Dernière mise à jour :
06/05/2012
Présentation
Voici un second exemple d'une
boîte
de direct active, plus simple que
la première mais mettant en oeuvre un petit transfo BF pour la symétrisation en sortie XLR.
Cette "DI-Box" (Direct Injection Box) présente une entrée
asymétrique haute impédance pour instrument sur jack mono
6,35 mm et une sortie symétrique basse impédance sur
XLR mâle. Elle peut tirer son alimentation d'une pile
9 V ou d'une
alimentation
Phantom
(provenant d'une console de mélange
par exemple). La commutation entre pile et alim phantom est
automatique, assurée par diodes. Pour ceux qui veulent éviter l'emploi
d'un transformateur BF, se tourner vers une solution entièrement
électronique telle que celle adoptée pour la
boîte de directe 002.
Schéma
Cette boîte de direct est basée sur l'emploi d'un
amplificateur
opérationnel (AOP) pour assurer une impédance
d'entrée élevée. En utilisant un seul AOP, on ne peut pas disposer d'une
sortie symétrique. C'est pourquoi on ajoute un petit transformateur BF qui n'est là que pour jouer le rôle de symétrisation.
Partie active
Centré sur l'AOP U1, cet étage n'apporte
aucune amplification (gain de 0 dB). Le circuit intégré U1/TL071 est en
effet monté en suiveur de tension (sortie broche 6 reliée sur l'entrée
inverseuse broche 2) et le signal d'entrée est appliqué directement sur
l'entrée non-inverseuse broche 3. L'idée ici est de disposer d'une
entrée haute impédance et d'une sortie basse impédance, et pour cela
point d'obligation d'ajouer une amplification. On le pourrait,
mais il faudrait alors limiter l'usage de ce montage avec des sources
audio dont l'amplitude ne risque pas de grimper trop haut (ce qui à
priori serait compatible avec le besoin d'un petit gain).
L'alimentation limitée de 9 V (si pile), associée à un circuit intégré
qui n'est pas du type "rail-to-rail", pourrait amener à un écrêtage
assez rapidement si le gain était élevé et avec une source audio
généreuse. Comme on travaille ici avec une alimentation de type simple
et non symétrique, le signal audio qui arrive sur l'AOP et qui en sort
doit être centré sur une valeur égale à la moitié de la tension
d'alimentation (Valim/2). C'est la raison pour laquelle l'entrée
non-inverseuse est soumise à une telle tension, qui vient du pont
diviseur constitué par R1 et R2. La résistance R3 permet d'augmenter
l'impédance vue de ce point, pour ne pas charger trop la source, qui
peut être un capteur ou microphone guitare à haute impédance de
sortie. Le condensateur de liaison C2 évite à cette demi-tension de
remonter vers la source audio. Par la même occasion, il évite qu'une
source d'impédance faible ne vienne faire écrouler la tension de
polarisation Valim/2. Au niveau de l'entrée J1 (jack 6,35 mm), un petit
filtre LC (L1 avec C1) constitue un filtre passe-bas qui atténue
fortement tout signal HF parasite éventuellement présent. Ce filtre HF
est facultatif mais conseillé (
plus de détails).
Côté sortie, l'AOP est chargé par le primaire (P) d'un petit
transformateur BF (TR1) dont le seul rôle est de symétriser la sortie.
Je n'ai spécifié aucune référence de transformateur car on peut en
utiliser plusieurs sortes. Entre 3 euros pour le premier prix "ligne
tel" et 70 euros pour un Neutrik NTL1 ou NTE1, en passant par le
Monacor LTR-110 à 10 euros, on a un peu de choix. Je sais, je vais
encore avoir droit à
quelques remarques... Le couple R5 / C5 n'est pas indispensable, il
permet "d'isoler un peu" (ça c'est du pro) la masse de la boîte de
direct de la masse de la console. Uniquement utile si on ajoute une
sortie LINK en parallèle sur l'entrée (voir plus loin) et qu'on utilise
cette sortie LINK pour alimenter un ampli local (ampli guitare par
exemple) qui est reliée au secteur. Bon, il faut reconnaitre que cette
façon de faire ne garantie pas l'absence de ronflette éventuelle, mais
elle en limite le risque. D'un point de vue continu, la résistance R5 à
une valeur faible, qui n'empêche pas l'alimentation phantom de fournir
son énergie à l'AOP.
Alimentation
Cette boîte de direct, comme est est active, impose la
présence d'une alimentation. Pas question d'utiliser une alimentation
secteur (possible mais moins pratique à l'usage), aussi nous
appuyons-nous sur une pile 9 V ou sur une
alimentation
phantom.
Le basculement d'une source de tension à l'autre est entièrement
automatique et est assuré par les deux diodes D1 et D2. Si alim
phantom présente, alors pile 9 V automatiquement déconnectée. Si pas
d'alim phantom, alors pile 9 V sollicitée. Comment ça fonctionne ? Très
simple. Une diode ne peut conduire que si la tension qui est présente
sur son anode est supérieure à la tension qui est présente sur sa
cathode.
- Pile 9 V connectée mais pas
d'alim phantom - Dans ce cas, la tension continue sur la borne centrale
du secondaire du transformateur BF est nulle (mesure par rapport à la masse). L'anode de la diode D1
présente donc une tension bien inférieure à la tension qu'on
retrouve sur sa cathode, puisque la tension de la pile 9 V passe à
travers la diode D2 et R4.
- Pile 9 V connectée et présence alim phantom - Dans ce cas,
la tension continue sur la borne centrale du secondaire du
transformateur BF n'est pas nulle et vaut plus de 12 V. Comme cette
tension est supérieure à celle de la pile 9 V, la diode D1 se met à
conduire et c'est la diode D2 qui se bloque.
Je
n'en ai
pas mis sur le schéma, mais peut-être jugerez-vous utile la présence
d'un petit interrupteur câblé en série avec la pile 9 V... inutile de
la laisser débiter quand la DI n'est pas utilisée. La consommation du
montage est faible, de l'ordre du mA. Elle confère au montage une
autonomie de quelques dizaines d'heures avec une pile alkaline neuve,
et une autonomie record de quelques dizaines de milliers d'heures
avec alimentation phantom (valeur exacte non vérifiée). Mais au fait, à
quelle valeur de tension d'alimentation pouvons-nous nous attendre avec
source Phantom ? Si nous avons 48 V au départ, qu'on passe par deux
résistances de 6,8 kO (côté console ou enregistreur), qu'on néglige la
résistance en continu du bobinage transfo BF et que le montage consomme
environ 1 mA, cela donne une valeur théorique de...
Ualim = 48 V - ((6,8 kO // 6,8 kO) / 0,001 A) = 48 V - 3,4 V = 44,6 V.
Hum...
en effet, c'est supérieur à +9 V. Ca fait pas trop, ça pour notre petit
AOP supposé supporter 36 V au maximum ? Peut-être que la présence de la
résistance R4 et de la diode zener D3 de 27 V prend maintenant tout son
sens... Bien sûr que le montage consomme un poil plus avec la diode
zener en place, on passe de 1 mA à 2,5 mA environ. Mais cette
"sur-consommation" n'est vraie qu'avec alim phantom, puisque avec une
alim de valeur inférieure à 27 V, la diode zener ne conduit pas. Ouf !
Ajout d'une sortie LINK
Non
prévue sur le schéma, une telle sortie est très simple à ajouter et ne
demande rien d'autre qu'une seconde fiche jack femelle 6,35 mm. La
sortie LINK n'est ni plus ni moins
qu'une fiche câblée en parallèle sur l'entrée, et
se retrouve
donc sous forme asymétrique.
Ce type de reprise ne pose pas de
problème si la prise Link est reliée sur l'entrée
haute impédance d'un ampli (pour guitare par exemple) utilisé
localement.
Circuit imprimé
Non réalisé. Vue 3D pour idée générale.
Historique
06/05/2012
-
Première mise à disposition.