Dernière mise à jour :
29/08/2009
Présentation
Le présent
détecteur permet de déclancher une
alarme sonore et / ou lumineuse en cas de présence de
fumée. Il ne met en oeuvre que des composants courants et bon
marché, et peut fonctionner de façon autonome, sur pile
9V. Pour cela, le système de détection n'est
réellement actif qu'environ une seconde toutes les trente
secondes, afin de réduire la consommation générale
du système et en augmenter l'autonomie. Au repos, la
consommation moyenne totale est inférieure à 0,5 mA. Une
autre version (fortement simplifiée) à base de
microcontrôleur verra très probablement le jour, dans un
futur que je ne peux pas pour l'instant qualifier de proche.
Schéma
Schéma complet ci-après.
Principe général
Deux couples [émetteur de lumière + détecteur de
lumière] identiques sont placés côte à
côte, l'un dans un boitier hermétique à la
fumée (le boitier peut être transparent), l'autre restant
à l'air libre. En temps normal (pas de fumée), les deux
couples fonctionnent de la même façon : l'émetteur
de lumière N° 1 éclaire le détecteur de
lumière N° 1 (couple dans le boitier hermétique), et
l'émetteur de lumière N° 2 éclaire le
détecteur de lumière N° 2 (couple à l'air
libre). Les deux émetteurs de lumière - qui sont en fait
de simples leds - envoient la même quantité de
lumière, et les deux détecteurs reçoivent la
même quantité de lumière. Si maintenant, de la
fumée atteint le détecteur, elle va se faufiler entre
l'émetteur de lumière et le détecteur de
lumière qui sont à l'air libre, occasionnant au niveau du
récepteur une baisse de luminosité. Par contre, rien ne
viendra perturber la réception de lumière au niveau du
capteur enfermé dans son boitier hermétique, qui recevra
donc toujours la même quantité de lumière. Et
voilà le travail : il suffit de mesurer la différence de
luminosité perçue par les deux détecteurs, pour en
déduire que tout va bien (attendre la prochaine période
d'activation) ou qu'il est l'heure de faire quelque chose (activer
l'alarme). Le système peut être décomposé en
quatre parties distinctes :
- un oscillateur
- un générateur de lumière
- un comparateur avec signalisation lumineuse
- un avertisseur sonore
Oscillateur
Cette première partie ne sert qu'à une seule chose :
réduire la consommation électrique du montage, en ne
l'activant réellement que pendant une seconde toutes les trentes
secondes environ. La plus grosse partie du courant consommé est
celui circulant dans les leds qui émettent la lumière
visible, partie qui sera vue plus loin. Le courant continu circulant
dans les leds est de 10 mA, ce qui réduit à 330 uA
environ la consommation moyenne du montage, au repos (rapport cyclique
1 / 30). Pour cet oscillateur, un timer de type "NE555" basse
consommation (modèle CMOS) est utilisé. On le retrouve en
configuration "astable" avec les pattes 2 et 6 reliées entre
elles, un condensateur relié entre ces deux pattes et la masse,
une résistance entre patte 7 et la borne positive
d'alimentation. Et puis bien sûr l'indispensable
résistance reliée entre bornes 2/6 et 7,
matérialisée ici par deux résistances assorties
à deux diodes petits signaux de type 1N4148. Pourquoi pas une
simple résistance ? Tout simplement pour disposer d'un signal,
en sortie du NE555, qui possède un rapport cyclique faible, en
d'autres termes dont l'état logique haut dure bien moins
longtemps que l'état logique pas. Car c'est l'état haut
du signal périodique produit par ce circuit qui va
définir les périodes d'activité du
détecteur. D'une part en allumant les leds, et d'autre
part en validant la sortie finale, pendant cette seule
période, qui dure donc environ une seconde et qui a lieu toutes
les trentes secondes. Les temps réels ne sont pas vraiment
critiques et dépendent fortement du condensateur chimique C1,
dont la valeur réelle peut être bien supérieure
à la valeur indiquée dessus.
Modification des temps d'attente et de validation
Si la période d'inactivité de trente secondes vous semble
trop longue, vous pouvez parfaitement la réduire, par exemple en
remplaçant le condensateur C1 par un 22 uF, voire pourquoi pas
par un 10 uF. Le rapport cyclique étant déterminé
par le rapport de valeur entre les deux résistances R2 et R3,
vous devrez augmenter la valeur de R3 pour compenser la diminution de
la durée d'activation, qui doit quant à elle toujours
durer environ une seconde. Par exemple, pour une durée
d'inactivité de huit secondes et une durée
d'activité de 1 seconde, prendre C1 = 10 uF et R3 = 120 KO
(ordre de grandeur).
Suppression de la section oscillateur
Si l'alimentation se fait sur batterie de forte capacité ou sur
secteur, ou encore si le système doit être en permanence
en veille active, la section oscillateur peut être
supprimée. Dans ce cas, procéder aux modifications
suivantes :
- supprimer U1 / 555 et les composants qui vont avec, à savoir C1, R1, R2, R3, D1 et D2.
- supprimer les deux transistors Q2 et Q3 et leur résistance associée R4 et R8.
- relier la cathode de la led D4 à la masse.
- relier la borne 1 de U2 / LM311 à la masse.
Générateur de lumière
La quantité de lumière émise par une led
dépend du courant qui la traverse. Dans le cas qui nous
interresse, il est important que la luminosité ne varie pas trop
même quand la tension de la pile chute un peu, et que de plus
elle soit la même pour les deux leds. C'est pourquoi un
générateur de courant constant
est mis en oeuvre pour alimenter les deux leds, montées en
série pour qu'elles soient parcourues par un même courant.
Petit détail : optez pour deux leds identiques d'un même
lot. Le générateur de courant est construit avec un
transistor à effet de champs (FET Q1 / BF244 ou BF245) dont deux
des trois pattes sont reliées ensemble. C'est une méthode
que j'ai déjà utilisée plusieurs fois pour
réaliser un indicateur lumineux en sortie d'alimentations
régulées ajustables. Pour que les leds ne soient
allumées que pendant les périodes d'activité du
détecteur, un transistor darlington Q2 / BC517 a
été ajouté dans la circuiterie du
générateur de courant constant. Ce transistor n'est
passant que quand sa base reçoit une tension continue positive
de valeur suffisante, ce qui ne se produit que quand la sortie du NE555
passe à l'état haut (liaison au travers de R4). La led D5
profite elle aussi du générateur de courant constant,
elle s'allume en même temps que les deux autres leds, et sert
d'indicateur de bon fonctionnement. Pour se faire, elle doit être
visible de l'extérieur.
Comparateur avec signalisation lumineuse
Les deux photorécepteur R6 et R7, qui sont de simples LDR
(LDR03, LDR05 ou autres), sont respectivement associés aux deux
potentiomètres RV1 et RV2, formant deux
diviseur de tension résistifs
identiques. La tension présente au point commun R6 / RV1 et
celle présente au point commun R7 / RV2 sont toutes deux
dépendante de la quantité de lumière perçue
par R6 et R7. Plus la lumière reçue par ces
élements est importante, et plus la tension au point commun
concerné diminue. A l'inverse, une diminution de
l'intensité lumineuse se traduit par une augmentation de
tension. Les deux tensions issues de ces diviseurs résistifs
sont comparées grâce au circuit intégré U2 /
LM311, qui - cela tombe bien - est justement un comparateur de tension.
Ce dernier fonctionne de façon fort simple :
- si la tension présente sur sa borne non-inverseuse (patte 2)
est supérieure à la tension présente sur sa borne
inverseuse (patte 3), alors la sortie est à l'état haute
impédance (sortie sur collecteur ouvert d'un transistor qui
reste bloqué), et la led d'alarme D6 reste éteinte.
- si la tension présente sur sa borne non-inverseuse (patte 2)
est inférieure à la tension présente sur sa borne
inverseuse (patte 3),
alors la sortie passe à l'état bas (sortie sur collecteur
ouvert d'un transistor qui se met à conduire), et la led
d'alarme D6 s'allume.
Cette deuxième condition se produit si la cellule
photorésistive R7 reçoit moins de lumière - s'il y
a de la fumée - faisant augmenter la tension au point commun R7
/ RV2.
Avertisseur sonore
L'avertisseur sonore est composé de plusieurs portes logiques de
type NAND à trigger de Schmidt, incluses dans un unique CI U3 /
CD4093. Tout ça pour dire que le schéma peut laisser
supposer un circuit monstrueux alors qu'en réalité il n'y
a presque rien. Deux portes parmi les quatre sont montées en
oscillateur rectangulaire avec entrée de commande, comme
décrit à la page
Oscillateur rectangulaire avec CD4093.
Les deux portes NAND restantes sont montées en simple inverseur.
Le signal d'alarme est présent au point noté "Al" sur le
schéma, juste en sortie du comparateur de tension U2 / LM311. Il
est de type logique négative, et passe à 0V quand il y a
alarme. La première porte U3:A sert à inverser ce signal
de commande d'alarme, de sorte que l'on dispose d'un état
logique positif quand alarme il y a. Une fois inversé en logique
positive, le signal d'alarme charge instantanement le condensateur C4
au travers de la diode D7. Et quand la condition d'alarme disparait, le
condensateur C4 se décharge lentement au travers de R12. Cette
fonction simple permet de disposer d'une durée d'alarme sonore
longue, même si le signal d'alarme n'est présent que
pendant une seconde. C'est en quelque sorte un
monostable
du pauvre. La seconde porte NAND U3:B profite de cette impulsion
rallongée. Montée en oscillateur à basse
fréquence, elle délivre un signal carré changeant
d'état environ trois ou quatre fois par seconde, tant que son
entrée patte 5 reste à l'état haut. Cet
oscillateur permet d'entrecouper la tonalité sonore
créée par la suite. La troisième porte NAND U3:C
inverse l'état logique du signal produit par la
précédente porte, qui reste malheureusement à
l'état haut au repose. Une fois inversé, le signal
disponible en sortie de U3:C commande la quatrième porte NAND
montée en oscillateur BF, et qui produit la tonalité
sonore d'alarme. Pour en finir avec cette section, le transistor Q4
permet d'attaquer dans de bonnes conditions un petit buzzer "passif"
(sans électronique interne) qui saura se faire entendre.
Réalisation pratique (mise en boite)
La mise en boite est laissée à votre choix, mais il faut
que la fumée puisse entrer... et sortir ! Il est donc
nécessaire de pratiquer des ouies dans la partie
inférieure du coffret (entrée fumée), ainsi que
dans la partie haute des parois latérales (sortie fumée).
La led D5 sera de préférence située en-dessous du
coffret, de sorte qu'elle soit visible sur un large angle de vue. Il en
sera de même pour la led d'alarme D6, pour la même raison.
Réglages
La procédure de réglage est fort simple, et doit
être effectuée une fois le couple [émetteur de
lumière + détecteur de lumière] N°1
enfermé dans son habitacle hermétique. Elle consiste dans
un premier temps à vérifier le bon fonctionnement du
montage, et ensuite à procéder aux ajustage pour un
fonctionnement correct.
1 - Mettre en place le cavalier
JP1 pour court-circuiter temporairement le transistor Q3 / BC517 et
activer en permanence l'étage de sortie du comparateur de
tension U2 / LM311.
2 - Placer les deux
potentiomètres RV1 et RV2 en position centrale. Vous devez
mesurer au voltmètre, une tension à peu près
égale (au maximum 1 V d'écart) sur les deux
entrées 2 et 3 du comparateur de tension U2 / LM311. Si ce n'est
pas le cas, vérifier votre montage, il y a quelque chose qui ne
va pas.
3 - A ce stade, la led d'alarme
D6 peut être allumée ou éteinte. Tourner le
potentiomètre RV1 dans un sens puis dans l'autre, par
rapport à sa position centrale. Si tout va bien, la led d'alarme
D6
s'allume quand on déplace le curseur vers le pôle
positif de l'alimentation, et s'éteind quand on déplace
le curseur vers l'entrée non-inverseuse de U2.
4 - Vérification de l'action de RV1 terminée, replacer son axe en position centrale.
5 -
Tourner le potentiomètre RV2 dans un sens puis dans l'autre, par
rapport à sa position centrale. Si tout va bien, la led d'alarme
D6 s'éteind quand on déplace le curseur vers le
pôle positif de l'alimentation, et s'allume quand on
déplace le curseur vers l'entrée inverseuse de U2.
6 - Vérification de l'action de RV2 terminée, replacer son axe en position centrale.
7 - Ajuster RV2 de telle sorte
que l'alarme se déclanche tout juste, puis revenir en
arrière pour que la led d'alarme D6 s'éteigne.
8 - Placer un bout de plastique
translucide ou un morceau de papier calque entre la led D4 et la
photorésistance R7, pour simuler la présence de
fumée (moins de lumière sur R7). L'alarme doit se
déclancher instantanément. En retirant l'obstacle
translucide, la led d'alarme D6 doit s'éteindre aussitôt.
Le circuit imprimé
Non réalisé.