Dernière mise à jour :
16/05/2010
Présentation
Cet article décrit la réalisation d'un générateur basse fréquence
triphasé de type analogique, doté de trois sorties distinctes délivrant des signaux
périodiques sinusoïdaux déphasés l'un par rapport à l'autre de 120
degrés.
Ce circuit fonctionne à une fréquence fixe qui peut tenir
dans le spectre des signaux audio. Un autre générateur
triphasé mais de type "numérique" est
présenté à la page
Générateur triphasé 001.
Avertissement
Le circuit présenté ici peut ne pas fonctionner correctement dans des
environnements "sévères". Il fonctionne bien mais nécessite un réglage
assez précis (sans être toutefois très pointu) pour obtenir des signaux sinus propres et stables. S'il ne
peut à priori pas convenir à une application "industrielle", il constitue par
contre un très bon exercice.
Schéma
Un seul circuit intégré de type LM324 comportant quatre
amplificateurs opérationnels constitue le seul élement
actif du montage.
Fonctionnement général
Le principe de fonctionnement est simple, il consiste à reboucler
la sortie d'un amplificateur sur son entrée, en passant au travers
d'un réseau déphaseur. C'est le principe de base de tout oscillateur.
Selon la valeur des composants du réseau déphaseur, le retard que
prend le signal de sortie pour revenir à l'entrée est plus ou moins
important, et la fréquence d'oscillation est plus ou moins élevée. Au
lieu d'utiliser un seul amplificateur et un seul réseau déphaseur, on
utilise ici trois amplificateurs montés en série, avec le troisième qui
revient sur le premier : c'est le serpent qui se mord la queue. Une
contrainte existe pour que le système accèpte d'entrer en oscillation
et le reste. C'est que l'amplification totale (celle apportée par les
trois amplificateurs) soit suffisante pour compenser la perte de niveau
apportée par le réseau déphaseur. Dans le cas présent, chaque
amplificateur apporte un gain de 2 (soit +6 dB) au minimum, ce gain
dépend en fait de la fréquence du signal injecté à l'entrée du premier
ampli. Comme on a affaire à des amplis qui se rebouclent, et comme on
veut que les trois signaux travaillent à des niveaux identiques, le
gain de chaque ampli s'établi en fait à 1, sinon il y aurait
atténuation ou amplification excessive du signal sur chacune des
sorties. Avec une amplification globale insuffisante, le montage entre
en oscillation au moment où on le met sous tension, puis le signal
disparait petit à petit des sorties. On a affaire à des signaux
sinusoïdaux amortis, que l'on pourrait fort bien utiliser pour générer
des sons percussifs (principe adopté pour le
générateur de percussions 001).
Avec une amplification globale trop grande, l'amplitude des signaux de
sortie grimpe progressivement jusqu'à atteindre l'écrêtage. Dans ce
mode de fonctionnement, la stabilité est vraiment très bonne mais on ne
dispose évidement plus de sinusoïdes pures et la distorsion générée
peut devenir gênante. Tout ceci explique la présence du potentiomètre
RV1, qui permet de doser le taux de réinjection du signal de sortie
vers l'entrée. Ce potentiomètre doit être ajusté de telle sorte que
l'amplitude des signaux de sortie soient en-dessous du seuil
d'écrêtage, tout en conservant leur amplitude (qu'ils ne chutent pas
progressivement).
Remarque :
il y a fort à parier que d'autres types d'AOP conviennent.
Je n'ai essayé que le LM324 mais vous avez le droit d'essayer autre chose
(TL074, TL084 ou TLC2274 par exemple).
Fréquence d'oscillation
Un peu plus
et j'oubliais de dire que le réseau déphaseur est constitué des
résistances R1 à R6 et des condensateurs C1 à C3. La valeur de ces neuf
composants détermine directement la fréquence d'oscillation, avec un
rapport direct. Si vous diminuez la valeur des trois condensateur C1 à
C3 dans un rapport 2, alors la fréquence d'oscillation augmente dans le
même rapport de 2 et se trouve doublée. Et bien sûr, si vous augmentez
la valeur des condensateur, la fréquence diminuera. Attention, petite
contrainte sur les valeurs à utiliser :
- les résistances R1, R3 et R5 doivent avoir la même valeur;
- les résistances R2, R4 et R6 doivent avoir une valeur double des résistances R1, R3 et R5;
- les trois condensateurs C1 à C3 doivent toujours avoir la même valeur.
Prototype
Réalisé sur une plaque d'expérimentation sans soudure.
Les
deux photos qui précèdent montrent le même montage, une fois avec des
condensateurs (C1 à C3) de 10 nF, et une autre fois avec des
condensateurs de 1,8 nF. Pour
que les photos de l'écran d'oscilloscope rendent quelque chose, j'ai en
effet du diminuer la valeur des condensateurs du réseau déphaseur
pour
augmenter
la fréquence d'oscillation. Sans cela, il était impossible de voir en
même temps les deux courbes sur la photo, à cause de l'incompatibilité
entre vitesse
de balayage de l'oscilloscope et "temps d'ouverture" de mon APN (la
première photo ci-après montre le problème, les deux suivantes sont
correctes).
La
dernière photo montre un réglage de niveau trop poussé (potentiomètre
RV1 à fond). Une nette distorsion apparait sur les sorties, plus
visible sur une sortie que sur les autres. On essayera bien sûr de ne
pas atteindre ce point.
Remarque
: si on peut se contenter d'une "pseudo-sinus" (disons un signal qui
ressemble un peu à une sinus mais qui n'en est pas une) on peut
éventuellement envisager l'emploi de portes logiques à la place des
AOP, voir page
Chenillard 017.
Alimentation
Une alimentation symétrique est requise pour le
bon fonctionnement de ce montage. On peut sans doute se contenter d'une
alim simple en mettant en oeuvre une masse virtuelle, mais je n'ai pas
essayé.
Circuit imprimé
Non réalisé.