Dernière mise à jour :
26/05/2008
Voir aussi
Connecteurs
BF,
Câbles et
transitions,
Les
entrées BF
Présentation
Le présent article fait le point sur les différentes méthodes
d'interconnexion entre équipements audio dont les entrées et les
sorties peuvent être de natures diverses : transformateur BF ou
électronique active, symétrique ou asymétrique. Il met en évidence les
problèmes que l'on peut rencontrer quand un équipement de type
asymétrique est raccordé à un équipement de type symétrique, ou quand
un câble non adapté est utilisé.
Conventions
Masse
Dans les schémas de câblage qui suivent, il est fait
usage de symboles de masse. Afin de différencier les masses mécanique
(chassis) et les masses électriques (0V de référence alimentation),
j'ai utilisé des symboles et des noms différents, selon légende
ci-après.
Dans
certains équipement, la masse chassis est isolée de la masse
électrique. Dans d'autres, la masse chassis est raccordée à la masse
électrique. Dans d'autres équipements encore, l'utilisateur a le choix,
via un commutateur accessible de l'extérieur. Dans les paragraphes qui
suivent, nous verrons les différences de comportement selon
que ces masses sont reliées ou isolées.
Nom des équipements
Il
existe des tas d'équipements fournissant un signal audio (table de
mixage, lecteur CD, synthétiseurs, etc) et un tas d'équipements qui
sont prêt à recevoir un signal audio (table de mixage, émetteur FM,
enregistreur audio, etc). Pour tous les équipements qui fournissent un
signal audio, j'emploierai le terme "émetteur". Pour tous les
équipements qui recoivent un signal audio pour le traiter,
j'emploierai le terme "récepteur".
Sortie Symétrique Transfo - Entrée Symétrique Transfo
C'est
la solution idéale, qui permet un isolement galvanique (électrique)
total entre l'émetteur (la source audio) et le récepteur.
Si
les deux transformateurs possèdent chacun un rapport de transformation
de 1:1 (aucune amplification ni atténuation), le signal obtenu après
désymétrisation dans le récepteur possède une amplitude identique à
celui appliqué à l'entrée de l'étage de symétrisation de l'émetteur.
La masse doit-elle être utilisée entre les deux équipements ?
D'un
point de vue transfert du signal électrique, les deux fils reliés aux
bornes 2 et 3 des XLR suffisent car c'est entre ces deux bornes que
l'on trouve notre signal audio; la masse ne
sert pas de référence signal. Le schéma suivant donne donc les mêmes
résultats que le schéma précédent.
Ceci
dit, la masse est tout de même requise à des fins de protection contre
les perturbations externes, rayonnements HF et parasitages divers. Le
meilleur des cas se présente quand la masse du câble de liaison est
raccordée
aux deux extrêmités
de la liaison, et non d'un seul côté comme on peut le lire ou
l'entendre dire parfois. Le fait que l'on doit parfois couper la
masse d'un côté de la liaison pour améliorer une situation (supprimer
une ronflette par exemple), n'est pas normal, un équipement bien conçu
ne doit pas imposer cela.
Un fil "chaud" coupé...
Que se
passe-t-il si un des deux fils de liaison signal (A ou B sur le schéma)
est rompu ? La réponse est simple, on n'a plus rien en sortie du
récepteur, même si la liaison de masse est maintenue !
Cela
se conçoit aisement : le transformateur de sortie de l'émetteur délivre
un signal entre les deux bornes de son secondaire, qui est isolé du
reste de l'électronique et n'est donc pas référencé à la masse
électrique M1 (C1 n'est pas raccordée à la masse électrique M1).
Notons que si de chaque côté de la liaison, nous relions entre elles
les broches 1 et 3 des XLR, on retrouve notre signal dans son intégrité
à la sortie du récepteur.
Le
mode de transport équivaut en effet à celui du montage où les deux
fils signal sont raccordés et où le fil de masse ne l'est pas, à la
différence près que dans ce dernier cas, le type de câble n'est pas le
même pour les deux fils signal : âme du câble pour le signal A et
tresse de masse pour le signal B. Avec un tel câblage, on est en droit
de se demander si la liaison est oui ou non de type symétrique. En
réalité, et si on oublie un instant les différences d'impédance entre
l'âme et la tresse de masse, tout dépend de la relation électrique qui
existe entre les
masse chassis et les masses électriques. Si la masse chassis est
totalement isolée de la masse électrique, on a affaire à une liaison
symétrique sans masse de protection. Si la masse chassis est
reliée à la masse électrique, on a affaire à une liaison
asymétrique, avec perte totale du bénéfice de l'isolation par
transformateur.
Sortie Symétrique Electronique - Entrée Symétrique Transfo
Le
transformateur BF est lourd, encombrant et cher, et si on le compare à
un petit bout de circuit imprimé de deux centimètres carrés
incluant un double AOP et quelques résistances (le tout en CMS), on
peut en oublier son avantage principal : l'isolation électrique qui
empêche tout bouclage de masse potentiel et générateur d'ennui.
Ce
schéma présente de fortes similitudes avec celui "tout transfo".
L'isolation galvanique est toujours assurée entre l'émetteur et le
récepteur, tout du moins tant que les masses C2 et M2 restent bien
séparées. La coupure d'un fil signal (A ou B) provoque là aussi la
disparition du signal en sortie du récepteur. Le fait de relier entre
elles les bornes 1 et 3 de la XLR de l'émetteur (de façon directe ou au
travers d'un câble de liaison "bidouillé") provoque un abaissement du
signal de -6 dB. Outre cet aspect "niveau", certains
étages électroniques de symétrisation supportent mal le fait
d'avoir une de leurs sorties à la masse, et le font savoir soit en
fumant, soit en apportant une distorsion audible. Un étage de
symétrisation professionnel et bien étudié est normalement capable de
fournir un signal de même qualité sur la sortie restante, dans une
telle situation. Certains circuits arrivent même à détecter la mise à
la masse d'une de leur sortie et à réhausser de façon automatique de +6
dB la sortie restante !