 et C3). Au démarrage, tous les condensateurs sont
déchargés et les entrées des portes logiques sont toutes à l'état
logique bas (un condensateur déchargé peut quasiment être vu comme un
court-circuit). Les sorties de ces mêmes portes logiques sont donc à
l'état haut. De fait, les condensateurs se chargent au travers des
résistances (R1 à R3) et il arrive un moment où leur charge (tension à
leurs bornes) est suffisante pour être considérée comme un état logique
haut. A cet instant, les sorties passent toutes à l'état logique bas et
les
condensateurs se déchargent aussi lentement que lors du cycle de
charge. Il n'y a donc pas d'effet de "transmission d'effet" dans un
premier temps, les trois leds s'allument et s'éteignent ensemble
le temps d'un cycle.
Puis les choses se mettent en place à partir du moment où un premier
condensateur parmi les trois se trouve suffisament déchargé pour
faire basculer la porte qui se trouve "devant" lui (au-dessous de lui
sur le schéma), avant que les autres ne fassent de même. Comme la porte
bascule, le condensateur suivant qui était en train de se décharger
se charge. Et au bout d'un moment, ce comportement se retrouve
décallé sur la porte suivante, le manège à démarré. Comme il y a
une constante de temps pour le passage d'une porte
à l'autre, les sorties changent successivement d'état. On dispose ainsi
d'une sortie dont l'état logique est bas pendant que les deux
autres sorties sont à l'état logique haut. Si on branche une led
directement sur une sortie, tout se bloque car le courant absorbé par
cette dernière vient perturber les cycles de charge et décharge des
condensateurs. Il faudrait pour que le montage continue de fonctionner,
utiliser des leds qui s'éclairent avec un courant de quelques uA, en
série avec des résistances de très forte valeur. Plutôt que de courir
après de telles leds, des transistors ont été ajoutés en "tampon" afin
de
prélever un courant minimal sur les sorties. Les résistances de base R7
à R9 ont une valeur tellement élevée (10 MO sur le schéma, 6,8 MO lors
de mes tests) que le courant de base des transistors est tout riquiqui
(environ 1 uA) et ne perturbe point les cycles de charge et décharge
des condensateurs. Le gain des transistors choisis est très élevé car
il s'agit de transistors darlington. On arrive donc à obtenir d'eux un
courant de sortie suffisant pour alimenter des leds (en admettant
qu'ils ont un gain de 10000, le courant circulant dans les leds peut
atteindre 10 mA).
Prototype (le mien)
Réalisé sur plaque sans soudure avec des leds haute luminosité, et testé avec un
CD4011 et un CD4093. D'un point de vue visuel, les différences ne sont
pas énormes entre montage avec CD4011 et montage avec CD4093. Peut-être
un poil plus progressif avec le CD4011.
Un circuit vraiment très simple avec des effets sympa, à voir la nuit !
Comme
l'allumage et l'extinction des LED ne se font pas brusquement, on a
droit à des mélanges de couleur lors des transistions. Mais pour être
honnête, on ne voit les couleurs intermédiaires que dans une pièce
sombre et si la vitesse d'oscillation n'est pas trop rapide, au point
d'impact des flux lumineux (j'aime cette expression qui fait un peu
guerre des étoiles). Les tests
réalisés se sont appuyés sur des réseaux RC 1 M0 / 220 nF et avec ces
valeurs c'est un peu limite. Je conseille une valeur comprise entre 150 nF et 680 nF pour les
condensateurs C1 à C3 tout en conservant les résistances R1 à R3 à 1
MO, pour des variations assez lentes et agréables. Bien sûr,
tout n'est question que de goût personnel, à vous de trouver ce qui
vous convient.
Anecdote
: J'ai essayé plusieurs valeurs de condensateur pour voir ce que cela
donnait à différentes vitesses. J'ai eu une petite surprise quand
laissant le montage sous tension j'ai retiré les 3 condensateurs de 220
nF d'origine pour les remplacer par des 680 nF. Je m'attendais à ce que
le montage s'arrête d'osciller, mais que neni ! Un condensateur en
moins et ça continuait de tourner, avec cependant une LED qui
clignotait en tout ou rien et non plus en progressif. Soit, cela peut
s'expliquer techniquement. Mais franchement, je ne m'attendais pas à ce
que ça tourne encore lors du retrait du second condensateur. Deux LED
clignotant en mode tout ou rien et une en mode progressif, avec une
nette accélération du rythme général. Là encore, on peut trouver une
explication. Et devinez voir un peu ce qui s'est passé quand j'ai
retiré le troisième condensateur... Je ne serai pas surpris de lire
un jour sur le net une remarque du genre "pfff, quel amateur ce
SonelecMan ! Evidement que ça continue d'osciller même sans les trois
condensateurs. Il n'a même pas pensé au temps de propagation des
signaux électriques dans les portes logiques...".
Prototype de Simon D.J.
Simon aussi aime les jeux de lumière. Il ne me l'a pas dit ouvertement mais je le devine.
Je ne sais pas si cette réalisation est destinée à un habitacle voiture, mais ça pourrait bien en prendre le chemin...
Montage de Simon en action visible sur sa
vidéo YouTube.
Simulation du montage
J'ai
effectué la simulation du montage (après montage pratique) pour voir ce que l'on pouvait
déceler comme différence visible entre montage avec CD4011 et montage
avec CD4093. Les graphes suivants montrent les résultats de simulation.
Franchement,
on voit bien des différences dans les formes de courbe mais
visuellement (sur le proto) les différences ne sont pas flagrantes. Il
faut rappeler en effet que les LED sont alimentées ici sous une
tension variable et non sous un courant variable (même si évidement le
courant est fonction de la tension) et les variations de luminosité ne
sont pas linéaires ni dans un cas ni dans l'autre. En conclusion,
prenez le premier circuit intégré qui vous passe sous la main.
Remarques
-
Les courbes ont cette forme à la mise sous tension (temps zéro) car
j'ai indiqué au simulateur que seul le condensateur C1 était déchargé à
la mise sous tension. Dans la pratique, la tension est nulle aux bornes
des trois condensateur quand on met le montage sous tension. Si je
ne faisais pas comme ça, la simulation
refusait de démarrer (un classique avec les oscillateurs trop parfaits).
- L'oeil attentif aura remarqué qu'il existe un déphasage de 120 degrés
entre une sortie et la suivante. C'est justement ce que j'ai cherché à
faire mais avec des sinusoïdes dans mon
générateur triphasé 002. De là à dire que ce circuit pourrait servir pour autre chose qu'allumer d'innocentes LED...
Circuit imprimé
Non réalisé.