Dernière mise à jour :
30/12/2012
Présentation
Un relais
statique est un relais qui, contrairement au relais
électromécanique,
ne comporte aucune pièce mécanique en mouvement. Il
présente des
avantages et des inconvénients par rapport au relais
mécanique, et
c'est d'ailleurs pourquoi ces derniers existent toujours (plus de
détails à la page
Relais).
Le montage
présenté ici est un relais statique simple qui permet de
commuter une
charge résistive ou selfique sous la tension secteur de 230 V,
à partir
d'une source de tension continue comprise entre +5 V et +24 V en guise
de commande. Une isolation très correcte est assurée
entre la section
de commande basse tension et la section de puissance, grâce
à la
présence d'un
coupleur
optique de type optotriac. Voir aussi
Interface de
puissance 5V / 230V 001 et
Relais statique 002 prévu pour réseau triphasé.
Avertissements
A lire impérativement
avant de continuer. Tout montage alimenté par le secteur
présente des risques mortels, si un minimum de bon sens n'est
pas respecté. Les montages décrits ici ne
possèdent pas de transformateurs d'isolement, et
présentent donc un danger supérieur.
Schéma
Le schéma peut être décomposé en deux
parties : la section de commande
en basse tension située à gauche de l'optotriac MOC3041,
et la section
de puissance en 230 V située à droite de l'optotriac
(séparation
marquée par une ligne verticale en pointillée).
Le circuit de commande basse tension
(section à gauche de la
ligne verticale en pointillé)
Le
circuit peut sembler bien complexe pour alimenter la LED incluse dans
l'optotriac, puisque l'on pourrait se contenter d'une simple
résistance
dont la valeur est calculée en fonction de la tension de
commande. Mais
cette complexité, somme toute relative, est bien pratique : elle
permet
de ne point s'occuper de la valeur de la résistance de
limitation de
courant de la LED, tout surplus de courant lié à une
tension trop
élevée étant automatiquement absorbé en
dehors de l'optotriac, par le
transistor Q1. En
d'autre termes, le courant circulant dans la LED de l'optotriac est
automatiquement régulé, et sa variation reste minime
même pour une
grande plage de tensions d'entrée, puisque pour une tension
d'entrée
comprise entre 7 V et 24 V, le courant reste toujours voisin de 20 mA.
Notez qu'il est possible d'adopter d'autres types de
régulateurs
de courant, voir chapitre "Témoin d'une tension continue
variable", à
la page
Alimentation
d'une LED.
Simplification possible, voir plus loin.
Le circuit de puissance en 230 V
(section à droite de la ligne
verticale en pointillé)
La aussi, ceux qui ont déjà joué avec des triacs
(dans des
jeux
de lumière
par exemple) se souviennent sans doute de circuits plus simples. En
toute honnêteté, le type de circuit proposé ici
fait souvent parler de
lui car trouver un descriptif clair (et en français) du
rôle donné à
chaque composant est une chose, le comprendre en est une autre. Il faut
en effet avoir quelques connaissances concernant les problèmes
liés à
la commande par triacs, de circuits provoquant un déphasage
entre
le courant et la tension. Il faut aussi avoir une notion de ce
qu'est le di/dt et le dv/dt, qui évoquent des variations de
courant et
de tension en un
temps donné (par exemple 150 A/us pour le di/dt et 50 V/us pour le
dv/dt). Comme les données nécessaires aux calculs des
composants
peuvent varier dans de grandes proportions, qu'elles dépendent
du type
de triac utilisé et de la charge elle-même, il est souvent
donné des
valeurs types, qu'il convient d'ajuster au plus juste quand on entre
dans des réalisations industrielles. Vous ne trouverez pas ici
des
explications détaillées, pour la simple et bonne raison
que je ne suis
pas capable d'en donner (je ne maîtrise pas assez bien le sujet).
R4 et C1
- C'est le fameux réseau série RC appelé Snubber,
que l'on conseille de
placer dès lors que l'on souhaite commander des charges
indutives, ou
quand le dv/dt max du triac risque d'être dépassé
(seuil critique
pouvant provoquer un fonctionnement aléatoire ou la destruction
du
composant). On lit souvent que ce réseau est totalement
superflux
lorsqu'on commande des lampes à incandescence, ce qui est vrai
la
plupart du temps, surtout quand il ne s'agit pas de commander en
même
temps 10 lampes de 100 W. La valeur de R4 est
généralement comprise
entre 33 ohms et 1200 ohms, et la valeur de C1 est
généralement
comprise entre 22 nF et 220 nF. Ce réseau RC peut aussi être supprimé
si vous employez des triacs dit "snubberless", tel le BTA08-400.
R5, R6 et C2
- Circuit tiré des notices constructeur elles-mêmes, je
n'invente rien.
Si on se contente de commander une charge résistive, R6 est
remplacée par un strap et C2 n'est pas câblé. La valeur
de R6 et C2
dépend de la sensibilité du triac. Pour des triacs
sensibles (courant
de gachette inférieurs à 15 mA), R6 vaut par exemple 2400
ohms et C2
vaut 100 nF. Pour des triacs classiques (courant de gachette compris
entre 15 mA et 50 mA), R6 vaut par exemple 1200 ohms et C2 vaut 220 nF.
Bien entendu, il ne s'agit que d'un ordre de grandeur, et vous
trouverez sans doute dans tel ou tel autre montage, des valeurs
différentes. Telles que 3300 ohms et 47 nF, n'est-ce pas.
Simplification possible, voir plus loin.
Rôle de la résistance R3
En toute franchise, je n'ai jamais su
exactement pourquoi il y avait une résistance à cet endroit, résistance
qu'on trouve dans certains exemples d'application et pas dans d'autres.
Quand on la trouve, elle a une valeur généralement comprise entre 330
ohms et 10 kO, et dans certaines notes le fabricant de l'optotriac
précise qu'elle est facultative, sans en dire plus. A mon humble avis,
elle permet de limiter le risque d'enclenchement parasite du triac en
maintenant la gâchette à une tension de référence proche de celle de sa
terminaison MT1 (A1), et doit être liée au courant de fuite de
l'opto-triac et à la sensibilité du triac. Si cette théorie est bonne,
la résistance en question serait plus conseillée pour les applications
avec triac sensibles. Lors de mes essais (de courte durée), je n'ai
constaté aucune différence avec et sans et avec les triacs testés. J'ai
décidé de la laisser en place.
Simplifications possibles
Le schéma proposé ci-avant peut être
simplifié, au détriment toutefois de son
"universalité", dont vous
n'avez peut-être que faire. Si vous n'avez point besoin de
régulation
de courant sur la section
d'entrée, vous pouvez sans aucun soucis simplifier la partie
gauche du
montage, en retirant le transistor et la résistance qui assurent
la
limitation du courant dans la LED d'entrée de l'optotriac. Bien
entendu, vous devez dans ce cas donner à la résistance
R1, la valeur
qui convient à la tension de commande. Et si l'unique ambition
que vous souhaitez donner au montage est le pilotage de charges
résistives (lampe, convecteur électrique,
résistance chauffante
d'aquarium ou autre de ce type), vous pouvez alors retirer une grande
partie des composants de la section de droite du schéma, comme
le
montre le schéma suivant :
La diode D1 peut être également omise si aucun risque
d'inversion de polarité n'est à craindre.
Tension de commande autre que +5 V
Sur le dernier schéma, la valeur de la résistance R1
montée en série avec
la LED de l'optotriac, ici une résistance de 560 ohms, a
été calculée pour une tension de commande de +12 V,
et en tenant compte de la présence d'une LED
supplémentaire (externe). Voici ci-après un petit tableau où
sont reportées les valeurs à adopter pour R1 en fonction
de la tension de commande, avec ou sans LED externe additionnelle.
Tension
de
commande
|
Avec LED
externe
(2V / 15 mA)
|
Sans LED
externe
|
+3,3 V
|
R1 = 10 ohms
(1)
|
R1 = 100 ohms
|
+5 V
|
R1 = 100 ohms
|
R1 = 220 ohms
|
+9 V
|
R1 = 330 ohms
|
R1 = 470 ohms
|
+12 V
|
R1 = 560 ohms
|
R1 = 680 ohms
|
+15 V
|
R1 = 750 ohms
|
R1 = 820 ohms
|
Nota (
1) :
résistance R1 = 10 ohms, mais fonctionnement de
l'optotriac non garanti à cause d'une tension de commande un peu trop
limite pour obtenir un courant suffisant dans les deux LED (externe et
optotriac).
Autres optotriacs ?
Vous pouvez aussi utiliser le MOC3021, qui est moins cher que le
MOC3041, mais qui ne possède pas de système de
détection de passage par zéro de l'onde secteur. Ce qui
implique d'éventuels parasites supplémentaires,
liés aux commutations On/Off. Les MOC3042 et MOC3043 sont
identiques aux MOC3041, mais le courant minimal nécessaire
à une commutation sûre du triac est inférieur : 10
mA en entrée suffisent au MOC3042 et 5 mA suffisent pour le
MOC3043.
Historique
30/12/2012
- Ajout précisions concernant la résistance R3 dans le schéma 001 d'origine (non simplifié).
14/04/2008
- Première mise à disposition.