Dernière mise à jour :
24/03/2013
Présentation
Le montage décrit ici est une grille audio 4
entrées / 4 sorties pour liaisons symétriques mono ou asymétriques stéréo.
Si tous
les points d'entrées / sorties ne sont pas requis, on peut
n'exploiter
qu'une partie de la grille (par exemple en mode 3 entrées / 2 sorties).
Le
système est conçu de telle sorte que plusieurs
entrées puissent aboutir vers une même sortie (fonction
mixage) ou qu'une même entrée puisse aboutir sur plusieurs sorties
(fonction distributeur). Un mode "exclusif" est cependant prévu pour le
cas où de multiples connexions sur des entrées ou sorties
n'est pas souhaité (dans ce cas, deux entrées différentes ne
peuvent pas se retrouver sur une même sortie). La logique de commande
est simplifiée par l'usage d'un PIC 16F628A. Cette
grille comporte 8 boutons
poussoirs, 4 pour les entrées et 4 pour les sorties. La partie
commutation audio est
assurée par des
relais
electromécaniques,
mais des commutateurs analogiques de bonne qualité (genre
MAX335) peuvent également être utilisés (mais avec des signaux de commande différents). Pour
cette raison, la grille est conçue avec un circuit
de commande distinct du circuit de commutation audio. Une grille
plus complète de type
8 x 8 est décrite à la
page
Grille
audio 002... qui comme par hasard est basée sur des MAX335.
Schéma
Afin de simplifier l'étude du circuit, j'ai décidé de scinder le schéma
complet en trois parties :
- le circuit de commande basé sur le PIC, avec ses boutons poussoirs;
-
le circuit d'interface assurant le décodage des ordres de commutation
issus du circuit de commande, et le pilotage du circuit de commutation
audio;
- le circuit de commutation audio constitué des relais.
Circuit de commande
Une
vue d'ensemble du système est permise par ce premier bout de
schéma. La partie commande est réduite à sa plus simple expression,
puisque
tout est fait avec huit boutons poussoirs et un circuit intégré
programmable (PIC 16F628A). Les ordres envoyés par cette section vers
la platine commutation, qui intègre l'interface de commande et les
relais, sont véhiculés sur trois fils Data, Clock
et Strobe.
Les entrées et sorties audio se font sur des XLR (liaisons
mono symétrique) mais il est bien sûr possible d'utiliser des jacks
stéréo (liaisons stéréo asymétrique ou mono symétrique) voire des
jack mono (forcément asymétrique). Avec des connecteurs de bonne
qualité et un câblage général soigné, on peut sans problème commuter
des signaux de niveau micro, bien qu'à l'origine ce système ait été
prévu pour commuter des signaux de niveau ligne.
Les boutons poussoirs SW1 à SW8 permettent de définir les points de connexion entre les entrées et les sorties. Pour
effectuer le routage d'une entrée vers une sortie, il suffit d'appuyer en
même temps
sur les boutons poussoir correspondants. Par exemple, pour router
l'entrée audio N° 2 sur la sortie audio N° 3, il suffit
d'appuyer en
même temps sur les boutons poussoir In2 et Out3. Cette
façon de faire est simple à retenir et ne requiert que
peu d'élements de commande. L'effet est de type
bascule : si le routage entre deux points était
déjà assuré, une
deuxième commande identique coupe le pont de routage.
L'interrupteur
SW9/Mode permet de définir si le routage des signaux est ou non
exclusif, c'est à dire si on peut avoir plusieurs entrées sur une même sortie.
- SW9
fermé (RA3 = 0) : dans ce mode, tous les points de routage sont permis,
plusieurs entrées peuvent aboutir sur une même sortie et une entrée
peut aller vers une ou plusieurs sorties.
- SW9
ouvert (RA3 = 1)
: mode exclusif, une seule entrée peut aller vers une sortie donnée. Si une entrée est déjà routée vers une sortie et qu'on
veut router une autre entrée sur cette même sortie, le précédent point de commutation est
désactivé lors de la nouvelle commande.
Dans tous les cas il est possible de router une même entrée sur plusieurs sorties (mode distributeur audio).
La partie commutation en elle-même est un peu plus volumineuse, ce
qui est normal puisqu'on y trouve la partie décodant les ordres de
commandes (venant des lignes Data, Clock et Strobe), les interfaces de
puissance et les relais. Afin de simplifier la lecture de l'ensemble,
j'ai scindé le schéma de la platine commutation en deux schémas. Le
schéma qui suit représente la partie décodage et interface de puissance
des relais.
Circuit d'interface
Le circuit d'interface assure deux rôles :
- décodage des ordres de commutation;
- commande de relais électromécaniques.
Décodage des ordres de commutation
Les
ordres envoyés par le circuit de commande (c'est à dire envoyés par le
PIC) sont véhiculés de façon sérielle et on souhaite piloter
16 relais de façon parallèle (individuelle). Il faut donc dans un
premier temps assurer une conversion série parallèle, ce dont se
chargent ici deux registres à décalage de type CD4094 montés en
cascade, chacun ayant à charge huit sorties. Il n'est pas impossible
que les CD4094 puissent être remplacés par des 74164, j'y réfléchirai
peut-être un jour.
Commande des relais électromécaniques
Une
amplification en courant est nécessaire pour piloter les
relais car les registres à décalage utilisés ici, de type CMOS,
ne peuvent se permettre cela tout seul (des circuits TTL auraient aussi
été un peu juste avec des relais classiques). Cette amplification en
courant
est obtenue par des transistors darlington intégrés dans des
boîtiers de type ULN2803, chaque boîtier ULN2803 contient 8
transistors avec les diodes de protection associées (le point commun de
ces diodes, à relier au +12 V, est en broche 10).
Pas
grand chose à dire de ce circuit : les signaux de commandes travaillent
en logique TTL +5 V, imposé par le PIC (on pourrait tourner un peu
autour de cette valeur, mais ce n'est pas le cas ici), et les relais
sont alimentés en +12 V. Le +5 V est issu du +12 V, comme cela sera vu
un peu plus loin au paragraphe Alimentation.
Circuit de commutation audio
Le dernier bout de schéma représente la partie électromécanique, composée
des 16 relais qui assurent le routage des entrées vers les sorties.
Important ! Ce schéma n'est valable
que pour des équipement audio dont les sorties peuvent être reliés
ensemble, si de multiples points de commutation sont
autorisés pour les sorties. Si les sources audio ne supportent pas de
se retrouver branchées en parallèle (ce que je comprend très bien, les
pauvres), deux solutions possibles :
- soit imposer le mode exclusif (un seul point de commutation possible pour chaque sortie);
-
soit ajouter des résistances de valeur comprise entre 1 kO et 10 kO en
série avec chaque entrée. Dans ce cas on aboutit à une sommation
passive des sources qui se retrouvent connectées sur une même sortie de
la grille. Une petite atténuation de quelques dB est dans ce cas à
prévoir (pas très critique dans la majorité des cas, en tout cas tant
qu'on bosse avec des signaux audio de niveau ligne).
Concernant
le choix des relais on se trouve face à une question récurente : un
premier prix convient-il ? La réponse est comme d'habitude celle du
Normand, ça dépend de l'usage. Je conseille toujours l'usage de relais
de marque connue (Omron, Finder, Panasonic, SCS, etc) mais votre choix
est libre. Comme on ne commute pas de la puissance mais des tensions
faibles (et normalement alternatives), un pouvoir de coupure de 100 mA
à 1A est amplement suffisant. Des contacts dorés garantissent à priori
de bons contacts dans le temps, mais rien d'obligatoire. Vous pouvez,
comme moi pour ce genre d'usage, utiliser des relais de type DIL qui
tiennent sur un support de circuit intégré.
L'avantage
de ce type de relais est le peu de place occupé et l'aisance à les
changer en cas de panne. Cela limite déjà vos recherches, sachant qu'il
vous faut une tension de commande (tension bobine) de 12 V et un modèle
DPDT (double inverseur). Une référence en exemple ? Hum... le Panasonic
DS2E-S-DC12V me plaît pour l'ensemble de ses caractéristiques et en
particulier pour son courant de bobine de 17 mA. Mais il en existe bien
d'autres qui font l'affaire ! Et si vous êtes courageux, pourquoi ne
pas envisager des relais miniatures CMS ? Certes, pour un éventuel
remplacement ça se complique un peu, mais quand on est courageux, c'est
pour la vie. Et puis nous, on est des gens bien élevés : on ne jette
pas une carte de 16 relais dès qu'il y en a un qui fait des siennes.
Visualisation des points de connexion
Le plus simple à mon sens est d'utiliser des LED sous la forme d'une matrice qui représente les connexions physiques effectuées.
Sur
ce schéma ne sont pas représentées les indispensables résistances de
limitation de courant dans les LED, disons qu'il s'agit de modèles
avec résistance intégrée...
Des questions qu'on pourrait se poser...
Car tout n'est pas toujours dit haut et fort.
Gestion des masses
Le
schéma de câblage des relais montre que
les commutations ne concernent que les fils de modulation (points
chaud et froid). Les
masses des connecteurs d'entrée BF et de sortie BF sont toutes reliées
ensemble sur les connecteurs eux-même, et cette connexion "unique" n'a
pas besoin d'être reliée au chassis ni à la masse du circuit
électronique de commande (pour les XLR, facile - pour des jack 6,35 mm,
il faut des modèles isolés). Cela ne posera aucun problème avec
des équipements professionnels bien conçus. En effet, les signaux
audio
qui entrent dans la grille ne sont nullement traités : pas
d'amplification, pas d'atténuation, rien du tout. Il n'y a donc pas
besoin de définir un potentiel de référence commun entre les signaux
commutés et le circuit de commande de la grille. Si toutefois la
liaison de masse
doit être coupée en même temps que les fils de modulation, ce n'est
pas compliqué puisqu'il suffit d'utiliser un relais à quatre
points de
coupure (par exemple Panasonic DS4E-S-DC12V).
Usage pour microphones et préamplis ?
S'il
ne s'agit que de microphones dynamiques, pas de question
particulière à se poser. Par contre pour des microphones
électrostatiques qui réclament une
alimentation phantom,
les précautions d'usage s'appliquent. La commutation assurée par les
relais équivaut à une déconnexion ou à une reconnexion physique d'un
point à un autre, et comme vous le savez sans doute, il vaut toujours
mieux couper l'alim phantom du préampli ou de la console avant
de brancher ou débrancher le microphone. De même, mieux vaut
éviter d'envoyer une alim phantom à un microphone dynamique, même si
par construction ce dernier est censé resister (si le câblage de sa
liaison symétrique est correct).
Usage pour petits amplis BF et haut-parleurs ?
Possible
mais uniquement pour les petites puissances (quelques Watts). Bien sûr
le pouvoir de coupure ne dépend que des relais utilisés, vous pouvez
donc en choisir des plus gros que ceux préconisés. Attention
toutefois à ne pas confondre "puissance commutation relais" (tension
max / courant max contacts relais) avec la puissance de votre ampli. Ce
dernier est surement capable de délivrer des crêtes qui vont bien
au-dela de ce que vous pouvez imaginer. Considérez qu'une marge de
rapport 10 n'est pas du luxe (puissance max contacts relais 60 W pour
ampli 6 W). Autre point et pas des moindres : il va de soi que les
sorties de plusieurs amplis ne doivent pas se retrouver sur les
mêmes HP, donc mode exclusif uniquement. Et que si plusieurs HP
(sorties grille) sont reliés en même temps sur un même ampli (entrée
grille), attention à l'impédance équivalente des HP reliés en
parallèle, qui ne devra pas descendre en-dessous de la valeur supportée
par l'ampli.
Si vous avez le moindre doute, n'utilisez pas cette grille pour cet usage.
Alimentation
Deux tensions d'alimentation sont requises ici, une de +12 V pour les
relais et une de +5 V pour la logique (PIC et autres circuits
intégrés).
La
tension de 12 V n'a pas spécialement besoin d'être
régulée car les relais électromécaniques ne se plaignent en
général pas d'un petit écart en plus ou en moins. La marge réellement
admissible dépend du type de relais utilisé, il faut respecter les
données constructeur en ce qui concerne la tension minimale pour le
collage du relais (par exemple 10,5 V ou 11 V) et la tension maximale
pour ne pas dépasser la puissance que peut dissiper la bobine (par
exemple 13 V ou 14 V). Ici, je fais usage d'un transfo d'alim dont le
secondaire délivre une tension de 9 Vac, ce qui nous donne environ 11,5
V après redressement et filtrage. Dans le doute, prenez un transfo qui
délivre une tension de 12 Vac et mettez un
régulateur de tension 12 V, en tenant
compte du fait que l'activation simultanée de plusieurs relais
peut conduire à un
échauffement assez rapide dudit régulateur. Si quatre relais qui
consomment 50 mA chacun sont
commandés en même temps, ça fait tout de suite 200 mA - et avec 16
relais ça monte à 800 mA (dissipation de 2,4 W pour 3 V de différentiel
sortie / entrée sur régulateur). Régulateur ou pas, l'alimentation doit
suivre, et pour cet exemple elle doit pouvoir débiter un courant de 1
A. Dans la mesure du possible, préférez des relais basse consommation
pour limiter l'échauffement. Comme on commute des tensions faibles et
quasiment aucun courant, pas besoin de relais puissants. La tension de
+5 V quant à elle doit être impérativement régulée et disposer d'un bon
filtrage pour empêcher que la commutation des relais ne vienne
perturber le fonctionnement des circuits logiques. C'est le pourquoi de
la diode D5 et du condensateur C2 qui font office d'un filtrage
additionnel.
Prototype
Réalisé sans les relais, uniquement avec les LED (les
fameuses avec résistance intégrée). J'ai bien l'impression que ça fonctionne
comme je le souhaitais.
On
reconnait la platine de développement EasyPic7 et une petite plaque
sans soudure qui fait l'interface de liaison entre la grosse et
jolie carte, et mon
afficheur à LED 005 doté de ses six couples CD4094 / ULN2803.
Logiciel du PIC
Fichier binaire compilé (*.hex)
prêt à flasher dans le PIC, dans l'archive zip suivante :
Grille audio 001 - 16F628A
- (version du 24/03/2013)
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PIC
- Sources.
Historique
24/03/2013
- Première mise à disposition. Parce qu'il faut un début à tout.