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d'impulsion (MLI / PWM)
Dernière mise à jour :
02/09/2012
Présentation
MLI =
Modulation de
Largeur d'
Impulsion (en
français dans
le texte)
PWM =
Pulse
Width
Modulation
(modulation de largeur
d'impulsion, en anglais)
Cette page va essayer de vous expliquer en quelques mots ce qu'est la
modulation de largeur d'impulsion, et quels peuvent en être les
principales applications.
Qu'est-ce donc ?
Avant toute
chose, il est sans
doute bon de rappeler ce qu'est une impulsion, afin d'éviter par
la suite tout malentendu. Je ne suis en effet pas tellement d'accord
pour utiliser cette appellation dans le contexte présent car
elle me semble inapropriée. La définition d'une
impulsion, dans le domaine physique, est la suivante : "Variation
brusque d'une grandeur physique suivie d'un retour rapide à sa
valeur initiale". Une impulsion correspond donc à un
évenement de courte durée. Un générateur
électronique d'impulsions génère une pointe
brêve de tension ou de courant, de manière unique ou
répétée. Pensez à l'impulsion
électrique des clotures électriques pour vaches : y
avez-vous déjà touché ? Si oui, vous savez ce
qu'est une impulsion (toutes ne sont pas aussi
désagréables). Les trois premiers graphes ci-dessous,
obtenus avec un générateur similaire à celui
décrit à la page
Générateur
PWM 001, montrent un même signal rectangulaire ayant trois
valeurs de
rapport cyclique différentes. Le quatrième graphe montre
un exemple d'impulsion unique, dont la largeur a volontairement
été agrandie pour permettre de mieux voir ce qui se passe.
|
Ce signal
rectangulaire, de
fréquence 12 Hz, présente un rapport cyclique de 10%, ce
qui signifie que le niveau électrique reste à
l'état haut pendant 10% du temps total d'un cycle (un cycle - ou
période - durant ici 1/12 de seconde). Sa valeur moyenne est
faible, par rapport à l'amplitude maximale qu'il possède
quand il est à l'état haut. |
|
Le même signal
rectangulaire de fréquence 12 Hz présente ici un rapport
cyclique de 50%, ce qui signifie que la durée pendant laquelle
le signal reste à l'état haut, est identique à la
durée pendant laquelle il reste à l'état bas. Sa
valeur moyenne est égale à la moitié de
l'amplitude maximale.
|
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Le même signal
rectangulaire de fréquence 12 Hz présente cette fois un
rapport cyclique de 90%, il reste plus longtemps à l'état
haut qu'à l'état bas. Sa valeur moyenne est
élevée.
|
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Et voici ce qu'est
une impulsion
brêve.
|
Bien, maintenant que nous savons à quoi correspond une largeur
d'impulsion donnée (ou rapport cyclique donné, finalement
choisissez le terme que vous préférez), essayons de voir
à quoi cela peut bien servir. Pour cela, nous allons prendre
pour exemple un signal de fréquence 0,1 Hz, dont la
période est donc de 10 secondes (ce qui signifie que le
même évenement se reproduit toutes les dix secondes).
Imaginez maintenant que ce signal serve à commander un radiateur
électrique, situé dans la même pièce que
vous, et où il règne une température ambiante de
12°C. Brrrr.. Avec un rapport cyclique de 10%, le radiateur va
chauffer pendant 1 seconde, puis restera éteint pendant 9
secondes. Toujours Brrrr. Avec un rapport cyclique de 50%, le radiateur
va chauffer pendant 5 secondes, puis restera éteint pendant 5
secondes. Brrr encore, mais ça va déjà mieux.
Adoptons maintenant un rapport cyclique de 90% : le radiateur va
chauffer pendant 9 secondes, puis restera éteint pendant 1
seconde. Ahhh ! Je suis sûr que vous y voyez plus clair
maintenant ! Vous comprennez sans doute mieux pourquoi je parlais tout
à l'heure de valeur moyenne, et que je disais que la valeur
moyenne était d'autant plus faible que le rapport cyclique
était faible. Et oui, la variation du rapport cyclique permet
tout bêtement de modifier la valeur moyenne !
Mais un potentiomètre ne pourrait-il pas permettre la
même chose ?
Un simple
potentiomètre
serait en effet plus simple à mettre en oeuvre que l'ensemble
des composants nécessaires pour réaliser un circuit
à modulation de largeur d'impulsion. Mais avez-vous pensé
à la puissance perdue dans le potentiomètre et
dissipée sous forme de chaleur ? Il ne tiendrait pas longtemps,
le pauvre. Un rhéostat, alors ? Oui, c'est vrai, un
rhéostat peut être considéré comme un
potentiomètre de puissance, et pourrait résister aux
assauts violents de la chaleur. Mais tout de même, toute cette
puissance perdue, ce n'est pas très élegant, et c'est
tout de même un risque non négligeable de panne.
L'avantage de la "découpe" de la tension continue (puisqu'il
s'agit bien de ça) est de ne perdre de la puissance qu'au moment
où la tension monte à son maximum, et au moment où
elle redescend à son minimum. Aucune (ou très faible)
perte de puissance à l'état bas ou à l'état
haut. Et là, si on est perdant côté nombre de
composants nécessaires, on est vraiment gagnant
côté rendement et perte d'énergie.
Applications les plus répendues
Un générateur de signal PWM / MLI peut servir à plusieurs choses,
notament les suivantes :
- Variateur de vitesse pour perceuse - Exemple
1
et Exemple
2.
- Gradateur de lumière sous tension continue (et par extension réglage de luminosité d'afficheurs à LED) - Exemple
1
et Exemple
2.
- Alimentation à découpage (la variation du rapport
cyclique est faite automatiquement par le circuit de régulation).
- Chargeur de batterie (idem que ci-avant).
- Amplification audio en classe D. La variation du rapport
cyclique
est liée à l'amplitude du signal BF analogique
appliqué à l'entrée, et l'amplification du signal
numérique modulé est assurée en numérique
jusqu'au bout de la chaine, où un filtre passe-bas
inséré entre la sortie de l'ampli et le HP va
intégrer le signal numérique pour restituer une valeur
analogique moyenne.
- Potentiomètre numérique. On peut utiliser des
portes analogiques (CD4016, CD4066, CD4097, DG201, etc) que l'on fait
passer de l'état ouvert à l'état fermé
à une fréquence fixe mais avec un rapport cyclique
variable. Si on fait passer un signal BF dans ces portes analogiques,
il en ressortira plus ou moins affaibli : plus le rapport cyclique sera
élevé, et plus la "résistance" offerte par ces
portes sera faible, et plus le signal BF sortira avec une amplitude
élevée.
Quelle fréquence ?
Ah, voilà une question interressante. Fréquence basse ou
fréquence haute ? Et bien tout va dépendre du domaine
d'application, et de l'inertie de l'équipement qui va recevoir
le signal découpé. Parfois, la fréquence du signal PWM n'est
pas gênante, et aucun filtrage n'est même nécessaire (chargeur de
batterie évolué, chauffage). Dans d'autres cas, on a tout
interêt à ce que sa fréquence se situe dans le domaine des
fréquences inaudibles (
alimentation
phantom à découpage
pour préampli micro par
exemple). L'avantage de monter haut en fréquence est de pouvoir
utiliser des composants de filtrage plus petits, ce qui est
particulièrement interressant pour les alimentations secteur
à découpage. Mais le revers de la médaille est un
moins bon rendement (lié à la vitesse de commutation de
l'élement de puissance employé) et un risque de panne
plus important, car les
composants électroniques qui servent à la commutation (
transistor
par
exemple) chauffent d'autant plus qu'on les fait travailler vite. Dans
ce domaine particulier des alimentations secteur, il est donc
nécessaire de trouver un compromis, fonction des puissances
mises en jeu, et d'utiliser des composants capables de commuter
très vite. Pour un potentiomètre numérique
constitué de portes analogiques, la notion de puissance est bien
moins problématique, il importe surtout de travailler avec une
fréquence suffisement élevée pour ne pas
créer de repliement de spectre (et oui, on est là dans le
domaine de l'échantillonnage). Fréquence
d'échantillonnage au moins double de la fréquence BF
maximale à faire passer, ça vous rappelle quelque chose ?
PWM et tension sinusoïdale secteur 230V
Bien qu'un signal PWM soit de type rectangulaire, difficile de faire un
rapprochement avec une onde sinus. Et pourtant... imaginez qu'un
circuit détecte et compte les passages par zéro de l'onde
secteur 230V de votre réseau EDF, et ne laisse passer cette onde
secteur qu'un certain nombre de fois dans un temps donné. Qui ne
laisse passer par exemple qu'une alternance sur cent (rapport 1 %) ou
trente trois alternances sur cent (rapport 33 %) Ne pouvons-nous alors
pas faire le rapprochement avec un signal numérique PWM ? Dans
ce cas en effet, la charge qui reçoit l'onde sinus "par paquets"
(les alternances en elles-mêmes restent entières) va
moyenner l'énergie reçue. Mais attention ! Ceci n'est
possible qu'avec des charges résistives dont l'inertie est
grande, comme une résistance chauffante par exemple. Pas
question évidement de supprimer des alternances pour un
équipement qui ne pourrait le supporter, tel qu'une
télé ou un ordinateur (ni même une ampoule électrique) ! Avantage de la méthode :
comme on supprime des alternances entières et que les
commutations ont lieu lors du passage par zéro de l'onde
secteur, il n'y a pas de parasite et l'élement de commutation
(transistor de puissance, thyristor ou triac) est moins
sollicité, ce qui lui confère une fiabilité accrue.
Conversion PWM en tension
En
filtrant un signal PWM, on peut en extraire une valeur moyenne sous
forme de tension continue. Voir page suivantes pour quelques exemples
ou idées.
Convertisseur
PWM / Tension 001 - PWM 0%-100% vers tension continue 0V-10V
Gradateur
de lumière 014 - Gradateur 8 voies piloté par DMX, à
base de PIC 16F628A ou 18F2520 (deux versions)
.
Indicateur
valeur PWM 001 - Affichage valeur rapport cyclique
0-100% sur échelle 10 LED, à base de PIC 12F675.