Dernière mise à jour :
20/09/2015
Présentation
Le détecteur sonore dont il est question ici est destiné
à enclancher un magnétophone ou à allumer une
ampoule à filament, dès qu'un son, capté par un
petit microphone, dépasse un niveau sonore
prédéterminé.
La plage de sensibilité est
très étendue, le montage est capable de réagir
à une voix parlée à cinq mètres de distance
du microphone. Bien entendu, une telle sensibilité n'est pas
toujours désirée, et le montage dispose d'un
réglage permettant d'adapter celle-ci à vos besoins. J'ai
réalisé ce montage à la demande d'un responsable
d'un centre de vacance, qui souhaitait disposer d'un "avertisseur
lumineux de dépassement de bruit" dans un
réféctoire. Histoire de fixer une limite à ne pas
dépasser, avec les enfants présents à l'heure du
repas. Pas facile, sachant que le jeu peut aussi consister à
faire le maximum de bruit pour allumer la lampe... Le tout est de fixer
les règles de façon précise, n'est-ce pas ?
Schéma
Il existe certes des circuits bien plus simples que celui-ci, et qui se
contentent d'un seul transistor ou d'un seul circuit
intégré comme élement actif. Autant le dire tout
de suite, j'ai élaboré ce schéma en ayant la
volonté d'avoir quelque chose de parfaitement reproductible et
qui fonctionne bien à tous les coups. Je n'ai pas cherché
à faire au plus simple, car dans le cas présent, vouloir
faire plus simple aurait pû être synonyme
d'embêtements. Dans ce schéma, aucun composant n'est
vraiment critique, et
prendre une valeur approché pour chacun d'entre eux ne devrait
poser aucun problème. Le montage est composé de cinq
parties distinctes, que je vais décrire séparement : un
préamplificateur pour microphone, un redresseur à diode,
un comparateur, un monostable (temporistateur), et un étage de
sortie de puissance.
Préamplificateur pour
microphone
Le préampli micro est basé sur l'emploi d'un transistor
courant. Mais pourquoi donc ne pas avoir utilisé le
schéma visible en page
Préampli
pour micro simple 001
? Il est plus simple et devrait bien
suffire,
non ? C'est une bonne question. D'ailleurs, si vous y regardez bien, il
n'y a pas énormément de différences entre le
schéma du préampli 001 et celui de cette page. Les
différences principales résident dans l'ajout d'une
résistance R6 dans le circuit émetteur du BC109 (Q1),
afin d'assurer une bonne stabilisaton thermique, qui garanti un
fonctionnement stable même avec de fortes variations de
température ambiante. Comme cette résistance est assez
élevée (vu son emplacement) et qu'elle diminue fortement
le gain de l'étage d'amplification, un condensateur C2 de 100 uF
lui est ajouté en parallèle. Ce dernier se comporte comme
un circuit ouvert en régime statique, et n'influence pas la
polarisation en tension continu du transistor, et se comporte quasiment
comme un court-circuit en régime dynamique, c'est à dire
quand un signal BF est présent en entrée. Ce condensateur
permet donc de "récupérer" le gain perdu à cause
de la résistance d'émetteur. La résistance R5 de
12 KO joue sur la polarisation de base de Q1 et joue également
sur le gain, qui est ici voisin de 20 dB.. Si vous jugez ce gain
insuffisant, vous pouvez augmenter la valeur de R5 jusqu'à 220
KO, valeur pour laquel le gain sera alors approximativement de 32 dB,
soit 12 dB de plus. Le microphone utilisé
est de type capsule electret, choisi pour sa compacité, sa
grande sensibilité et son très faible coût. Si vous
préférez utiliser un petit microphone dynamique de 200
ohms, vous le pouvez, mais dans ce cas, ne cablez pas les composants
R1, R2 et C3, qui servent ici à l'alimentation du micro electret
(ce type de micro
à
besoin d'une alimentation pour fonctionner). La cellule RC
composée de R1 et C3 est absolument indispensable, elle permet
d'isoler l'alimentation du micro du reste du montage. Sans cette
cellule de découplage, il y aurait de forts risque
d'entrée en oscillation de cet étage préampli.
Notez que l'alimentation du transistor Q1 subit aussi un
découplage assez énergique, pour les mêmes raisons.
Le signal amplifié ressort sur le collecteur du transistor Q1,
et passe au travers d'un
condensateur
de
liaison, destiné à empêcher la tension continue
présente sur le collecteur de parvenir au potentiomètre
de réglage de sensibilité qui fait suite.
Redresseur à diode
Le redresseur à
diodes
dont il est question ici est basé sur l'emploi d'un circuit
intégré
AOP
de type LM358, qui amplifie encore un peu le signal BF avant de le
redresser, c'est à dire de le transformer en une tension
continue proportionnelle à l'amplitude du signal capté
par le microphone. Cette section ne s'appuye pas sur la fameuse
architecture où la diode de redressement est
insérée dans la boucle de contre réaction de l'AOP
afin de supprimer le seuil de conduction de la diode. Ici, pas besoin
de cet artifice, que l'on laissera volontier à des montages plus
élaborés. Le signal à traiter est
prélevé sur le curseur du
potentiomètre
RV1 qui sert ici de réglage de sensibilité, et est
appliqué à l'entrée inverseuse de l'AOP U1:A,
première moitié du LM358. Le taux d'amplification de ce
second étage est élevé, sa valeur est
déterminé par le rapport entre les deux
résistances R10 et R9, qui est ici de 100 (ce qui correspond
à 40 dB). Si la sensibilité du montage vous semble trop
grande en situation pratique, n'hésitez pas à baisser la
valeur de R10, jusqu'à 100K, voire moins. Une fois le signal BF
amplifié de nouveau donc, il est appliqué sur la patie
redressement à proprement parler, constituée de C9, C10,
D1, D2 et R14. Sur la cathode de D1 (point commun de D1, C10 et R14),
on retrouve une tension continue qui est proportionnelle à
l'amplitude du signal BF appliqué à l'entrée du
redresseur (point commun R10 / C9). Il ne reste plus qu'à
comparer cette tension variable, à une tension de
référence fixe, qui fixera le seuil de
déclenchement du système.
Comparateur
C'est la section la plus simple de ce montage, elle ne fait appel
qu'aux trois composants U1:B (seconde moitié du LM358), R15 et
RV2. La sortie 7 de l'AOP U1:B est à l'état haut (12V)
quand la tension présente sur l'entrée 5 (+) est
supérieure à la tension présente sur
l'entrée 6 (-). Cette même sortie est en revanche à
l'état bas (0V) quand la tension présente sur
l'entrée 5 (+) est inférieure à la tension
présente sur l'entrée 6 (-). La tension redressée
appliquée sur l'entrée 5 (+) étant d'autant plus
élevée que le son capté est fort, il y a bien un
moment où cette tension dépassera la tension de
référence (sur la borne 6) et fera basculer la sortie de
l'AOP de l'état bas à l'état haut. Vous comprenez
donc qu'il y a un second réglage qui déterminera le seuil
de déclenchement, et qu'il vous faudra trouver un bon compromis
entre les deux réglages offerts par RV1 et par RV2. Notez
cepeandant que vous pouvez tout à fait, à titre de
simplification, remplacer le potentiomètre RV2 par une
résistance fixe de 1K à 4K7, et ainsi ne conserver que le
réglage de RV1. Personnellement, je préfère
conserver ce potentiomètre RV2, qui simplifie les
réglages dans des cas de sensibilité extrême.
Monostable
(temporisateur)
Cette partie a été ajoutée afin de garantir un
temp de déclenchement minimal, quelque soit le temps pendant
lequel le signal sonore capté par le microphone a
dépassé le seuil de commutation. Le circuit est
basé sur l'utilisation d'un monostable de type CD4528 ou CD4538,
qui produit une impulsion de largeur parfaitement définie quand
on applique sur son entrée de déclenchement
"positive", un front montant (niveau logique qui passe de l'état
bas à l'état haut), ce qui est justement le cas de
l'étage qui précède quand le son capté est
assez fort. Le temps d'activation de la sortie (sa largeur d'impulsion)
est déterminé par la valeur des composants C11, R18 et
RV3, et peut être ajusté entre un peu moins de 1 seconde
et une dizaine de secondes. Notez que c'est la seconde moitié du
CD4528 (4538) qui a été utilisée, et ce uniquement
pour faciliter le routage du CI. La première moitiée
aurait tout a fait convenu aussi ! Comme elle n'est pas
utilisée, les entrées de déclenchement et de reset
sont reliées à la masse, afin de rester à un
potentiel parfaitement fixe et ainsi éviter de "baguoter" d'un
état à un autre au bon vouloir de l'environement ambiant
(il est toujours nécessaire - et il faut en prendre l'habitude -
de relier à la masse ou au plus d'alimentation, toutes les
entrées non utilisées des circuits logiques).
Etage de sortie de
puissance
Cet étage est indispensable pour pouvoir piloter des charges
autres qu'une petite lampe basse tension ou une led. L'emploi d'un
relais est
ici
justifié par le fait que le circuit commandé peut
être inductif (magnétophone à K7 avec un
transformateur pour son alimentation), ce qui poserait problème
si la sortie s'était faite avec un triac. Le relais est
commandé par un transistor NPN de type universel, genre 2N2222.
Ce transistor est protégé par la diode D3 contre les
surtensions provoquées par le relais lors de sa
désactivation. Le relais doit être choisi en fonction de
la puissance consommée par l'appareil à commander, ses
contacts devront être en mesure de supporter le courant
commuté. La
led
D4
sert de témoin local, et est
facultative. Pour garantir aux contacts du relais une plus longue
durée de vie, une cellule RC série (C13 / R19) a
été ajoutée en
parallèle sur les contacts, celle-ci évite la production
d'étincelles lors des commutations.
Alimentation
Une alimentation simple telle que celle décrite sur la page
Alimentation
simple 001 est amplement suffisante. C'est celle que j'ai
adoptée, en fixant la tension de sortie à 12V.
Prototype
Prototype réalisé sur
plaque d'expérimentation :
A noter que sur la photo ci-avant, on n'aperçoit ni la
section monostable ni l'étage de sortie, que je n'avais pas
besoin d'expérimenter tellement elles sont déjà
bien
rodées ;-).
Circuit imprimé
Circuit imprimé réalisé en simple face, emplacement prévu pour relais OMRON G2R-14-DC12.
Circuit imprimé du 20/09/2015
Typon
aux
formats
bmp et pdf
Réalisation pratique
La diode 1N4007 qui assure la protection du transistor
de commande du relais (diode de roue libre) a ses pattes
montées en "dissipateur de chaleur" pour faciliter
l'évacuation des calories (je ne le faisais pas avant d'avoir
réouvert après 20 ans de service quasi-continu, mon
régulateur
à découpage pour perceuse). A côté de la diode, le réseau RC de protection des contacts du
relais qui évite l'étincelage.
Mise en boite
J'ai opté pour un
coffret Retex 4 en plastique, qui contient la totalité des
composants et l'alimentation secteur. Le micro est dirigé vers
l'extérieur et est entouré de caoutchouc pour
absorber les vibrations. Les potentiomètres de réglages
sont placés à droite du boitier, l'arrivée et la
sortie commande secteur se font sur la partie gauche. La section
alimentation secteur (redressement, filtrage, régulation) est
réalisée "en l'air". Je sais, ça fait moins beau
qu'avec un circuit imprimé.
Remarque :
j'ai du entourer le
relais electromécanique de papier bulle afin d'absorber un peu
le bruit qu'il produit naturellement lors des commutations. Sans cela,
et avec un réglage de sensibilité élevée,
le bruit provoqué par le relais au moment de sa fermeture, est
capté par le micro... qui redéclanche l'ensemble,
assurant ainsi une boucle sans fin. Cela se produit encore quand la
sensibilité est au max, mais difficile de faire autrement avec
ce type de relais. Pour éviter totalement ce
phénomène, il faudrait un relais
électromécanique silencieux (hors de prix), ou un relais
statique, qui a été rejeté ici à cause du
type de charge qu'il doit être possible de raccorder en sortie.
Heureusement, la joyeuse troupe d'enfants sous "surveillance sonore"
devrait produire plus de bruit que le relais, et il ne devrait pas y
avoir besoin de pousser trop la sensibilité du
détecteur...
Historique
20/09/2015
- Correction implantation relais sur PCB.
28/10/2008
- Première mise à disposition.