Dernière mise à jour :
07/03/2010
Présentation
Un splitter microphone est un appareil qui permet de dupliquer un
signal BF provenant de la sortie d'un microphone, pour l'orienter en
même temps vers deux destinations (une console de mixage et un
enregistreur, par exemple).
On peut donc dire qu'un splitter est un
distributeur
audio.
Si on compare ce genre d'appareil à un distributeur audio pour
niveau ligne, on constate qu'il existe quelques différences non
négligeables :
- Un signal BF provenant d'un microphone est d'amplitude
inférieure à l'amplitude d'un signal BF
délivré par une sortie ligne;
- Un microphone, s'il est de type électrostatique,
nécessite une
alimentation
Phantom
pour fonctionner.
Il
existe plusieurs façons de dupliquer un signal audio provenant d'un
microphone, du simple branchement en parallèle de trois prises XLR au
splitter actif de haut de gamme, en passant par les vénérables
splitters passifs à transformateur BF. Nous verrons dans les lignes qui
suivent, comment sont
constitués les splitters micro passifs qui font usage de
transformateur
BF et qui ne nécessitent pas d'alimentation, et les splitters micro actifs
qui nécessitant une alimentation.
Splitter micro passif (à transfo)
Un transformateur BF possédant un primaire et deux secondaires
séparés permet de dupliquer le plus simplement du monde
un signal BF provenant de la sortie du microphone (un microphone
dynamique de type SM58, par exemple) :
Cà, c'est pour la fonction de base. On peut bien sûr
s'imaginer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, et
que tout transfo BF de ce type associé à trois XLR suffit
pour se faire sa petite boite magique. On peut aussi se douter que ce
n'est pas aussi simple que cela, et aller un peu plus loin dans la
réflexion. Tout d'abord, quel type de transfo utiliser ? Parce
que finalement, il n'y a pas à réfléchir autant
pour les autres composants. Il en existe des dizaines, des petits et
des gros, alors comment choisir ? Et bien pour pouvoir choisir un
transfo BF, il faut avoir un minimum de notions dans le domaine
technique, à commencer par les niveaux de tension (en volts ou
en
décibels), l'
impédance, la bande passante, les problèmes de saturation.
On peut
aussi faire confiance aux fabricants, qui fournissent en
général des indications assez claires pour vous aider
à faire votre choix dans la multitude de leur production. En
temps normal, les indications données (bande passante,
impédance, niveau maximum permis avant saturation) suffisent
pour bien vous aiguiller.
Double charge
Ce
n'est pas parce que les enroulements d'un transformateur sont séparés
que les entrées et sorties n'ont aucune influence entre elles. On parle
souvent de l'impédance d'un enroulement, mais la charge vue par le
microphone n'est pas simplement l'impédance propre de l'enroulement sur
lequel on le connecte. Le microphone "voit" la charge reliée sur les
autres enroulements, ce qui signifie qu'il ne fournira pas exactement
la même chose selon les équipements qui seront raccordés sur les autres
enroulements (nommés sorties dans le cas présent). Si par exemple vous
utilisez un transformateur BF de type 600 / 600 + 600 (1:1+1, une
entrée et deux sorties), et que vous reliez chacun des
deux enroulements secondaires sur une entrée de console dont
l'impédance est de 1 KO, le microphone relié au primaire du transfo ne
verra pas une charge de 1 KO, mais deux charges de 1 KO en parallèle,
et le niveau de sortie sur les deux enroulements secondaires sera donc
moindre que celui qu'on aurait avec un seul enroulement secondaire
connecté.
Pertes dues au
transformateur
Un transformateur, quel qu'il soit, présente des pertes
d'insertion. L'énergie fournie sur son primaire ne se retrouve
pas intégralement restituée sur son ou ses secondaires.
La perte n'est en général pas phénoménale,
et c'est encore heureux. Mais il faut savoir que c'est comme ça.
"Mais, je croyais avoir entendu dire qu'un transformateur BF pouvait
être utilisé en entrée d'un préampli micro,
et qu'il pouvait apporter un gain de 20 dB à lui tout seul..."
Et bien on ne vous a pas menti. Mais c'est un peu différent du
cas qui se présente ici, où les préamplis existent
déjà avec toute leur électronique adaptée,
et pas forcement adaptée pour recevoir sans autre forme de
procès, un transfo additionnel. Un transfo splitter
possède au moins deux secondaires, et l'énergie qu'on lui
fournie ne se multiplie pas par l'opération du St-Esprit. Il
faut bien partager.
Alimentation phantom
pour électrostatique ?
Ah bah oui, le montage présenté ci-avant est simple, mais
ne convient que pour des microphones dynamiques. Une alimentation
phantom fournie par une entrée de console raccordée
à l'une des deux sortie XLR Out, est perdue et ne parvient pas
au microphone (un
transformateur
ne laisse pas passer une tension continue). Il nous faut donc une
sortie directe, qui ne passe pas par le transformateur, comme le montre
le schéma suivant.
Là, ça va déjà mieux, l'alimentation
phantom qui vient de la console peut être acheminée au
microphone si on utilise la sortie XLR Out Direct, et on dispose de
deux sorties additionnelles qui pourront être exploitée
simultanément et de façon totalement isolées. Oui
mais... cette fois, le microphone voit à ses bornes deux (ou trois)
charges
: celle de l'entrée de la console (liaison directe) à laquelle s'ajoute
en parallèle celles des entrées reliées aux secondaires du
transformateur. Conséquence ? une petite perte de niveau, qui
s'additionne à la petite perte déjà dûe au
transformateur lui-même, et éventuellement un petit changement de
coloration sonore. La tension de sortie du microphone
chute, ce qui se répercute en même temps sur les sorties
isolées. La perte totale n'est pas énorme, de l'ordre de
quelques 1 dB à 3 dB. Mais c'est autant de rapport
signal / bruit perdu, puisque les caractéristiques des
préamplis qui font suite ne changent pas pour autant : leur
niveau intrinsèque de bruit reste le même, et on leur
fournit moins de signal utile.
Splitter micro actif (électronique)
Le principe d'un splitter actif est totalement différent d'un
splitter passif. Dans un splitter actif, on procède à une
amplification du signal d'entrée, et ensuite on le duplique,
soit par de l'électronique, soit par un ou plusieurs transfos.
L'usage de transfo(s) en sortie est parfois préféré car
cela permet une isolation totale entre les équipements qui vont
y être raccordés (comme pour le splitter
entièrement passif). L'usage de sorties électronique
permet un coût de revient réduit, mais n'assure pas
d'isolation galvanique entre les sorties. Le synoptique ci-dessous
montre un exemple de ce que l'on peut faire.
On se retrouve donc avec un préamplificateur additionnel, qui
possède ses propres caractéristiques de bruit et
acoustiques, et qui ne sera pas forcement préféré
aux préamplis qui vont recevoir les signaux dupliqués.
L'avantage de ce type de produit réside bien sûr dans le
niveau élevé des sorties dupliquées et dans leur "indépendance", mais
surtout dans le fait que le microphone ne voit qu'une seule charge et
que cela est mieux pour lui. Mais ces arguments ne suffisent pas
toujours pour le choix final du type de splitter, surtout que le
splitter actif a en plus besoin d'une alimentation pour fonctionner (ce
qui peut être retourné en avantage puisqu'il peut lui-même fournir une
alimentation Phantom au microphone).
Toutes ces raisons conduisent chacun à préférer le modèle tout passif
ou le modèle actif. Dans tous les cas, le splitter passif reste un
meilleur choix qu'un branchement sauvage de trois XLR en parallèle.
Et pour les connections de masse ?
Même combat que pour les
boîtes
de direct.
Les
risques de ronflette ne sont pas moindre avec ce type
d'équipement, et certaines précautions de cablage doivent
être prises. Les schémas ci-avant montrent des connections
de masse sur chaque XLR d'entrée et de sorties, mais cela n'est
fait que pour simplifier leur lecture et leur compréhension. En
réalité, les masses n'ont pas toujours
interêtà être raccordées. En entrée
par exemple, vous avez toujours interêt à placer une
cellule série de type RC (résistance condensateur) entre
la pin 1 de la XLR et le boitier métallique qui acceuille
l'ensemble des composants. Cette cellule se comporte comme une
terminaison (presque un court-circuit) pour les hautes
fréquences, alors qu'elle est vue comme un circuit ouvert pour
les basse fréquences (grâce au condensateur de faible
valeur qui ne se laisse pas "traverser" par les fréquences
basses). Il est possible de faire de même pour les sorties, tout
en prévoyant un interrupteur pour court-circuiter si
nécessaire la cellule RC et assurer ainsi une connection directe
entre pin 1 et masse (inter Ground / Lift).
Les valeurs données ici aux composants de la cellule RC sont des
valeurs que l'on retrouve assez souvent dans les montages existants,
mais elles ne sont pas critiques "à 100 %". Un condensateur de
8,2 nF ou de 6,8 nF, et une résistance de 47 ou 56 ohms peuvent tout autant
convenir.