Dernière mise à jour :
10/04/2011
Présentation
Ce commutateur audio est commandé de façon
électronique, à partir de boutons poussoirs (poussoirs de
tableau ou footswitches). Une voie d'entrée peut être
routée vers une sortie parmi trois, ou une entrée parmis
trois peut être sélectionnée et être
routée vers une sortie unique. Cette bidirectionnalité
est obtenue grace à l'usage de
relais
électromécaniques. Une voie à la fois peut
être sélectionnée, en fonction du poussoir
actionné. Dans aucun cas il ne peux y avoir deux voies
sélectionnées en même temps.
La voie sélectionnée est mémorisée tant que
le montage reste sous tension, et ce même quand le bouton
poussoir de la voie choisie est relaché.
Schéma
Le schéma qui suit ne fait appel qu'à des composants
courants, et vous n'aurez aucune difficulté à vous les
procurer.
Ce schéma ne montre que la partie commande à proprement
parler, la section "routage" des signaux BF est indiquée un peu
plus loin (ceci pour simplifier la compréhension du montage).
Coeur du montage
Il repose sur l'emploi d'un composant un peu moins connu que les
traditionnelles portes logiques, à savoir un
démultiplexeur (appelé aussi décodeur) BCD
décimal, qui "transforme" un code binaire sur 4 entrées
(4 bits), en un code décimal sur 10 sorties. Une ou plusieurs
entrées peuvent être actives en même temps
(puisqu'il s'agit d'un code binaire), mais une seule sortie peut
être active la fois. Le circuit qui assure ici cette fonction est
un CD4028, qui possède 4 entrées et 10 sorties, et qui
suffit pour "gérer" 3 voies. Dans l'application qui nous
concerne, nous n'allons utiliser que trois cas parmi les 16 cas
possibles avec 4 bits de données, ces trois cas seront les
suivants :
- 1er cas : entrée A (broche 10) du CD4028 à
l'état logique haut (+V), autres entrées à
l'état logique bas (0V)
- 2ème cas : entrée B (broche 13) du CD4028 à
l'état logique haut (+V), autres entrées à
l'état logique bas (0V)
- 3ème cas : entrée C (broche 12) du CD4028 à
l'état logique haut (+V), autres entrées à
l'état logique bas (0V)
Dans le 1er cas (broche 10 du CD4028 à l'état logique
haut), c'est la sortie Q1 (broche 14) qui est activée. Dans le
2ème cas (broche 13 du CD4028 à l'état logique
haut), c'est la sortie Q2 (broche 2) qui est activée. Et
dans le 3ème cas (broche 12 du CD4028 à l'état
logique haut), c'est la sortie Q4 (broche 14) qui est activée.
Pour gérer 4 voies, il suffit d'exploiter l'entrée D
(broche 11) du CD4028, et d'utiliser la sortie Q8 (broche 9) comme le
sont les autres sorties exploitées. Cette entrée D est
actuellement utilisée pour que la sortie
sélectionnée à la mise sous tension soit justement
cette sortie Q8, vous pourrez donc déconnecter cette "remise
à zéro" (assurée par C1 et R13) sans soucis aucun.
Selection de l'entrée
La voie sélectionnée dépend du poussoir qui sera
enfoncé : SW1, SW2 ou SW3. Lorsqu'un bouton poussoir est
enfoncé, un état logique bas est appliqué aux deux
entrées de la porte logique correspondante du CD4011. Ces portes
logiques ont été ajoutée pour permettre
l'activation à partir de poussoir raccordés à la
masse (comme il s'agit de portes NAND et que leurs deux entrées
sont reliées ensembles, elles se comportent en inverseur). Si
pour votre application les poussoirs peuvent être raccordé
au +V, vous pouvez alors supprimer les portes logiques (le CI CD4011),
les diodes D1 à D3 et les résistances R10 à R12.
Bien entendu dans ce cas, il faudra inverser la position des poussoirs
et des résistances associées R1 à R3
(résistances à la masse et poussoirs au +V). Voir
ci-dessous.
Choix de la voie sélectionnée lors de la mise sous tension
Si vous souhaitez qu'une voie parmi les trois soit toujours
sélectionnée à la mise sous tension, rien de plus
simple : il vous suffit de remplacer les trois résistances R1
à R3 de 47 KO par des 220 KO, et d'ajouter un condensateur de
valeur comprise entre 470 nF et 1 uF en parallèle sur le bouton
poussoir qui correspond à la voie à activer par
défaut (s'il est de type polarisé, penser à le
brancher dans le bon sens). A la mise sous tension, le condensateur est
en effet déchargé et se comporte comme un court-circuit,
simulant ainsi simplement une action sur le bouton poussoir en
question. L'augmentation de la valeur des résistances R1
à R3 évite juste d'employer une valeur trop
élevée pour le condensateur à ajouter.
Mémorisation de la voie
sélectionnée
Elle est assurée par un usage judicieux de diodes de commutation,
qui permettent ici de "reboucler" la sortie sélectionnée
vers l'entrée qui a provoqué sont activation. Ainsi,
l'état haut de la sortie activée active en permanence
l'entrée concernée, ce qui fait comme si le poussoir
n'était jamais relaché, même quand il l'est.
Prenons l'exemple de l'activation de l'entrée B (broche 13) du
CD4028, alors que la voie sélectionnée en cours est la
troisième (entrées C, sortie Q4). Si l'on applique un
état haut sur cette entrée, en appuyant sur le poussoir
SW2, la sortie Q2 (broche 2) s'active, et la diode D5 ramène
l'état haut de cette sortie sur l'entrée B. La boucle est
bouclée. Les trois copies d'écran ci-dessous vous
montrent les étapes de l'opération : état actif en
cours de la voie 3 (copie d'écran 1), appui sur le poussoir 2
(copie d'écran 2), relachement du poussoir 2 (copie
d'écran 3). Les points carrés bleus représentent
un état logique bas, et les points carrés rouges
représentent un état logique haut.
Partie "puissance"
Le circuit intégré CD4028 n'est pas en mesure de
délivrer assez de courant pour pouvoir piloter directement un
relais électromécanique. C'est pourquoi un petit
étage à transistor fait office de tampon (amplificateur
de courant) pour chacune des trois sorties. Chaque transistor conduit
quand la sortie à laquelle il est raccordé passe à
l'état haut (sortie Q1 - broche 14 du CD4028 - pour le
transistor Q1 par exemple). La conduction du transistor occasionne le
passage d'un courant entre son émetteur et son collecteur, et le
relais qui lui est associé (RL1 pour Q1 par exemple) passe en
position Travail (on dit aussi qu'il "colle"). Les diodes D7 à
D9, placées en parallèle sur la bobine des relais (elles
sont cablées en sens inverse) évitent la destruction des
transistors qui pourrait survenir à cause des surtensions
causées par la bobine, lors des commutations.
Alimentation
Une alimentation simple de +5V à +12V
de ce
type
convient parfaitement pour les circuits intégrés
utilisés ici. Attention, la tension de commande des relais (tension
nominale) doit correspondre à la tension d'alimentation
choisie !
Routage des signaux BF
Terme un peux pompeux que le mot "routage", mais il exprime tout de
même bien de quoi il s'agit. Nous avons vu la partie commande,
nous allons maintenant voir la partie commutation des relais, avec le
schéma ci-dessous.
Rien de bien extraordinaire en somme. Un relais et un seul est actif
à la fois (aucun ne l'est sur le schéma qui
précède). Chaque relais n'est ni plus ni moins qu'un
double interrupteur, qui ne laisse pas passer le signal audio quand il
est au repos, et qui le laisse passer quand il est en position travail.
Si vous observez bien ce schéma, vous remarquerez que les relais
sont d'ailleurs cablés de façon identique.
Choix des relais
Il existe plusieurs
relais
pouvant être utilisés pour la présente application.
Mais comme pour tout relais, il faut tout de même choisir un
modèle approprié aux signaux de commande et aux signaux
à commuter. Comme les signaux à commuter ne sont pas des
signaux de puissance, il ne faudra pas chosir un relais ayant un fort
pouvoir de coupure, car en général ce genre de relais
compte sur un courant minimal pour autonettoyer ses contacts. Non,
prenez plutôt des relais classiques, dont l'empattement est bien
standardisé (ils peuvent se monter sur un support standard de
circuit intégré à 16 pattes), et qui ressemblent
à ceux-ci :
Si pour vous, la fiabilité dans le temps est un critère
très important, choisissez des relais avec contact dorés,
ils vous feront un long usage. Il existe aussi des relais
étanches, dans lesquels la poussière ne risque pas
d'entrer et de se mettre entre les contacts, mais vous devez bien
imaginer que ces "super" relais coutent un peu plus chers que les
normaux. Que dire du bruit de commutation des relais... ces derniers
font en effet un petit bruit au moment où ils changent
d'état, ce qui peut gêner certains utilisateurs.
Personnellement, ce n'est pas le genre de chose qui m'ennuie. Vous
pouvez aussi essayer des relais minitaures de type "reed", qui ont la
forme d'un circuit intégré. Pour ce qui est de la tension
de commande, choisissez votre relais en fonction de l'alimentation du
système de commande, sachant que les relais ont
généralement des tensions de commandes de 5V, 12V ou 24V.
Si vous optez pour une alimentation de 12V, pas de problème, il
vous faut un relais 12V. Si vous optez pour une alimentation de 9V, il
sera préférable de prendre un relais 5V et de placer en
série avec sa bobine, une petite led rouge, qui abaissera la
tension aux bornes de la bobine à une valeur convenable (ainsi
le relais ne chauffera pas trop), et qui en même temps servira de
témoins de commutation.
Prototype
Réalisé sur plaque sans soudure.
Ici seules des LED sont commandées, mais le principe reste
rigoureusement le même pour la commande des relais en passant par des
transistors.
Historique
10/04/2011
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Sur l'extrait de schéma indiquant comment connecter les boutons
poussoir SW1 à SW3 côté pôle positif de l'alimentation, j'avais laissé
la broche D du CD4028 (U1) en l'air. Guillaume, qui s'est arraché
quelques cheveux parce que le montage fonctionnait de façon erratique
dans ce mode de câblage (économie du CD4011) a échangé quelques mails
avec moi jusqu'à ce qu'on se rende compte de mon oubli. Une fois la
broche D reliée à la masse, ses yeux brillants ont éclairé des km à la
ronde.