Dernière mise à jour :
15/04/2012
Présentation
Il existe de multiples façons de réaliser un
temporisateur, que
l'on demande à ce dernier d'activer quelque
chose
au bout d'un
certain temps,
ou
qu'on lui demande d'activer quelque chose
pendant
un certain temps. La réalisation dont il est question ici
permet d'activer une charge
au
bout
d'un certain temps. Mais moyennant une modification
mineure qui
sera bien sûr abordée, il est possible d'activer la charge
pendant un certain temps.
La
charge est ici représentée par une
LED, à vous
d'adapter
le circuit de sortie pour piloter autre chose (un
relais, un
optocoupleur,
etc).
La durée de la temporisation que l'on peut espérer
atteindre avec ce genre de circuit est de quelques secondes à
quelques minutes. Pour des durées plus longues, jeter un oeil
à la page
Temporisateur
002 pour un exemple pratique, ou à la page
Temporisateurs pour
une vue générale de ce qu'on peut faire.
Schéma 001a - la base
Non, aucun NE555 ici. Surprenant, n'est-ce pas ?
Oui, on peut faire un temporisateur avec un amplificateur
opérationnel (
AOP),
avec un
transistor,
avec des portes logiques... Ici, j'ai choisi un AOP archi-connu de type
LM741 (ou UA741, ou MC1741 c'est pareil), qui ne coûte pas cher
et qui suffit bien pour ce genre de montage. L'AOP est monté en
comparateur de tension, et la seule chose à retenir dans ce type
de configuration, est que l'état de la sortie dépend des
tensions appliquées sur les entrées inverseuse (borne 2)
et non-inverseuse (borne 3). Si la tension appliquée sur la
borne 3 est inférieure à la tension appliquée sur
la borne 2, la sortie de l'AOP est à l'état bas (voisin
de 0 V). Et si la tension appliquée sur la borne 3 est
supérieure à la tension
appliquée sur la borne 2, la sortie de l'AOP est à
l'état haut (voisin
de +9 V). Sachant cela, le principe du montage devient limpide. On
applique une tension fixe sur l'entrée inverseuse du circuit,
par exemple 5,7V (je dis ça tout à fait au hasard), et on
applique une tension qui monte doucement sur l'entrée
non-inverseuse. Cette tension qui monte tout doucement peut provenir
par exemple de la charge d'un condensateur, la charge s'effectuant au
travers d'une résistance montée en série avec lui.
On pourrait appeler le condensateur en question C1, et sa
résistance de charge R1, qu'en pensez-vous ? En tout cas, moi
ça m'arrange car je n'ai pas envie de refaire le schéma.
Regardons maintenant avec un petit graphe, ce qui se passe sur le
circuit, quand on met le montage sous tension, avec l'hypothèse
que le condensateur C1 est totalement déchargé à
cet instant.
La courbe A en vert représente la tension de seuil fixe
appliquée sur l'entrée inverseuse de l'AOP. La courbe B
en rouge représente la tension aux bornes du condensateur C1,
appliquée sur l'entrée non-inverseuse de l'AOP et qui
augmente progressivement. La courbe C en bleu représente la
tension en sortie de l'AOP. On voit bien que cette dernière,
initialement à l'état bas, bascule d'un seul coup
à l'état haut au moment où la tension aux bornes
de C1 dépasse la tension de seuil. Ah, au fait, avez-vous
remarqué que le temps au bout duquel la sortie change
d'état, est approximativement égal au produit de la
valeur du condensateur C1 avec la valeur de la résistance de
charge R1 ? Un hasard, selon vous ?
Schéma 001ab - la base et un petit plus
Une
variante possible, pour ceux qui constatent une activation de la sortie
de l'AOP à la mise sous tension (chose qui n'existe pas quand
l'électronique est sérieuse, par exemple quand on remplace le LM741 par un TL071).
Avec
l'ajout du condensateur C2 en parallèle sur la résistance R2, l'entrée
non-inverseuse reçoit une tension égale à celle de l'alimentation
génrale, au moment de la mise sous tension. Puis après un court
instant, quand le condensateur C2 s'est chargé au travers de R3, il ne
joue plus aucun rôle et la tension présente sur l'entrée non-inverseuse
est égale à celle définie par le rapport des résistances R2 et R3.
Schéma 001ac - Relais en sortie
J'ai craqué...
Et
en plus on laisse la LED en place, pour le cas où le relais est
silencieux et enrobé dans un boîtier non translucide. Bien sûr, il faut
choisir un relais dont le courant de bobine est compatible avec le
courant de la LED, et donner à la résistance R6 la valeur qui convient
(ici une 82 ohms pour une LED 2 V / 20 mA et un relais 5 V / 20 mA).
L'avantage de faire comme ça est que la consommation est réduite au
strict minimum. Si le courant demandé par la bobine du relais est plus
élevé que celui requis pour la LED, il faut alors câbler les deux en
parallèle et non plus en série, avec dans ce cas les courants qui
s'addditionnent (une résistance supplémentaire peut être à prévoir en
série avec le relais, selon sa tension de service nominale).
Schéma 001b - Pour combattre les reset trop lents !
C'est bien connu, on n'est jamais content. Le circuit
présenté ci-avant fonctionne bien, mais si on coupe son
alimentation et qu'on la rétablie aussitôt, la
temporisation est bien plus courte. Pourquoi donc ? Parce que le
condensateur C1 n'a pas eu le temps de se décharger
complètement. Et la tension à ses bornes atteint donc
plus vite la tension de basculement quand on remet le montage en
service. La solution ? Faire en sorte que le condensateur se
décharge le plus vite possible quand on coupe l'alimentation.
Pour cela, on apporte quelques petites modifications au montage
initial. Oh, soyez rassuré, rien de méchant, jugez
vous-même.
SW1, qui était un simple interrupteur, a été
remplacé par un inverseur. Le point commun de cet inverseur est
relié au pôle positif de l'alimentation du montage, et est
orienté soit vers la borne positive de la source d'alimentation
(position marche), soit vers la masse (position arrêt). Et deux
diodes ont été ajoutées. Une première diode
D1, qui permet au condensateur C1 de se décharger très
rapidement quand l'inverseur SW1 est en position arrêt
(côté masse). Et une deuxième diode D2, qui
empêche le condensateur de se charger complètement, en
limitant la tension à ses bornes à une valeur
égale à la tension de seuil + 0,6 V. Le fait
d'empêcher le condensateur d'atteindre sa pleine charge contribue
à le décharger plus rapidement encore. Si on analyse le
fonctionnement principal du montage modifié, on voit que peu de
choses ont changées : le temps de temporisaion est resté
le même, seule la tension aux bornes de C1 ne grimpe plus comme
avant.
Maintenant, à vous de voir si les modifs proposées pour
accélerer le reset peuvent vous être utiles ou inutiles,
tout dépendra de votre application.
Schéma 001c - Modification renversante...
Il faut parfois peu de choses pour inverser totalement une situation,
même sans être à l'extrême du battement d'aile
d'un papillon. Comparez donc maintenant le schéma qui suit, avec
le premier proposé en début de page.
Et maintenant, comparez le graphe suivant avec le premier.
Je vous laisse en tirer les conclusions qui vont bien...
Historique
15/04/2012- Ajout schémas 001ab et 001ac.
29/10/2007- Première mise à disposition