Dernière mise à jour :
30/03/2008
Présentation
Le montage présenté ici permet d'allumer une lampe 230 V,
en présence d'un signal sonore en provenance d'une sortie de
niveau ligne (sortie lecteur CD, sortie table de mixage, etc).
L'isolation entre le secteur 230 V et la sortie ligne est
assurée par un optotriac, qui est un type particulier d'
optocoupleur.
Schéma
Il existe divers types de schémas électroniques
permettant de moduler l'intensité de la lumière en
fonction de l'amplitude d'un signal sonore, comme cela est
discuté à la page
Jeux
de
lumière. Dans le schéma qui nous concerne ici, il est
fait usage d'un optotriac, qui incorpore dans un même petit
boitier plastique, une
led
et un petit
triac
sensible à la lumière. La led de l'optotriac est tout
à fait capable de s'illuminer si on la branche directement en
sortie d'un amplificateur de puissance, avec une résistance et
une diode pour la protéger un minimum contre les
surintensités et les tension inverses importantes. C'est ce qui
est fait dans certains modulateurs de lumières
commercialisés sous forme entière ou en kit, et qui
ressemblent au schéma suivant, où l'on effectue un
raccord direct aux bornes d'un haut-parleur relié en sortie d'un
amplificateur de puissance.
Il faut avouer que l'on a guère le choix pour assurer une
isolation suffisante entre source sonore reliée par fil au
modulateur, et secteur 230 V : transformateur BF ou optocoupleur. Le
transformateur BF peut être considéré comme un peu
"obsolète", du fait de l'existance de composants plus "modernes"
tels que des optotriacs (ou autres optocoupleurs) capables d'assurer
une isolation suffisante (quelques milliers de volts). De plus, ce
dernier composant est plus petit et coute moins cher qu'un
transformateur. D'un point de vue sensibilité, les deux
systèmes de protection demandent une énergie assez
conséquente pour permettre l'allumage de la lampe 230 V, ce qui
impose justement ce raccordement direct sur une sortie
amplifiée. Ca peut faire un peu peur de procéder ainsi,
mais d'un point de vue simplicité de réalisation du
modulateur, on ne fait pas mieux ! Le montage proposé
ci-après est une évolution simple d'un tel gradateur
simplifié, auquel on apporte juste une petite amplification pour
permettre la modulation de lumière avec un signal
électrique d'amplitude plus faible que celle que l'on a sur une
sortie HP, signal provenant par exemple d'une sortie ligne d'une table
de mixage.
L'ajout d'un amplificateur présente un inconvénient :
celui de
nécessiter une alimentation. Dans le schéma qui
précède, l'alimentation s'effectue au moyen d'une pile
unique de 9V ou de deux piles de 4,5 V montées en série
(BAT1). Bien entendu, un fonctionnement sur pile impose
une consommation moyenne suffisement faible pour disposer d'une
autonomie
suffisante, et certains préfèreront une alimentation
secteur pour éviter de s'embêter à changer
régulièrement les piles. Dans tous les cas, le
procédé reste simple et efficace. Une alimentation
secteur demande certes l'ajout de quelques composants, et même si
ces derniers
sont de type très conventionnels, il faut un transformateur. Car
bien
évidement, il est hors de question de faire appel à une
alimentation
secteur sans transformateur, sécurité de la sortie
ligne (source sonore) oblige; il serait ridicule d'utiliser un
optotriac pour isoler la
source sonore, si le secteur peut contourner "l'isolant" par le biais
de l'alimentation... Le schéma suivant montre que l'alimentation
secteur n'est pas critique du point de vue de la stabilisation : du
fait du faible courant consommé, on peut se contenter d'un
redressement mono-alternance (une seule diode D2) et d'un condensateur
de filtrage C2 de taille modeste.
Avouez que l'ajout de ces trois composants que sont TR1, D2 et C2 peut
être digéré assez facilement.
Le potentiomètre RV1 permet de régler la tension de
sortie au repos (sans source sonore à l'entrée), de telle
sorte que la led interne à l'optotriac soit à la limite
de l'allumage. On peut parler de "prépolarisation" de la led,
mais ce terme est tellement affreux que je préfère
l'oublier dès maintenant. L'idée est de maintenir le
système à la limite du déclanchement, afin de le
rendre plus sensible sur des sources sonores de niveau faible. Mais il
n'y a aucune obligation de procéder ainsi ! Le
potentiomètre RV2 quant à lui permet d'ajuster le taux
d'amplification, pour s'adapter grossièrement au niveau de la
source sonore.
Prototype
Un caissier de banque, auquel on demandait de vérifier si le
nombre de billets contenus dans une liasse était bien de
cinquante, commença à compter : "Un, deux, trois, ...,
trente et un, trente deux, trente trois, ... bien. Puisque le compte
est bon jusqu'à maintenant, aucune raison qu'il ne le soit pas
jusqu'à à la fin." Et il s'arrête donc de compter,
sûr de lui.
De même, on ne devrait jamais dire "j'ai testé la partie
principale et ça suffit pour dire que le reste ne peut que
fonctionner. Mais je suis assez confiant dans le cas présent, et
seule la partie "gauche" du montage (celle avec l'AOP) a
été testée, avec succès. Le petit boitier
blanc à 6 pattes (au-dessus de la led rouge) est l'optotriac.
Non, c'est une blague, j'ai aussi testé la partie optotriac avec
le triac, mais dans un autre montage.
Comment ça, ce n'est pas la même chose !
Remarque : la led rouge
visible sur le proto remplace la diode 1N4148 qui sur les
schémas précédents est en série avec la led
interne de l'optotriac. Cette led permet de s'assurer qu'il circule un
courant suffisant pour la commande de l'optotriac. Elle n'est nullement
obligatoire.
Choix de l'optotriac
Certains optotriacs disposent d'un détecteur de passage par
zéro (ZC, Zero-Crossing), d'autres non (NZC, No Zero-Crossing).
- Série MOC301x : 250V sans détecteur de passage par
zéro (NZC)
- Série MOC302x : 400V sans détecteur de passage par
zéro (NZC)
- Série MOC303x : 250V avec détecteur de passage par
zéro (ZC)
- Série MOC304x : 400V avec détecteur de passage par
zéro (ZC)
Dans l'application qui
nous concerne, vous pouvez utiliser les deux types, même si
à priori le modèle avec détecteur de passage
à zéro peut donner un style d'allumage de la lampe plus
"franc". Pour une
utilisation sur pile, je vous conseille fortement d'opter pour un
modèle dont la led réclame un courant de commande faible,
tels les modèles MOC3023, MOC3033 ou MOC3043. Attention, ces
modèles d'optotriac sont bien plus sensibles mais coutent aussi
bien plus chers ! Pour une utilisation avec alim secteur, un
modèle MOC3021 convient parfaitement (c'est celui que j'ai
utilisé).
Optotriac
|
Tension Max
|
ZC / NZC
|
Iled Typ.
|
Iled Max
|
MOC3009 |
250 V |
NZC |
15 mA
|
30 mA
|
MOC3010 |
250 V
|
NZC
|
8 mA
|
15 mA |
MOC3011 |
250 V |
NZC |
5 mA
|
10 mA
|
MOC3012 |
250 V |
NZC |
-
|
5 mA
|
MOC3020 |
400 V |
NZC |
-
|
30 mA
|
MOC3021 |
400 V |
NZC |
-
|
15 mA
|
MOC3022 |
400 V |
NZC |
-
|
10 mA
|
MOC3023 |
400 V |
NZC |
-
|
5 mA
|
MOC3031 |
250 V |
ZC |
-
|
15 mA
|
MOC3032 |
250 V |
ZC |
-
|
10 mA
|
MOC3033 |
250 V |
ZC |
-
|
5 mA
|
MOC3041 |
400 V |
ZC |
-
|
15 mA
|
MOC3042 |
400 V |
ZC |
-
|
10 mA
|
MOC3043 |
400 V |
ZC |
-
|
5 mA
|
Câblage du triac
Attention au cablage du triac. Si une inversion des deux
électrodes
A1 et A2 n'est pas trop grave (ça ne fonctionne pas ou
très mal),
inverser la gachette (G) avec A1 ou A2 est fatal pour le composant.
Plusieurs voies (G / M / A) ?
Il est tout à fait possible d'ajouter à ce montage, des
filtres assurant la séparation des composantes grave,
médium et aigu. L'usage d'un quadruple ampli-op de type LM324
devrait d'ailleurs largement suffire, à raison d'un AOP pour
l'amplification principale, et d'un AOP pour chacun des trois filtres.
J'y travaillerai s'il y a de la demande...