Dernière mise à jour :
03/11/2009
Présentation
Le présent article montre qu'il est possible d'additionner des
signaux audio avec un ou plusieurs
transformateurs
BF.
Un schéma de base y est proposé, qui montre la
simplicité de mise en oeuvre d'un tel système. Puis il
sera discuté des principales difficultés
rencontrées pour le choix du transformateur qui va bien pour
telle ou telle application.
Schéma de base
A la base, le circuit qui suit semble bien simple, et on pourrait se
demander pourquoi ne pas généraliser ce genre de
structure.
Le transformateur est ici la pièce maitresse, c'est lui qui
assure en même temps l'isolation galvanique (électrique)
entre les sources audio et la sortie, ainsi que la sommation
elle-même des sources. Notez que les sources audio sont
"partiellement" isolées entre elles, ce qui n'est pas le cas d'un système
de
sommation à résistances.
"Partiellement" d'un point de vue continuité électrique,
mais pas en dynamique... Le signal appliqué sur J1 se retrouve
en effet en partie sur J2, et inversement, car un transfo est un
transfo... De plus, si une des deux entrées est en court-circuit
(je me doute bien que vous allez éviter que cela se produise),
le signal de l'autre entrée ne sera pas transféré
sur la sortie, car il "verra" ce court-circuit. Un contournement
à ce problème est de monter une résistance en
série avec chaque entrée, mais cette dernière
atténuera forcement l'amplitude électrique des signaux
d'entrée, dans un rapport qui dépendra de la valeur de
ces résistances, de l'impédance de sortie des sources et
de l'impédance d'entrée du circuit sur lequel est
relié la sortie. Bref ça fonctionne mais avec quelques
inconvénients. La résistance R1
cablée en parallèle sur le secondaire du transformateur
est une charge résistive parfaite, mais elle suffit pour se
faire une idée de ce que l'on peut avoir en sortie du transfo
quand on le connecte sur une entrée ligne (table de mixage ou
ampli par exemple), présentant une telle
impédance
d'entrée. Nous verrons plus loin que la valeur de cette
résistance (ou impédance) a une grande influence sur les
caractéristiques générales du sommateur.
Gain
Parler de gain peut paraître curieux quand on parle d'un
système entièrement passif, où l'on s'attend
plutôt à trouver une atténuation, et donc une perte
de niveau. Cela est vrai pour les systèmes de sommation à
base de résistance, mais cela n'est pas systématique pour
les systèmes de sommation à base de transformateur. Pour
preuve, l'utilisation de transformateurs dans certains
préamplificateurs pour microphone (juste avant l'étage
d'amplification électronique proprement dit) qui peuvent
apporter un gain de 20 dB (x 10). Un
transformateur
est
principalement caractérisé par l'impédance de ses
enroulements, et par son rapport de transformation, qui est directement
lié au nombre de spires de chaque enroulement. Le
précédent schéma pourrait d'ailleurs être
présenté non pas avec un seul transformateur à
deux enroulements primaires, mais avec deux transformateurs à
enroulement primaire unique, dont les sorties seraient ensuite
additionnée passivement avec de simples résistances,
comme le montre le schéma suivant.
Vu comme ça, on peut bien imaginer un nombre de transformateurs
supérieur à deux, où chacun apporte un certain
gain, compensant plus ou moins la perte de niveau liée à
la sommation qui suit. Rien qu'avec ce schéma à deux
transfos, on pourrait très bien imaginer un gain de 6 dB ou de
10 dB sur chaque entrée, et même si la perte qui s'ensuit
lors de la sommation s'élève à quelques dB,
celà n'est point critique. Ah, un détail, relatif à une remarque faite
par Yann H. : vous pouvez aussi relier en série les deux secondaires...
on ne sait jamais, ça peut donner des choses intéressantes aussi.
Mélangeurs micro avec réglage de volume individuel
Les
deux schémas qui suivent montrent deux façons de mélanger deux sources
sonores provenant de microphones à sortie symétrique. Ces montages ne
conviennent pas pour des microphones électrostatiques requérant une
alimentation phantom
pour fonctionner. Par contre, des microphones dynamiques (de type SM58
par exemple) peuvent être utilisés. Bien entendu, ce type de montage
n'est pas du tout conseillé si vous disposez d'une console ayant un
nombre d'entrées micro suffisant pour traiter l'ensemble des sources. A
n'utiliser que si vous êtes dans une impasse (le public demande à ce
que votre femme chante avec vous, et la console utilisée n'a plus
d'entrée libre pour raccorder son micro - vous n'avez aucune excuse
pour ne pas la laisser monter sur scène).
Montage avec un seul transfo à deux enroulements primaires
Ce
montage est pratique mais évidement pas très "pro" (quoique sans doute
moins amateur qu'un sommateur passif à résistance). C'est un montage à
essayer quand on est curieux et quand on a un transfo BF qui ne sert à
rien et demande à voir la lumière.
Il faut cependant noter les limitations d'un tel montage,
déjà indiquées pour le premier schéma de
cette page.
Montage avec plusieurs transfos simples
Drôle
de montage que voilà... Ca fait un peu "lourd", et la combinaison
sonore des transfos d'entrées avec celui de sortie peut donner des
choses intéressantes... tout comme cela peut conduire à un résultat
excécrable ! Tests indispensables avant de se produire devant une foule
qui ne vous pardonnera pas d'avoir fait plusieurs trous ou bosses dans
la bande sans en avoir fait la demande au préalable.
Mais vous pouvez (devez)
essayer, juste pour voir (ça tombe bien, c'est un montage d'essai) ! A
noter aussi l'atténuation inévitable apportée par les quatre
résistances, réduire leur valeur n'apporterait malheureusement pas
grand chose de bon au final.