Dernière mise à jour :
31/07/2011
Présentation
Ce montage est destiné à compresser la dynamique d'un
signal
audio, c'est à dire à réduire l'écart entre
les niveaux sonores les plus faibles et les niveaux sonores les plus
élevés. Sa conception repose sur l'emploi d'un
amplificateur
opérationnel dont le gain est modifié par le biais d'un
transistor à effet de champ (FET). Il s'agit d'un appareil
simple à construire, mais dont il ne faut pas
abuser car à partir d'un certain taux de compression, cela
commence à
s'entendre... et pas forcement de façon très
agréable. Un seul circuit intégré courant,
quelques composants à côté, ça tient moins
de place qu'un ordinateur équipé d'un logiciel
d'édition audio bourré de "plugins" de traitements
sonores. Mais ça ne permet pas de faire les mêmes choses,
on est bien d'accord. Vous comprendrez donc qu'il s'agit là d'un
outil d'expérimentation, qui
permet de se faire la main sur la technique de compression de dynamique
avec des moyens analogiques simples.
Un ou deux petits rappels...
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler comment on
peut
réaliser un amplificateur en tension avec un
AOP
monté en
amplificateur non-inverseur. Le schéma qui suit correspond
à une des deux parties qui constituent le compresseur : on peut
ajuster le gain de
l'amplificateur, mais seulement de façon manuelle, avec le
potentiomètre
RV1.
Sur ce
schéma simplifié mais néanmoins complet pour la
fonction qu'il remplie (c'est à dire d'amplificateur),
l'entrée s'effectue sur
l'entrée non-inverseuse de l'AOP U1:A (borne 3). Cette
entrée est
polarisée avec une tension continue égale à la
moitié de la
tension d'alimentation, grâce au
pont diviseur
constitué de R1 et de R2. Cette demi-tension d'alimentation constitue
une
masse
virtuelle. Le
condensateur
de
liaison
C1 empêche que cette tension continue ne retourne vers la source
sonore, tout comme il évite qu'une tension continue externe ne
vienne perturber le système en décalant trop cette
tension de polarisation. Le gain général de l'ampli (Av)
est déterminé par la valeur des résistances R3, R4
et RV1, selon la formule suivante :
Av = 1 + (R3 + RV1) / R4
Si la valeur de RV1 augmente, le gain de l'ampli augmente, et si sa
valeur diminue, le gain diminue en conséquence. De même,
mais en sens inverse, pour R4 : si sa valeur diminue, le gain de
l'ampli augmente, et si sa valeur augmente, alors le gain diminue. On
peut donc imaginer remplacer RV1 ou R4 par
une résistance dont la valeur est fonction de l'amplitude du
signal d'entrée, pour assurer une régulation automatique
du gain de l'amplificateur. Pour cela, il existe plusieurs
méthodes, dont certaines sont brièvement traitées
à la page
Bases
- Compresseurs de modulation.
Si vous avez lu le paragraphe de présentation, vous savez
déjà que la méthode retenue est celle du FET
(Field Effect Transistor = transistor à effet de champ)
monté en résistance variable. Mais le mieux est
maintenant d'aller au schéma complet.
Schéma
Si on retire le transistor FET du schéma (Q1 en bas à
gauche), il ne reste guère que des composants traditionnels.
Ah... parce que le FET n'en fait pas partie ?
Schéma du 07/03/2010
Par rapport au schéma "de rappel", quelques composants ont
été ajoutés. Un second AOP U1:B, est monté
lui aussi en amplificateur de tension, avec un gain qui dépend
de la position du potentiomètre RV2. Le signal issu de ce second
ampli, vérifiable au point test TP1, est redressé
grâce à l'ensemble de composants qui se trouvent en bas
à droite du schéma, et notemment D1, D2, C3 et C4. Cette
section de redressement permet d'obtenir une tension continue dont la
valeur est proportionnelle à l'amplitude du signal audio, cette
tension continue est mesurable au point test TP2. Notez dès
maintenant que la polarité de cette dernière est
négative, vu le sens dans lequel sont montées les deux
diodes de redressement D1 et D2. La tension continue ainsi obtenue, qui
est d'autant plus négative que le signal audio est fort, est
appliquée sur la grille (Gate) au transistor FET, modifiant
ainsi la résistance ohmique entre ses deux pattes Source et
Drain. Si vous jetez à nouveau un petit oeil sur le
schéma de rappel, vous constaterez que la résistance
Drain-Source du FET est cablée dans le circuit de
réaction de l'AOP U1:A, et que de ce fait elle va modifier son
gain.
Pour résumer :
- Si l'amplitude du signal audio appliqué à
l'entrée du compresseur est nulle ou faible, l'amplitude du signal en
sortie de U1:B (TP1) est nulle ou faible, la tension continue redressée
(TP2) est nulle et la résistance Drain-Source du transistor FET
est faible. Le gain de l'amplificateur
construit autour de U1:A est élevé.
- Si l'amplitude du signal audio appliqué à
l'entrée du compresseur augmente, l'amplitude du
signal en sortie de U1:B (TP1) augmente aussi, la
tension continue redressée (TP2) devient de plus en plus négative (de 0
V
elle grimpe vers -1 V ou -2 V par exemple) et la résistance
Drain-Source du transistor FET devient dans ce cas de plus en plus
grande. Le gain de
l'amplificateur construit autour de U1:A est ainsi abaissé.
Remarques additionnelles :
- La résistance R4 est là pour fixer la valeur du gain minimum en présence de signal audio de grande amplitude, moment
où la résistance Drain-Source du FET est élevée.
- La tension alternative (signal audio)
disponible en sortie de l'amplificateur principal U1:A prend deux
chemins distincts, en même temps. D'une part le signal BF aboutit
sur un connecteur de sortie (ici la prise jack J2), et d'autre part, il
passe dans un l'amplificateur composé de U1:B, dont le gain
est ajustable par RV2.
- Le condensateur C3 bloque la composante continue en sortie
de l'AOP
U1:B, qui est de 7,5 V environ. Sans ce condensateur, le transistor FET
serait toujours bloqué et le système ne fonctionnerait
pas du tout.
- La valeur de C4 est élevée en regard de la plage de
fréquence des signaux audio
à traiter, et l'impédance de la sortie de U1:B ainsi que
celle de la diode D1, sont suffisement faibles pour en
assurer
une charge
rapide. Modifier sa valeur contribue à rentre le système
plus ou moins réactif, la sonorité finale du compresseur
dépend énormément de sa valeur. Je vous conseille
de faire des tests avec des valeurs comprises entre 470 nF et 10 uF
pour C4. Vous verrez, ça vaut vraiment le coup d'essayer ! Sa
décharge est notablement plus
longue, car elle ne peut se faire quasiment qu'au travers de la
résistance R6, de valeur élevée. Profitons-en pour
dire que l'ajout d'une résistance (variable) de valeur modeste
en série entre la diode D1 et le condensateur C4, permettrait de
jouer sur le temps d'attaque (charge de C4). Et que le remplacement de
R6 par une résistance fixe de plus faible valeur avec un
potentiomètre en série, permettrait de jouer sur le temps
de relachement (décharge de C4). Bref, quelques lignes suffisent
pour faire le tour de ce montage, qu'on peut donc je pense qualifier de
simple.
- Du fait même de sa conception, ce montage réclame un
signal d'entrée
dont l'amplitude doit être limitée à quelques 100
mV, car en absence de
compression l'étage d'entrée apporte beaucoup de gain.
C'est la raison
d'être du potentiomètre en entrée, qui ne devra
sans doute que rarement être monté à fond.
Visualisation de l'efficacité de la compression :
Solution 1
Avec un vumètre stéréo : voie gauche du
vumètre pour visualiser le
signal entrant, et voie droite du vumètre pour visualiser le
signal
sortant (compressé). Bien entendu, il faut calibrer la
sensibilité des deux voies du vumètre pour que ce qu'il
affiche soit parlant.
Solution 2
Avec un vumètre ou un voltmètre rapide, affichant la
tension continue redressée qui pilote le FET (mesure en TP2).
Cette façon de faire permet de voir la force de
l'atténuation. Bien souvent, l'affichage de l'efficacité
de la compression est réalisé en "inverse", avec un
bargraphe monté de telle sorte qu'en absence de modulation tout
est éteint, et qu'en présence d'une modulation forte,
l'indicateur lumineux descend (comme un vumètre de niveau mais
dont le bas se retrouve en haut). Et rappellez-vous que la tension en
TP2 est négative...
Corrections et remarques
31/07/2011
- Correction descriptif fonctionnement autour du transistor FET.
J'indiquais que la résistance de l'espace Drain-Source du FET diminuait
quand l'amplitude du signal audio appliqué à l'entrée augmentait. C'est
bien sûr l'inverse qui se produit.
07/03/2010
- Modification emplacement diode D2. Cette diode était
montée après la diode D1 au lieu de l'être avant
(et donc à gauche de D1 sur le schéma au lieu
d'être à sa droite). Le compresseur fonctionnait tout de
même mais avec une efficacité moindre car la tension
négative obtenue après redressement par ces deux diodes
(point TP2) était un peu plus faible que celle attendue.