Dernière mise à jour :
04/11/2007
Présentation
Nous avons affaire ici à un gradateur de lumière
automatique, où l'allumage de l'ampoule est instantané et
où son extinction est progressive. Transposition dans le monde
de la lumière, d'une note de musique jouée sur un piano.
Le montage décrit ici est un modèle basse tension,
prévu pour une ampoule à incandescence 12V ou pour des
leds. Pour une
version secteur 230V, merci de vous reporter à la page
Piano
lumineux 002. Voir aussi page
Temporisateurs.
Schéma
Présence sur ce schéma d'un composant qui fait peur, mais
il est minoritaire et ne fait pas le
poids devant les autres. Vous pouvez donc y aller.
Schéma 001
Oui, le transistor Q1 (BUZ20) a peu de chances de se trouver dans votre
carton de composants de récupération. Mais bon, ce n'est
qu'un MOSFET parmis d'autres MOSFETs, et comme bien d'autres
composants, il peut être remplacé par un autre composant
de même famille, par exemple par un IRF631 ou IRF740, ou
même par un VN66.
Fonctionnement
Pas de microcontrolleur, pas de système compliqué mettant
en oeuvre un
signal
PWM
(ou MLI),
juste un circuit de type "linéaire" facile
à construire et bourré de défauts. Non, ce n'est
pas ce que vous pensez ? Le transistor extra-terrestre, Q1, est un
transistor de type MOSFET. Sans entrer dans les
détails mathématiques inutiles pour
bricoler, précisons que ce composant dispose d'une borne de
commande appelée grille (Gate, porte), et que cette grille est
considérée comme une entrée à très
haute impédance (commande en tension, courant d'entrée très faible pour
ne pas dire nul). En d'autres termes, si nous raccordons cette
grille à un circuit électronique, ce dernier ne la
"verra" quasiment pas du tout. Sans tension de commande positive sur
cette grille (par rapport à la
masse), la résistance entre les deux autres bornes du transistor
E.T. (prononcer iti) est très grande, on peut
considérer qu'on a affaire à un interrupteur ouvert. Dans
ce cas, la lampe L1 reste éteinte. Si maintenant nous appliquons
une tension sur la grille, la résistance ohmique entre les deux
autres bornes du transistor va très fortement diminuer, à
tel point que l'on va pouvoir considérer ce composant comme un
interrupteur fermé. La lampe L1 s'allume. Merveilleux, nous
avons inventé un interrupteur compliqué, que l'on ne peut
fabriquer qu'avec des composants tenus en stock par des revendeurs
martiens ! Il va donc maintenant falloir justifier l'emploi de tels
composants pour notre montage. Ce qui ne sera pas compliqué
finalement, car si vous vous en souvenez, le titre de cet article n'est
pas "Interrupteur compliqué pour lampe à terre rouge",
mais "Piano lumineux". C'est vrai, nous ne voulons pas bêtement
allumer ou éteindre une lampe, nous voulons qu'elle s'allume
vite et s'éteigne lentement. Ce qui avouons-le est assez
délicat à concevoir avec un interrupteur mécanique
traditionnel.
Nous avons évoqué la fonction "interrupteur" du
transistor, mais nous n'avons pas encore parlé de sa fonction
"résistance variable". Nous avons dit que le transistor se
comportait comme un interrupteur selon que l'on appliquait ou non une
tension de commande sur sa grille. Mais sans préciser la valeur
de cette tension. Là encore, pas besoin pour le moment de donner
des chiffres. Disons simplement que la tension de commande doit
être suffisante pour que l'interrupteur soit vraiment
fermé. Si cete tension de commande n'est pas suffisante,
l'interrupteur se ferme de façon "incomplète". Nous
sommes alors en régime linéaire et non de saturation, on
dispose d'une résistance et non d'un interrupteur. Et vous savez
ce qui ce passe quand on met une résistance dans un circuit
électrique ou électronique ? Elle s'oppose au passage du
courant électrique. Plus sa valeur est grande, et plus
l'opposition est forte. Je pense qu'avec ça vous en savez
suffisement : si la tension de commande du transistor est nulle, nous
avons l'équivalent d'une résistance de très forte
valeur (interrupteur ouvert). Si la tension de commande est "grande",
nous avons l'équivalent d'une résistance de très
faible valeur (interrupteur fermé). Et entre tension de commande
nulle et "grande", il y a toute une plage de variation dans laquelle on
a l'équivalent d'une résistance variable.
C'est encore un peu flou,
tout
ça...
C'est normal, nous n'avons pas encore dit ce que nous allons faire avec
cet "interrupteur / résistance variable" commandé par
tension continue. Et bien pourquoi ne pas imaginer que l'on applique
une tension "grande" d'un seul coup sur la grille, et que l'on laisse
ensuite décroitre lentement cette tension de commande ? J'ai
entendu dire un jour (il se pourrait bien que ce soit à
l'école, mais je n'en suis pas sûr) que si on appliquait
une tension continue sur les bornes d'un condensateur chimique, et que
si l'on retirait ensuite cette tension, le condensateur avait
emmagasiné de l'énergie, et que l'on pouvait lire
à ses bornes une tension qui déclinait plus ou moins vite
selon la valeur (capacité) du condensateur, et selon la valeur
de la résistance d'entrée de l'appareil de mesure que
l'on utilisait pour lire cette tension. Bref, on peut
déjà se dire qu'avec ce genre de composant, on a notre
montée rapide et notre descente lente. Alors oui, l'idée
d'utiliser un condensateur pour délivrer une tension de commande
progressive à la grille du transistor n'est pas forcement
idiote. C'est ce que j'ai tenté là : le condensateur C1
est pleinement chargé quand on appuie sur le bouton poussoir
SW1, et il se décharge lentement dès qu'on relache le
bouton poussoir. On pourrait d'ailleur se contenter de ce condensateur,
quelle drôle d'idée de vouloir ajouter à ce
système trop simple, des potentiomètres et
résistances ? Oui, on peut se contenter d'un seul condensateur
en plus du transistor. Mais ce n'est guère pratique si l'on veut
pouvoir ajuster le temps d'extinction de l'ampoule, un condensateur
fixe étant par nature non ajustable. Voilà donc le
pourquoi de ces potentiomètres. Pourquoi deux
potentiomètre ? Pour compliquer, pardi ! Le permier
potentiomètre (RV1) permet d'ajuster le temps de décharge
du condensateur, et donc de jouer sur le temps total d'extinction de la
lampe. Le second potentiomètre (RV2) permet de limiter la plage
de tension qui sera appliquée à la grille du transistor,
pour déterminer si au moment du relachement du bouton poussoir,
l'intensité de la lampe doit décliner tout de suite ou au
bout d'un certain temps. J'ai eu cette idée grâce à
ma petite de 4 ans, qui en cas de cauchemard, peut allumer la lampe
(une led blanche haute luminosité) en appuyant sur un bouton
situé à
côté de son lit (voir un peu plus loin sur cette
même page). La lampe reste ainsi allumée
pendant un certain temps, puis s'éteind tout doucement. Si la
petite ne s'est pas rendormi quand l'intensité de la lampe
décroit, elle peut rappuyer sur le bouton poussoir pour
recharger le condensateur (elle sait ce qu'est un condensateur). Les
deux potentiomètres interagissent un petit peu, il vous faut
trouver la
"combinaison" qui va bien.
Linéarité de l'extinction
La lumière s'éteind selon une courbe plutôt
exponentielle, celà est dû à la courbe de
décharge du condensateur. Aucune gêne en ce qui me
concerne ;-)
Prototype
Réalisé sur plaque d'expérimentation sans soudure,
comme cela m'arrive parfois.
J'espère qu'à la vue de cette photo, vous allez
arrêter de penser que c'est super compliqué à faire.
Brochage du BUZ20
(identique pour
IRF631 et IRF740)
Un transistor MOSFET de puissance pour
allumer une LED, mais il est fou !
Meuh non. J'y ai pensé aussi, figurez-vous. Le transistor MOSFET
utilisé ici convient bien pour piloter une charge qui occasionne
un appel de courant important, comme c'est le cas pour une ampoule
à incandescence "de puissance" (quelques watts), dont la
résistance ohmique à froid est très basse. Une LED
ne réclame bien sûr pas les mêmes moyens de
commande, mais qui peut le plus peut souvent le moins. A vous de
chercher de quels transistors FET plus modestes il est possible de se
contenter pour alimenter des LED. Une piste : j'ai essayé avec
des petits FET classiques de type BF244..BF256, mais je n'en parle pas
plus ici. A vous de deviner pourquoi. En attendant, je vous laisse le
soin d'observer une petite variation en "transistor mineur" mise en
oeuvre pour installation dans la chambre de ma petite Adèle, 4
ans au moment des faits.
Schéma 001b
Condensateur de 470 uF pour C1 au lieu de 10 uF, et transistor MOSFET
remplacé par un
transistor darlington BC517, la résistance de base passant
à 120 kO. Montage placé dans un boîtier, sans
circuit imprimé; les composants sont montés en l'air,
main dans la main.
J'ai posé un capuchon de bouton poussoir sur la led HL, afin de
diffuser la lumière et diminuer le risque d'éblouissement
au cas où viendrai à la petite, l'idée de regarder
la led en face... Le boitier est fixé sur une
extrêmité de la tête du lit, pas de risque de se
blesser en bougeant dans le lit, et accès facile au bouton
poussoir, qui est un modèle très "souple" (style clavier
d'ordinateur sans clic). Ainsi, même fatigué ou "dans les
vaps", pas besoin d'un gros effort pour l'actionner.
Brochage du BC517
Vu de dessous
Circuit imprimé
Réalisé pour la version à LED (schéma 001b).
Typon
aux
formats PDF, EPS et Bitmap 600 dpi
Historique
04/11/2007
- Première mise à disposition