Dernière mise à jour :
14/11/2010
Présentation
Une self (appelée aussi inductance ou bobinage) est un
composant dit passif. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'un fil
conducteur
enroulé autour d'un support ou enroulé à l'air
libre (sans support aucun). Certaines selfs sont montées sur un
support plastique
rempli
d'air, d'autres sur un support plastique dans lequel peut se
déplacer
une
ferrite
(appelé noyau ferrite), d'autres encore sont
montées sur un tore ou sur un batton
(généralement en
ferrite).
Le nombre de
spires (tours de fil) et l'espace qui sépare chacune
d'elle, ainsi que le
type de support et ce qu'il contient (air ou ferrite) sont
déterminants
dans les caractéristiques principales de la self, tels que
valeur et
coefficient de
surtension (facteur Q) en particulier.
Valeur
La valeur d'une self est exprimée en Henry.
1 mH (un milli-Henri) = 1000 uH (mille micro-Henri)
1 H (un Henri) = 1000 mH (mille milli-Henri)
Une self de quelques uH ou de quelques mH est d'assez petite
dimension, une self de un henri est plutôt volumineuse...
Résistance ohmique
La résistance ohmique de la self dépend directement de la
section du
fil électrique qui la constitue. En règle
générale (c'est l'expérience
qui le montre), la résistance ohmique ne doit pas
dépasser 0,8 ohm par
mH. Ainsi, une bobine de 100 mH ne devrait pas posséder une
résistance
ohmique de plus de 80 ohms.
Rayonnement magnétique
Quand le courant qui circule dans une self commence à devenir
important, il faut prendre en compte l'aspect rayonnement
magnétique.
Ce dernier peut en effet perturber par induction, un élement
proche :
une autre bobine par exemple, mais ce peut aussi être une simple
patte
de résistance monté verticalement. Une bobine rayonnant
un champ
magnétique trop important doit donc être dotée d'un
blindage de tôle de
fer, ou être suffisement éloignée des
élements sensibles (intervalle au
moins égal à leur diamètre).
Utilisation en filtrage
Les self sont souvent utilisées pour assurer une fonction
de filtrage, en basse fréquence (secteur 50 Hz, domaine audio ou
vidéo) ou en
haute fréquence (préamplis d'antenne, récepteurs,
émetteurs). Les photos qui suivent montrent quelques
filtres secteurs
intégrant des selfs associées à des condensateurs. Les deux premières
photos montrent des filtres secteur moulés et prêt à l'usage, la
troisième photo représente un filtre secteur que j'ai extrait d'un four
à micro-ondes hors service. On y remarque une double self montée sur un
tore
ferrite.
Dans les réalisations audio ou vidéo
(basses fréquences), la self est le plus souvent utilisée
pour assurer un filtrage (blocage) des signaux hautes fréquences
qui pourraient perturber les signaux basse fréquence. Pour
exemple, ce
filtre
RF
. En haute fréquence, les selfs
peuvent être utilisées pour constituer des circuits accordés de
récépteurs, des oscillateurs,
des mélangeurs ou des transformateurs RF. La photo suivante montre une
self avec plusieurs points intermédiaires montées sur un batton
ferrite et extraite d'un récepteur radio petites ondes (PO / MW).
La
photo suivante montre deux selfs imbriquées l'une dans l'autre
utilisées dans un de mes petits émetteurs radio FM. Une des deux selfs
est associée à un condensateur ajustable - le couple faisant partie
d'un oscillateur, et l'autre n'est là que pour assurer une fonction de
couplage HF sans contact électrique direct (l'antenne est raccordée sur
la seconde self).
Toujours dans le domaine des hautes
fréquences, elles peuvent aussi empêcher
des
signaux haute fréquences de "remonter" dans l'alimentation, on a
alors affaire à ce qu'on appelle une self de choc. La
photo ci-dessous montre un exemple de self de choc très répendue
dans le domaine
électronique : il s'agit de la VK200, qui est une
perle ferrite dotée
de plusieurs trous permettant le passage multiple d'un unique fil
électrique (la self sur cette photo est de type axiale pour
implantation horizontale, elle existe aussi sous forme radiale pour
montage vertical).
La self VK200 présente une impédance de quelques
centaines d'ohms (680 +/-30%) à la fréquence de 50 MHz.
Une
self est rarement utilisée seule, et est
souvent associée à des
résistances
et / ou des
condensateurs.
Les
filtres
secteurs
sont le plus souvent équipés de
selfs et
de condensateurs. L'emploi de self au sein d'une cellule LC (L pour bobine
et C pour condensateur) se justifie aussi dans les équipements
alimentés sur secteur qui produisent beaucoup de parasites, tels
les
gradateurs de lumière, où la découpe de l'onde
secteur par un
triac
occasionne systématiquement de belles raies
harmoniques parasites qu'il est indispensable de
filtrer.
Utilisation en "retardateur"
Les selfs peuvent aussi être utilisées pour retarder un
signal électrique de quelques nanosecondes à quelques
millisecondes. Ces selfs sont alors appelées Lignes à
retard (Self Philips DL470 utilisée pour les anciens
décodeurs C+, par exemple). Il s'agit d'une technique courante,
utilisée notemment en RF (Radio-Fréquence), en
vidéo
analogique (codage / décodage SECAM par exemple) ou encore dans certaines technologies numériques
où il est
nécessaire de synchroniser ou de mettre en phase deux signaux
distincts (quand la seule longueur des pistes de cuivre ne suffit pas pour jouer sur les temps de propagation).
Et on en trouve ailleurs ?
Oh oui ! Si l'usage de self est quasi systématique dans les
récepteurs radio, dans les tuners ou dans les filtres secteur,
on en trouve aussi dans plein d'autres endroits, de tailles
variées. Un
transformateur
d'alimentation par exemple, est
constitué de deux selfs placées l'une en regard de
l'autre, ou placées l'une sur l'autre. Dans votre
téléviseur, un ensemble de
selfs constitue le transformateur haute tension nécessaire au
bon
fonctionnement de l'écran cathodique (CRT). Dans votre voiture,
la
bobine d'allumage est elle aussi un transformateur, constitué de
deux bobines. Bobine de haut-parleur, antivol plat inséré
dans certains objets vendus en grande surface (bobines en forme de
"spirale carrée"), carte d'accès sécurisé
sans contact, boucle d'induction pour écoute au casque sans fil,
etc.
Self variable ou ajustable
Les selfs dont il était question dans les lignes
précédentes sont de type fixes. Leur valeur peut
être modifiée dans certaines proportions en
écartant plus ou moins les spires entre elles, ce qui n'est pas
possible pour celle constituées de fil très fin
positionné en plusieurs couches, mais qui est en revanche
possible pour celles constituées de quelques spires de "gros"
fil rigide montées "en l'air". Il existe des selfs toutes
faites, en boitier rigide, dotée d'un axe dont la rotation
permet de modifier la valeur selfique, un peu à la
manière d'un
potentiomètre
multitour. La photo ci-dessous montre un exemple de telles selfs
variables.
Bien entendu, la plage de variation d'une telle self ajustable n'est
jamais très importante, mais quand on choisi ce genre de self,
on sait à priori la valeur qu'elle doit approximativement avoir.
En tout cas, c'est conseillé.
Remplacement d'une self par un circuit intégré (en
basse fréquence)
Il est des cas où la valeur d'une self est tellement importante
que ses dimensions peuvent en devenir gênantes. Les anciens
égaliseurs audio étaient parfois équipé de
très grosses selfs pour les bandes situées dans le bas du
spectre sonore (fréquences graves). L'emploi de circuits
intégrés, notement des
amplificateurs
opérationels
montés en gyrateur, a permis le remplacement de ces grosses
selfs par
des composants classiques, et de gagner ainsi en place et en prix de
revient.
Selfs imprimées (en haute fréquence)
Il est possible de réaliser des selfs imprimées de forme ronde ou carrée, directement dessinées sur un circuit
imprimé.
Avantage : pas de self à acheter ou à
fabriquer soi-même et très bonne reproductibilité des caractéristiques. Bien entendu, toutes les "vraies" selfs ne
peuvent pas être remplacées par un tel procédé,
mais il est interressant de savoir que celà existe. Plus de
détails à la page
Selfs
imprimées.
Usages détournés
On peut utiliser des selfs pour
un usage pas spécialement prévu à l'origine. La photo suivante montre
par exemple une self d'antiparasitage double 2 x 27 mH / 0,4 A / 250 V
montée dans une
boîte de direct (DI box) qui intègre la fonction "simulation de HP".
On
exploite ici le fait que la self présente des caractéristiques
semblables à
celles d'un haut-parleur, qui lui-même est constitué d'une bobine. En
gros, on met la self dans le trajet du signal audio pour le déformer un
peu comme l'aurait fait un vrai haut-parleur. C'est évidement grossier
comme explication, mais ça donne l'idée.
Une
self peut aussi être utilisée comme capteur de champs magnétique ou
comme capteur de vibrations ou chocs. Une bobine parcourue par un
courant et qui reçoit un choc est en effet capable de délivrer une
variation de signal électrique certes faible mais qui peut être
amplifiée pour pouvoir être détecté sans problème.
Liens externes
http://www.tavernier-c.com/bobinages.htm